Site de la côte Nord Ouest de la Désirade s'étanlant du plateau du Calvaire jusqu'aux falaises de la Petite Pointe Grand-Eau et la Roche à Bonhomme, réalisant une vallée perchée de part et d'autre de la pointe Kicali. La ZNIEFF est ainsi encadrée par le chemin de la montagne au Sud, culminant à 276 m d'altitude, par la mer au Nord, et par les lignes de crêtes des vallées de Ravine d'Or et de Ravine Vallon.
Commentaire Général:
Quelques éléments de géomorphologie et d'hydrographie.
Le plateau de la montage de la Désirade, essentiellement forestier, est le lieu de naissance de plusieurs cours d'eau dont la Ravine d'Or et la Ravine Vallon, qui y creusent leur lit dans les reliefs escarpés du versant occidental, contribuant ainsi à la diversité biologique et écologique des lieux.
Ces cours d'eau, restent à sec pendant de long mois ou ne présentent qu'un filet d'eau en surface. Ce sont de petites ravines intermittentes, en bioclimat sec et calcaire, de faible largeur (inférieur à 3 mètres), correspondant à une incision dans un substrat rocheux dallé du plateau deu Calvaire recouvert d'une végétation boisée semi-décidue de 4 m de haut et riche de plus de 117 espèces dont plusieurs sont patrimoniales (3 endémiques des petites Antilles, 1 endémique de Guadeloupe et de Martinique et 6 protégées en Guadeloupe).
La couverture végétale gagne en structuration et complexification aux abords de ces cours d'eau alimentés par les eaux de ruissèlement des versants, prononcés par endroits. Les écoulements dépendent des précipitations et peuvent connaître des débits importants à la suite de fortes pluies notamment durant les cyclones dont les stigmates marquent les arbres. La Ravine d'Or et la Ravine Vallon sont indiquées sur la carte IGN et sur le cadastre et s'étendent respectivement sur moins d'un kilomètre, sans aboutir en estuaire ou delta à la mer, du fait du recul des falaises maritimes marquées par d'importants éboulis en aval. Ainsi ces cours d'eau se jettent en cascade dans le vide de grandes dépressions ou canyons profond de plus de cent mètres de haut. A ce niveau se dressent d'imposants arbres de la canopée parmi lesquels Ternstroemia peduncularis (atteignant 15m de haut sur rive gauche de la partie aval de la Ravine d'Or) conférant aux lieux, une organisation sylvatique d'un niveau supérieur et offrant de véritables jardins d'épiphytes.
Le profil altitudinal met en évidence des ruptures brutales et importantes de dénivellation mais dans la partie la plus élevée de ces cours d'eau, ou amont, la pente est faible et le lit mineur inférieur à un mètre de large. Elle recèle une formation riche de petits arbres et de grands arbustes renfermant de nombreuses Myrtacées (Pimenta, Calyptranthes, Ernodea...), Sapotacées (Sideroxylon, Manilkara...), Rubiacées (Guttarda, Erithalis, Chiococca, Ernodea...), Euphorbiacées (Phyllanthus, Croton, Gymnathes, Chamaesyce...), Sapindacées (Dodonaea...), et certaines espèces (Myrcia citrifolia, Coccoloba caravella...), n'avaient pas encore été citées pour la Désirade.
Les Polypodiacées et Piperacées restent essentiellement confinées aux cours d'eau, tandis que les Broméliacées et orchidacées... peuvent s'en éloigner tant qu'elles bénéficient de l'humidité atmosphérique ambiante du micro-climat de la struture boisée et des grands arbres proches.
Compte tenu de la nature dure du sol, des stagnations d'eau dans des cuvettes peuvent se succéder. Les berges parfois creusées de cavités ou grottes, correspondent au lit majeur, occupé lors des grandes crues, et qui est par endroits rocheux, dallé ou recouvert d'un tapis d'Ananas bois (Tillandsia) saxicoles qui attire une petite faune (oiseaux, amphibiens, insectes...).
C'est un lieu chargé d'histoire, proche d'anciennes habitations et qui fournissait de l'eau pour l'alimentation humaine ainsi que pour l'arrosage des jardins. La légende demande de ne pas se trouver à midi dans la Ravine d'Or, où erre l'âme d'une femme en robe blanche, et dont le destin s'est dissipé dans le canyon.