ZNIEFF 110001499
FONDS TOURBEUX DE PORT-ROYAL-DES-CHAMPS

(n° régional : 78356002)

Commentaires généraux

Les fonds tourbeux de la vallée du Rhodon situés en amont de l’Abbaye de Port-Royal-des-Champs sont constitués par un ensemble de boisements frais, de saulaies marécageuses, de roselières et d’anciennes prairies humides. Ce site héberge une flore riche dont certains taxons remarquables sont de véritables reliques glaciaires.

Particulièrement encaissés dans la partie amont de la vallée du Rhodon, les ravins forestiers sont en effet favorables à plusieurs grandes fougères comme le Polystic à aiguillons (PR) (Polystichum aculeatum), espèce protégée en Ile-de-France, le Polystic à soies (Polystichum setiferum), le Bléchnum en épi (Bechnum spicant) ou encore le Dryoptéris écailleux (Dryoptéris affinis subsp.borreri), toutes trois relativement rares en plaine. Dans les fonds marécageux se rencontre la très rare Laîche maigre (Carex strigosa), localisée ici aux zones de résurgences. Le site de Port-Royal est la seule station connue pour cette espèce végétale remarquable sur le territoire du Parc naturel régional. Sur les ravins moins humides mais néanmoins toujours frais et ombragés, se développe le très rare Hellébore vert (Helleborus viridis).

Dans les anciennes prairies humides d’autres espèces végétales assez rares comme le Menyanthe trèfle-d’eau (Menyanthes trifoliata), la Petite Berle (Berula erecta) et la Lysimaque des bois (Lysimachia nemorum) sont également observées.

Au niveau de la faune, le principal intérêt du site est lié à son entomofaune. Les fonds marécageux sont particulièrement favorables au Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii boltonii), espèce protégée en Ile-de-France, et à l’Orthetrum bleuissant (Orthetrum coerulescens), grandes libellules rares et inféodées aux habitats de sources et aux suintements. Dans la vieille saulaie marécageuse, un petit coléoptère psélaphide, le Trissemus antennatus, est ici recensé dans son unique station francilienne. La zone ouverte du marais abrite l’Ecaille marbrée-rouge (Callimorpha dominula) et la Noctuelle augure (Graphiphora augur), papillons nocturnes protégés en Ile-de-France, ainsi que deux autres espèces paludicoles particulièrement rares et localisées : Deltote uncula et Leucania obsoleta. Les boisements de pente en chênaie-charmaie constituent par ailleurs l’habitat privilégié de la Grande Tortue ou Vanesse de l’Orme (Nymphalis polychloros), grand papillon de jour protégé en région Ile-de-France

L’ancien étang, aujourd’hui comblé et occupé par des roselières, des friches à grandes laîches et bordé par des bouquets de saules, s’est révélé être attractif pour plusieurs espèces d’oiseaux. La végétation rivulaire abrite au moins un chanteur de Râle d’eau (Rallus aquaticus), plusieurs couples nicheurs de Bruant des roseaux (Emberyza schoeniclus), tandis que les berges et le cours du Rhodon sont exploités par un à deux couples de Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), qui utilise vraisemblablement les ouvrages en pierre présent sur le site pour nicher.

Les bouquets de saules abritent quant à eux un à deux couples de Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) les meilleures années. L’effectif nicheur régional de cette fauvette est estimé à une trentaine de couples seulement. Résistant avec difficulté aux hivers rigoureux, elle peut déserter une région pour la réinvestir au bout de quelques années.

Aussi, ce marais sert régulièrement de lieu d’escale à quelques individus de Sarcelle d’hiver (Anas crecca), hivernant peu commun en Île-de-France alors que la Grande aigrette (Casmerodius albus) n’y a été détectée que récemment.

Les ravins forestiers constituent par ailleurs un site régulier d’hivernage de la Bécasse des bois (Scolopax rusticola) avec plus d’une dizaine d’individus.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces végétales et animales remarquables et de la focntionnalité de cette zone humide (expansion naturelle des crues). Le cours des ruisseaux est inclus dans le zonage (intérêt des berges pour la nidification de certains oiseaux notamment). Afin de faciliter la lecture cartographique, le zonage est calqué au maximum sur des sentes pédestres, notamment le chemin jean racine au Nord. L’emprise des sentes pédestres n’est toutefois pas incluse dans le périmètre de la znieff.

Sur le versant sud, c'est la limite communale entre Magny-les-Hameaux et Saint-Lambert des bois qui sert de limite, bien que celle ci ne corresponde pas tout du long à un chemin.