Ancien piton volcanique aux pentes le plus souvent très escarpées, s'étageant de 250 à 600m d'altitude, aux versants Est et Sud-Est directement exposée à l'action régulière (Alizés) ou violente (ouragans) des vents, et ne comportant pratiquement aucune pente douce, à part quelques crêtes sommitales élargies. Remarquable diversité écosystémique et botanique grâce à :
1) des processus d'inversion de végétation sur les crêtes étroites et ventées sur lesquelles on observe une végétation de type mixte hygro-mésophile, mais aussi dans les vallées étroites et confinées de la Rivière Madame et de la Rivière Moco où la forêt hygrophile descend relativement bas.
2) une activité permanente de rajeunissement de la structure forestière sur les pentes fortement déclives par suite aux glissements de terrain fréquents, rajeunissement qui entretient un stock important d'espèces arborées de stade secondaire.
3) une grande variété de stade dynamique, tantôt peu avancés et d'origine anthropique, tantôt évolués grâce aux difficultés d'accès qui ont découragé les prélèvements. Par conséquent, la liste d'espèce établie à ce jour s'avère particulièrement riche (autour de 80 espèces arborées) et diversifiée car elle rassemble des espèces propres au type hygrophile, mais aussi au type mésophile. La matrice globale des formations de crêtes et pentes est essentiellement post-pionnière, mais elle abrite une régénération qui, dans de nombreux secteurs, est typiquement constitué de juvéniles d'espèces forestières caractéristiques du stade terminal (climax) de la forêt hygrophile.
En résumé, un espace boisé fortement modifié par l'Homme dans le passé, par prélèvement sélectifs plutôt que par coupe rase, mais qui a conservé un important stock d'espèces caractéristiques du climax, actuellement engagées, sous forme de juvéniles surcimées, dans une reconquête très marquée de l'espace et de la structure forestière. L'ouragan DEAN n'a pas trop affecté la structure forestière globale. Beaucoup d'arbres ont été ébranchés et défeuillés, mais peu ont été abattus en dehors des secteurs (assez nombreux) de glissements de terrains.
D'un point de vue entomologique, c'est une des ZNIEFF avec la faune la plus riche avce notamment beaucoup d'espèces endémiques d'altitude, tant pour les Coléoptères que pour les Lépidoptères. Ceci est dû à la fois à la richesse intrinsèque de cette zone de forêt ombrophile mais aussi à une configuration de terrain propice pour l'étude des insectes.
On peut noter tout particulièrement l'observation du seul papillon Saturniidae des Petites Antilles, le Rothschildia erycina luciana, dont la sous-espèce endémique de Sainte-Lucie et Martinique est très rarement observée. Plusieurs Geometridae endémiques ont aussi été observés.
Phileurus didymus est un gros Dynastinae très rarement observé en Martinique bien qu'il soit en revanche commun en Amérique du Sud. Le Dynaste hercule (Dynastes reidi) est certainement présent mais n'a pas été observé.
Le longicorne Mionochroma rufescens et le taupin Achrestus fortunei comptent parmi les Coléoptères les plus rares de Martinique. Photinus vanderberghi, endémique des zones d'altitude (décrit en 2012), est également présent.