ZNIEFF 110001268
HERONNIERE DE GRAVON

(n° régional : 77212001)

Commentaires généraux

Située sur les communes de Gravon et de Balloy (77), la Héronnière de Gravon est entourée par la Seine avec au nord la Seine canalisée, et au sud le bras mort de la Seine. Depuis 1949, le secteur se compose de boisements naturels, de plantations de feuillus, de végétations aquatiques immergées et d'une prairie de fauche. Les anciennes parcelles de cultures et de fauche sont peu à peu abandonnées à la sylviculture. Les travaux de rectification du tracé de la Seine ont eu lieu dans le courant des années 1970.

La diversité d'habitats profite à une flore et une faune patrimoniales. Pour la flore, la majorité des espèces présentant des enjeux de patrimonialité sont inféodées aux zones humides, reflétant le potentiel relatif à ces milieux.

Plusieurs habitats se rencontrent sur le site. De par son histoire, le site se compose en majorité de boisements (56%). Il s'agit de forêts mixtes de chênes, d’ormes et de frênes (44% de la surface) qui bordent presque entièrement le site. Sur ces boisements, les enjeux sont assez forts en termes de conservation au regard de l'importance de la surface et du rôle fonctionnel de ces boisements : autoépuration de l’eau, stabilisation des berges et accueil de la flore et de la faune. Pour la faune, les boisements abritent plusieurs couples de Héron cendré (Ardea cinerea). 52 couples ont été observés en 2011. Depuis, les effectifs observés en période de nidification ont subi une importante chute avec plus que quelques individus observés sporadiquement. Un couple de Milan noir (Milvus migrans) niche aussi dans les boisements, et a été classé nicheur certain sur le site en 2014. Cette espèce est vulnérable en Ile-de-France et est inscrite à l'annexe I de la directive Oiseaux. On retrouve également d’autres espèces liées aux boisements comme le Pic épeichette (Dendrocopos minor) nicheur vulnérable en Ile de France, le Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula)ou encore la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) tous les trois nicheurs quasi menacés selon la liste rouge régionale. L’intérêt du site repose donc principalement sur la présence des boisements et de la trame de vieux bois.

La mosaïque d’habitats avec les milieux ouverts et les lisères renforce ces enjeux, offrant des zones de nourrissage et de refuge pour certaines espèces animales. Les berges naturelles au sud de la boucle sont particulièrement abruptes par endroits offrant la possibilité au Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) d’y creuser ses galeries pour se reproduire. Les boisements accueillent plusieurs espèces de papillons inféodés aux lisières, clairières et boisements comme la Carte géographique (Araschnia levana) ou encore le Petit Mars changeant (Apatura ilia). Ce dernier rare dans la région et déterminant de ZNIEFF est lié à la présence de boisement alluviaux.

Les plantations régulières constituent le deuxième type d’habitat majoritaire (23%). Il s’agit de plantations de peupliers, d’érables et de frênes.

La gestion sylvicole permet aussi l'existence de zones ouvertes humides qui correspondent à des ourlets riverains mixtes. La plus grosse entité au nord-ouest du site (1.7 ha) correspond à une parcelle de layons de fourrés entretenus pour la chasse, où la strate herbacée hygrophile profite de cette récente ouverture. Ce cortège humide de milieux ouverts présente un intérêt fonctionnel non négligeable puisqu’il participe à l’auto-épuration des eaux mais permet également l’accueil et la reproduction de la faune et de la flore des zones ouvertes humides. Il s’agit notamment de zones de maturation et de chasse pour les odonates. Sur ce groupe, on peut citer la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), vulnérable en Ile de France et protégée au niveau national et l'Aeschne printanière (Brachytron pratense), assez rare dans la région. Citons aussi la NaÏade aux yeux bleus (Erythromma lindenii), classée assez rare en Ile-de-France et déterminante ZNIEFF, dont une preuve d'autochtonie à été trouvée sur le site (exuvie) au bord du bras mort de la Seine.

Une prairie de fauche mésophile subsiste au cœur des plantations. Ce type de milieu en régression participe à la mosaïque d’habitat et sert de corridor pour les espèces de la trame herbacée. Les espèces des zones humides exploitent également ce milieu, notamment les odonates (zone de maturation et de chasse). Au niveau de la flore, on retrouve en bordure de la prairie de fauche, la Violette élevée (Viola elatior), vulnérable en Ile de France, protégée au niveau national et déterminante ZNIEFF. Cette espèce profite et dépend ici des layons ombragés entretenus par le passage des engins agricoles.

Commentaires sur la délimitation
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