ZNIEFF 030120056
Massif des Emérillons et piton Baron

(n° régional : 00430002)

Commentaires généraux

Le secteur « Massif des Emérillons et piton Baron » (ZNIEFF de type I) s'inscrit au sein de la vaste zone des Massifs centraux de Guyane, ZNIEFF de type II.

Il se situe dans un contexte géologique de granites caraïbes, géomorphologiquement comparable aux monts Bakra et à la région des Tumuc-Humac. Le relief est extrêmement accidenté avec de hautes crêtes culminant à 600 m séparant les mailles irrégulières et profondément imprimées du réseau hydrographique.

Sur les pentes les plus raides, les affleurements rocheux nombreux se présentent sous l'aspect de vastes zones dénudées. Comme dans les autres massifs granitiques de Guyane, les hautes vallées encaissées des criques sont encombrées par l'amoncellement en sous-bois d'énormes blocs rocheux. Témoins d'éboulements anciens ayant eu lieu lors de phases climatiques plus sèches, ces éboulis, situés au pied des collines du sud du massif, figurent parmi les plus spectaculaires de Guyane.

Les principaux habitats de cette ZNIEFF sont constitués de savanes-roches liées aux inselbergs, de forêts basses de transition et de forêts primaires de moyenne altitude présentant un caractère submontagnard.

La végétation herbacée des savanes-roches se révèle plus pauvre que celle des inselbergs du sud, probablement en raison ici d'une altitude moindre. Il existe cependant des différences dans la composition floristique d'une savane-roche à l'autre, même peu éloignée. Certaines se révèlent riche en espèces rares et endémiques. On y trouve ainsi l'orchidée Phragmipedium lindleyanum, seule espèce guyanaise inscrite à l'annexe 1 de la Convention de Washington. Trois Bromeliaceae protégées sont également inventoriées sur ce site : Pitcairnia geyskesii, Pitcairnia sastrei et Ananas ananassoides.

La florule des parois rocheuses, plus humides qu'en savane-roche, présente d'intéressantes espèces saxicoles, dont Peperomia gracieana (Piperaceae), endémique des massifs centraux de Guyane et réglementairement protégée.

La diversité des habitats présents sur cette zone permet aux peuplements faunistiques de présenter une grande diversité d'espèces. La plus grande abondance d’atèles jamais constatée sur l’ensemble des sites inventoriés jusqu’à aujourd’hui par la méthode des transects linéairesa été découverte sur ce site.

L'avifaune du site présente des caractéristiques évidentes d'un peuplement submontagnard guyanais, avec peu d'espèces, de très faibles densités, et un cortège caractéristique de ces milieux. C'est le cas du tangara orangé (Piranga flava), du pic or-olive (Piculus rubiginosus) et de l’araponga blanc ou oiseau-cloche (Procnias albus).

Les savanes-roches ont également un cortège d'oiseaux caractéristiques de cet habitat : moucherolle hirondelle (Hirundinea ferruginea), sporophile curio (Oryzoborus angolensis), bruant chingolo (Zonotrichia capensis). Enfin, les importants chaos rocheux en contre-bas des savanes-roches favorisent la présence du coq-de-roche orange (Rupicola rupicola).

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF encerclant le massif des Emerillons et le piton Baron est délimitée dans la manière suivante :

N et E : Au Nord, la limite suit un affluent de la crique Saï, depuis son point de confluence avec la crique Saï (point A) jusqu’à sa source (point B), puis traverse le talweg menant au point C, source d’un affluent de l’Approuague. La limite nord continue ensuite le long de cet affluent jusqu’à son point de confluence avec l’Approuague, puis se poursuit le long de l’Approuague jusqu’à l’une de ses sources (point D). La ZNIEFF emprunte ensuite le talweg situé entre les points D et E, source de la crique Emerillon, puis suit cette crique jusqu’à son point de confluence avec la crique Inipi (point F).

S : Au Sud, la limite sud se poursuit le long de la crique Inipi, puis le long de l’un de ses affluents jusqu’à sa source (point G). La limite suit ensuite le talweg, du point G au point H, source d’une crique sans nom, puis continue le long de cette crique jusqu’au point I. La ZNIEFF est ensuite délimitée par le talweg menant au point J, source d’une crique sans nom, puis par cette même crique jusqu’au point K. La limite sud se poursuit ensuite en ligne droite jusqu’au point L, source d’un affluent de la crique Carbet Brûlé, puis continue le long de cet affluent jusqu’au point M, confluence avec un autre affluent.

W : A l’Ouest, la limite suit cet affluent jusqu’à sa source (point N). La limite de la ZNIEFF traverse ensuite le talweg séparant les points N et O, source d’un affluent de la crique Carbet Brûlé, puis longe cet affluent jusqu’à son point de confluence avec la crique Carbet Brûlé (point P). La limite continue le long de la crique Carbet Brûlé jusqu’à sa source (point Q), puis traverse le talweg jusqu’au point R et enfin se termine en suivant la crique Saï jusqu’au point A.

Coordonnées des points mentionnés (WGS84, UTM 22 nord):

A (261114m; 360251m) - B (266162m; 360931m) - C (267165m; 361207m) - D (269620m; 360784m) - E (270498m; 360968m) - F (281083m; 353952m) - G (272356m; 352411m) - H (272163m; 351584m) - I (269905m; 347607m) - J (268675m; 346875m) - K (264898m; 349883m) - L (264355m; 350011m) - M (262856m; 350945m) - N (263555m; 352204m) - O (262865m; 352687m) - P (262006m; 354287m) - Q (262617m; 357239m) - R (262314m; 357929m)