La ZNIEFF du Mont Saint-Marcel de la Haute Camopi (type I) correspond à un inselberg, d'une altitude de 600 mètres, point culminant s'inscrivant dans la zone du massif forestier des monts granitiques de la haute Camopi (ZNIEFF de type II), à l'extrême sud-est de la Guyane.
En plus des milieux liés aux inselbergs, la zone regroupe divers écosystèmes forestiers allant de la forêt de moyenne altitude à la forêt dense et haute de basse altitude, ainsi que des forêts marécageuses et ripicoles dans les vallées alluvionnaires. Il faut souligner ici qu'il s'agit d'un des rares inselbergs de Guyane (avec certains des massifs des Emérillons-monts Bakra et des Mitarakas) présentant un relief suffisamment élevé (supérieur à 500 m.) pour abriter une forêt à caractère sub-montagnard, plus fréquente généralement en Guyane sur le haut des reliefs tabulaires de roches basiques et cuirasses latéritiques.
Une soixantaine d'espèces végétales déterminantes y a été recensée, dont la majorité est directement liée aux habitats rocheux, ensoleillés ou ombragés : Pitcairnia saxosa (Bromeliaceae), Dioscorea melastomatifolia (Dioscoreaceae), Ernestia confertiflora (Melastomataceae), Scleria staheliana (Cyperaceae), Rhynchospora subdicephala (Cyperaceae), Utricularia choristotheca (Lentibulariaceae), Sauvagesia ramosissima (Ochnaceae), Panicum arctum (Poaceae). Parmi les espèces déterminantes, 5 sont intégralement protégées : Pitcairnia sastrei (Bromeliaceae), Furcraea foetida (Asparagaceae), Peperomia gracieana (Piperaceae), Calathea squarrosa (Marantaceae) et Cyrtopodium andersonii (Orchidaceae)
Philodendron werkhoveniae (Araceae) n'est connu en Guyane française que du mont Saint-Marcel et du Sommet Tabulaire (mont Itoupé).
Certaines de ces plantes sont endémiques de Guyane et même connues uniquement que de la région des monts de la haute Camopi, comme la Bromeliaceae Pitcairnia saxosa, la fougère Cyclodium rheophilum (Dryopteridaceae) ou la Melastomataceae Ernestia subglabra.
Rhynchospora saxisavannicola (Cyperaceae) n'est connu que de deux stations dans le monde :mMont Saint-Marcel en Guyane et Sipaliwini au Surinam.
Rhodostemonodaphne tumucumaquensis (Lauraceae), n'est cité au monde que du mont Saint-Marcel et du massif des Tumuc-Humac.
Paullinia lingulata (Sapindaceae) ne fut retrouvé qu'aux environs de Saül depuis sa découverte au mont Saint-Marcel en 1976.
Ce site reste dans l'ensemble inexploré au niveau des vertébrés, en dehors d'une prospection herpétologique qui mériterait d'être complétée. Toutefois et même si son intérêt faunistique reste méconnu, son potentiel est élevé à l'image des autres hauts inselbergs étudiés dans le sud de la Guyane, notamment celui du mont Belvédère appartenant au même massif. En effet, le milieu de savane-roche constitue un refuge d'espèces présentes sous la forme de populations isolées et relictuelles, pouvant ainsi présenter des originalités propres. L'existence d'une forêt sommitale vient renforcer ici la particularité du site et son intérêt biologique. Enfin, l'éloignement de la zone de toute installation humaine, et donc de pression de chasse importante hormis quelques visites périodiques des amérindiens de Trois-Sauts, permet à la grande faune d'y être bien représentée, dont le Saki satan (Chiropotes satanas).
Ce site remarquable bénéficie désormais de la protection du Parc Amazonien de Guyane.
La ZNIEFF est limitée par les cours d'eau encerclant le relief du Mont Saint Marcel et les petits monts à proximité immédiate:
N: la limite Nord longe la rive droit d'une crique sans nom du point A au point B puis borde le pied du relief pour rejoindre une autre crique au point C. Elle suit cette crique jusqu'à sa confluence avec la rivière Yaloupi (point D).
E: La limite est remonte la crique Yaloupi puis un de ses affluents jusqu'à sa source (point E), passe le talweg pour rejoindre une autre crique au point F. Elle longe ensuite ce cours d'eau jusqu'à sa confluence au point G puis reprend un talweg pour rejoindre une autre crique sans nom au point H. Elle descend cette crique jusqu'au point I.
S: La limite sud remonte un affluent jusqu'au point J, passe un talweg pour rejoindre un autre cours d'eau au point K et le redescend jusqu'à sa confluence au point L.
W: la limite ouest suit la crique sans nom du point L jusqu'à sa source au point M puis emprunte un talweg pour rejoindre le cours d'eau initial (point A).
Coordonnées des points mentionnés (WGS84 UTM 22 nord):
A (275559m; 267162m) - B (277230m; 268634m) - C (279331m; 268385m) - D (282265m; 267889m) - E (281187m; 265895m) - F (280840m; 264850m) - G (280807m; 263437m) - H (279632m; 263285m) - I (278454m; 260368m) - J (278021m; 260430m) - K (277310m; 260370m) - L (277094m; 260032m) - M (274631m; 266426m)