C'est un massif montagneux de 56ha, couvert de forêts présentant des formations moyennement humides (mésophiles) et humides, ce qui est peu courant dans le sud de la Martinique. C'est un réservoir génétique important par la présence de nombreuses espèces peu représentées dans l'ensemble de l’île : CRATEVA TAPIA (Grand cosmaya), SIDEROXYLON FOETIDISSIMUM (Acomat franc), PICRASMA EXCELSA (Bois amer), SLOANEA MASSONI (Châtaigner petites feuilles), POUTERIA SEMECARPEFOLIA (Contre vent), SLOANEA DENTATA (Châtaigner grande feuilles), TAPURA LATIFOLIA (Bois côtes), GUAREA MACROPHYLLA (Bois pistolet ) ; ILEX NITIDA (Bois citron) ; OCOTEA LEUCOXYLON (Laurier fine). Présence d'une remarquable espèce endémique stricte de cette montagne, et qui n'existe nul part ailleurs au monde : EUGENIA GRYPOSPERMA (Grosse merise).
De telles formations végétales, diversifiées et évoluées, entrainent la présence de nombreuse espèces aviaires, ainsi qu'une riche faune entomologique, probablement l'une des plus importante en diversité du Sud de l'île.
D'un point de vue entomologique, avec neuf espèces déterminantes, il se situe dans les quatre plus riches sites comportant de la forêt mésophile. Il présente également une forte diversité générale. Les espèces déterminantes sont pour la plupart typiques des zones mésophiles : les longicornes Fortuneleptura cameneni Villiers, 1979 et Solenoptera metallescens Thomson, 1860, le charançon Ileomus romei Rheinheimer, 2014, l’écaille Napata quadristrigata Hampson, 1898, le petit lycide endémique Mesopteron insularum Chalumeau & Roguet, 1984 ou encore le phasme Pterinoxylus crassus Kirby, 1889. Deux longicornes sont typiques des reliques de forêts xérophiles : Eburia inexpectata Touroult, 2012 et Nesanoplium dalensi Chalumeau & Touroult, 2005. La présence du passalide Passalus trinesides Boucher, 2015, qui vit en colonie dans les troncs en décomposition, témoigne d’une continuité de l’état boisé dans cette zone.
L’observation entomologique la plus exceptionnelle correspond à une espèce décrite en 2019 : la cétoine Madiana brigitteae Ratcliffe & Romé, 2019, dont le genre et l’espèce sont endémiques. La montagne du Vauclin est la localité-type de cette espèce, qui n’est connue que de ce site et d’un morne proche.Intérêts
- Intérêt biologique. Refuge biologique pour de nombreuses espèces végétales méso-hygrophiles, dont une espèce endémique stricte.
- Intérêt paysager. Massif élevé verdoyant dans un paysage du Sud hautement dégradé et asséché.
- Intérêt pédagogique. Itinéraire balisé autour du chemin de croix, pour la découverte d'un écosystème remarquable pour le Sud et de très beaux panoramas.
- Intérêt hydrologique. Réservoir hydrique à préserver pour la survie des formations méso-hygrophiles exceptionnelles dans cette partie du l'île, et pour le régime hydrique de la zone.
- Intérêt scientifique. un observatoire permettrait de suivre l'évolution des formations forestières et le comportement des espèces rares présentes.