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La ZNIEFF de la "Montagne des Chevaux" (type II) se situe à une dizaine kilomètres de Roura, le long de la Route Nationale 2.
La Montagne des chevaux est un exemple de structure géologique peu répandue en Guyane, d’extension restreinte et souvent localisée (Quartzites de l’Orapu). Les contraintes pédologiques qui s’expriment sur ces sols sont telles qu’on retrouve une panoplie d’espèces plus souvent connues des savanes (Pseudolycopodiella meridionalis, Marlierea montana) ou des inselbergs (Erythroxylum ligustrinum, Cuphea blackii, Daphnopsis granitica), mais qui s'expriment ici en milieu forestier.
On trouve en outre une certaine affinité avec les forêts sur sables blancs de l’ouest guyanais (Tetracera asperula, Pagamea guianensis), en mélange avec des plantes d’affinités plutôt brésiliennes. La Montagne des Chevaux marque donc un carrefour biogéographique original et inconnu jusqu'alors.
De plus, il faut citer la présence de deux savanes-roches sur ce relief, les seules qui soient connues en Guyane sur ce type géologique avec celles du massif des Trois-Pitons.
Une quarantaine de plantes déterminantes sont inventoriées sur ce secteur, dont certaines sont manifestement rares ou localisées en Guyane : Metalepis prevostiae (Apocynaceae), Acioa guianensis (Calophyllaceae), Tovomita wedelliana (Clusiaceae), Parkia reticulata (Fabaceae), Pleurisanthes parviflora (Icacinaceae), Persea nivea (Lauraceae), Pachira flaviflora (Malvaceae), Faramea polytriadophora (Rubiaceae).
Ce massif abrite également plusieurs espèces endémiques ou sub-endémiques : Cordia fanchoniae (Boraginaceae), Humiriastrum subcrenatum (Humiriaceae), Schistostemon sylvaticum (Humiriaceae), Amanoa congesta (Phyllanthaceae), Micropholis cayennensis (Sapotaceae), Hekkingia bordenavei (Violaceae), Vochysia sabatieri (Vochysiaceae).
Concernant la faune, celle-ci reste globalement classique des massifs forestiers perturbés de Guyane, avec par contre la présence d'espèces peu communes ou inféodées à la grande forêt intérieure : Ibijau à ailes blanches (Nyctibius leucopterus), Cotinga brun (Iodopleura fusca), Colibri corinne (Heliomaster longirostris), Grimpar à longue queue (Deconychura longicauda), Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi).
Le peuplement herpétologique de la zone demeure mal connu.
La grande faune est considérablement raréfiée du fait d'une chasse excessive. Cependant, les IKA menés en 2009 ont permis d’observer l‘ ocelot (Leopardus pardalis), le Grand Hocco (Crax alector) et le Saki à face pale (Pithecia pithecia).
Un premier inventaire ichtyologique a mis en évidence la présence d'une dizaine d'espèces de poissons remarquables, en particulier Nannacara aureocephalus, endémique de Guyane et peu commun.
Ainsi, encore peu connue il y a seulement 2 ou 3 ans, la Montagne des Chevaux s’affirme comme un site d’une grande valeur patrimoniale au sein des écosystèmes guyanais.
Les menaces qui pèsent sur cette ZNIEFF concernent essentiellement la chasse, la déforestation et l'extraction de matériaux (carrières).
La ZNIEFF est délimitée par les contours écologiques de la forêt haute qui couvre la montagne des Chevaux.
N: le nord est délimité par les milieux dégradés ou naturels (tels que des forêts inondées ou des forêts de plaine côtière).
E: A l'est, la ZNIEFF est bordée les zones dégradées qui jouxtent la RN2.
S: elle est délimitée au sud par les zones dégradées bordant la piste Nancibo.
W: la zone est bordée par les forêts inondées des criques Sourou et St Pierre (jointes par une courbe entre les points A et B).
Coordonnées des points mentionnés (WGS84 UTM 22 N):
A (339992m; 520477m) - B (339070m; 520990m)
