La ZNIEFF des Plages de L'Amana (Type I) est incluse dans la ZNIEFF des Mangroves et vasières du Maroni à l'Iraoubo (type II) assemblant des biotopes situés sur le littoral nord-ouest de la Guyane entre la rivière Iracoubo et le fleuve Maroni. Cette ZNIEFF de type I des Plages de l'Amana concerne uniquement les plages de sables situées sur le front de mer au niveau du bourg d'Awala Yalimapo, entre l'embouchure de la Mana (pointe Isère) et l'embouchure du Maroni (pointe des Hattes). La délimitation de cette ZNIEFF est calée sur la cartographie des habitats de la réserve de l'Amana de 2010, basée sur les images satellites SPOT 2008. Le trait de côte, et de ce fait l'emprise des plages d'aujourd'hui 5,5 kilomètres de long, sont susceptibles de changer rapidement.
En effet, ces plages sont soumises à une forte dynamique côtière due au système de dispersion amazonien. La côte, orientée sud est - nord ouest, est longée par des courants océaniques de même direction. Ainsi, des millions de m3 de sédiments fins provenant de l'Amazone sont transportés le long des côtes par les courants. Il en résulte un système morphodynamique spécifique alternant l'accumulation de sédiments formant des bancs de vases colonisés par la mangrove et des phases d'érosion (cordons sableux ou mangroves en recul). Les milieux littoraux sont donc soumis à une perpétuelle évolution.
La végétation des plages actuelles est composée principalement de plantes rampantes à pouvoir colonisateur élevé, essentiellement Ipomea pes-caprae (Convolvuceae), Canavalia rosea et Vigna luteola (Fabaceae). Parmi les espèces accompagnatrices, les plus fréquentes sont des Cypéracées dont Cyperus ligularis. On note également en arrière plage des fourrés à Hibiscus tiliaceus (Malvaceae) ainsi que des Amandiers pays (Terminalia catappa) et des grands Cactus cierges (Cereus Hexagonus), espèce protégée. Les espèces déterminantes sont peu nombreuses du fait de l’habitat très spécifique présent dans cette ZNIEFF, soulignons tout de même la présence de Stemmadenia grandiflora (Convolvulaceae), Hirtella ciliata (Chrysobalanacdeae), Sesbania exasperata (Fabaceae), Mitracrapus salzmannianus (Rubiaceae) ou encore Tetracera asperula (Dilleniaceae).
Ses plages sont surtout reconnues au niveau international comme des lieux de ponte parmi les plus importants au monde pour la Tortue Luth (Dermochelys coriacea). La population de Tortues Luth venant pondre sur les plages de l'Amana fait partie, semble-t-il, de la métapopulation du Plateau des Guyanes. Ainsi, d'une saison à l'autre, des échanges ont lieu entre le Surinam, le Guyana et la Guyane selon les changements de la physionomie des plages qui s'érodent ou s'engraissent en fonction de la dynamique côtière. D'autres espèces de tortues marines viennent également pondre sur les plages de l'Amana telles que la Tortue verte (Chelonia mydas) et la Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea). De façon plus exceptionnelle, on recense quelques pontes de la Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et de manière accidentelle de la Tortue caouane (Caretta caretta). Chez les reptiles terrestres, notons la présence sur les cordons sableux de l'espèce de lézards Cnemidophorus lemniscatus, espèce patrimoniale.
Ces plages sont aussi le principal site de reproduction de la très petite population du Gravelot de Wilson (Charadrius wilsonia) en Guyane.
Le suivi et la protection de la population des tortues marines ont longtemps été effectués par le WWF. Ces actions sont aujourd'hui menées par la réserve naturelle avec un appui important de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) pour la surveillance. En effet, malgré l'existence de la réserve naturelle, le braconnage des oiseaux d'eau et le pillage des œufs de tortues marines sont encore une menace importante pour le maintien des populations. Les pêches accidentelles de Tortues marines par des filets dérivants au large de la réserve de l'Amana sont également une cause de mortalité non négligeable. Des activités humaines sont présentes dans la ZNIEFF de l'Amana. En effet, les activités traditionnelles de la communauté amérindienne Kaliña du village d'Awala Yalimapo sont directement liées aux ressources naturelles de cette zone.
La ZNIEFF est limitée comme suit:
N: Au nord, la limite s'étend jusqu'à la ligne de niveau des plus basses eaux de la plage de l'Amana.
E: La zone s'étend sur toute la longueur de la plage, jusqu'aux mangroves à l'est de la pointe Isère.
S: La ZNIEFF est limitée au sud par les vasières de l'ancien bras de la Mana qui se sont développées entre la pointe Isère et Awala puis par les forêts littorales et les zones habituées de Yalimapo.
W: La limite ouest est la ligne de niveau des plus basses eaux sur la rive droite du fleuve Maroni.