ZNIEFF 020030068
Morne Bigot

(n° régional : 00320000)

Commentaires généraux

Assez vaste ensemble boisé couvrant les pentes Sud à Sud-Ouest du Morne Bigot et du Morne Léone, et constitué de forêt moyennement humides ou mésophiles d'horizon intermédiaire ou inférieur d'une grande diversité dynamique et spécifique.

Intérêts

La plus grande partie du massif forestier est constitué de forêts secondaires évoluées à Bois-savonnette (LONCHOCARPUS VIOLACEUS), Poiriers (TABEBUIA HETEROPHYLLA) et Mapou (PISONIA FRAGRANS), dans lesquelles survivent ou tentent de se réinstaller des espèces arborées rares et intéressantes comme l'Angelin (ANDIRA INERMIS) en fond de vallée, l'Acomat franc (SIDEROXYLON FOETIDISSIMUM) sur certaines pentes inaccessibles, la Sablier (HURA CREPITANS) sur le Morne Léone, la Moracée (BROSIMUM ALICASTRUM), ça et là. Rappelons que les botanistes de la Martinique ne connaissent, dans toute l'île, que deux stations forestières naturelles du Sablier : celle signalée ci dessus et une autre au pied du Morne Aca, dans le fond de la Ravine GrandJean. De plus, les stations forestières de l'Acomat franc et de l'Angelin n'excèdent pas quelques unités (moins de 5 stations).

D'un point de vue entomologique, cette ZNIEFF, qui couvre le plus haut sommet du sud-ouest de la Martinique et son flanc sud, est une des plus riches et diversifiées du secteur. La nette influence mésophile se traduit par la présence d'espèces réputées de forêts humides, connues jusqu'ici du centre et du nord de l'île.
C'est un site bien étudié concernant les papillons de nuit, avec des espèces peu communes recensées : Pheia daphaena, Hypocala andremona, Plusiodonta thomae, Eutelia ablatrix, Tricentrogyna rubricosta...
La présence des deux espèces de Passalidae, coléoptères à la biologie complexe, témoignent d'une continuité spatio-temporelle des formations boisées avec des bois morts en conditions ombragées dans ce site. Ces espèces vivent en colonie pendant plusieurs générations dans des gros troncs décomposés et les adultes apportent un soin aux larves. La plus petite espèce, Spasalus puncticollis, est très rarement observée en Martinique.
C'est une des rares stations connue dans le sud de la Martinique pour Ochrus ornatus, petit longicorne de forêt mésophile. On trouve également les coléoptères saproxyliques endémiques typiques des reliques forestières de ce secteur de l'île, comme le spectaculaire Dendrobias maxillosus. C'est une des principales stations du prionien Strongylaspis corticarius en Martinique.
Le Papilionidae nouvellement implanté en Martinique, Heraclides androgeus, a été observé pour la première fois sur ce site en 2011 puis confirmé par plusieurs observations dans le cadre de cette étude de la ZNIEFF.

 

Commentaires sur la délimitation
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