ZNIEFF 110001655
CARRIERE DE LA ROCHE-CASSEE ET BOIS DE BEAUMONT (BOUVILLE)

(n° régional : 91639002)

Commentaires généraux

La carrière de la Roche-Cassée s'inscrit au sein d'un plateau cultivé, marqué par la présence de nombreuses buttes sableuses qui lui confèrent un très fort intérêt paysager.

La carrière en elle-même vaut pour beaucoup dans l'intérêt de la ZNIEFF. La prise d'un Arrêté de Protection de Biotope sur celle-ci en est la preuve. Sa fréquentation régulière par une colonie importante de Guêpier d'Europe rend le site exceptionnel, malgré une activité persistante de la carrière et le passage d'une route en bordure de celle-ci.

La diversité des formations végétales environnantes est liée aux conditions géologiques particulières de ce secteur (calcaire, sables de Fontainebleau et chaos de grès se mélangeant dans les pentes).

A l'ouest de la ZNIEFF, sur le plateau, se trouve un ourlet calcicole richement diversifié, et considéré par GAULTIER C. (ECOSPHERE, 1992) comme le plus ourlet calcicole rencontré en Essonne à l'époque de l'étude. Deux espèces très rares et protégées au niveau régional y sont présentes : le Peucédan des cerfs (Peucedanum cervaria) et le Trèfle rouge (Trifolium rubens), qui se retrouvent également sur les talus de la D153 au sud de la ZNIEFF. D'autres espèces déterminantes peuvent encore être citées, les rares Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria) et Genêt ailé (genista sagittalis) et la très rare Orobanche du genêt (Orobanche rapum-genistae).

Les milieux attenants la carrière sont majoritairement boisés mais présentent de nombreux secteurs ouverts, où se développent une lande à Callune (Calluna vulgaris), et surtout des pelouses sablo-calcaires, parfois pionnières abritant des espèces assez rares en Ile-de-France, telles l'Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon), l'Oeillet des chartreux (Dianthus carthusianorum) ou la Véronique en épi (Veronica spicata). Parmi les pionnières, notamment au niveau même de la carrière, citons le Mibora nain (Mibora nain) et la Cotonnière naine (Logfia minima).

Dans les stades à sol plus profond et à végétation plus dense, se développent des espèces de pelouses méso-xérophiles et des ourlets, où se trouvent les rares Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum) et Millepertuis des montagnes (Hypericum montanum).

Enfin, en particulier dans les pré-bois clairs du sud de la ZNIEFF, et sur les talus de la D153 , se trouve la rare Phalangère rameuse (Anthericum ramosum).

L'actuelle activité de la carrière ne semble pas déranger les Guêpiers qui doivent réellement trouver ici une zone d'habitat très intéressante.

Si leurs cavités se trouvent au niveau de la carrière, les Guêpiers sont souvent présents au sommet d'arbres dans le centre de la ZNIEFF qui doit constituer leur zone de recherche de nourriture.

L'ourlet dit "Ourlet des Platines ", et les talus routiers sont fauchés, ce qui permet de limiter l'envahissement de la fruticée qui s'y développe en bordure, mais cette fauche encore précoce peut limiter également le développement des espèces protégées à floraison plutôt tardive.

Géologie :

Carrière : Alluvions sablo-limoneuses de l'Essonne, dominées par les sables de Fontainebleau à l'ouest.

Ourlet des Platines : calcaire d'Etampes et de Beauce.

Commentaires sur la délimitation

L'entité boisée s'étendant autour de la carrière est prise dans son intégralité, en se limitant aux chemins présents et aux cultures. Elle constitue en effet une zone de recherche de nourriture pour le Guêpier d'Europe. L'ourlet des Platines, diverticule ouest de la ZNIEFF est très riche d'un point de vue floristique et son cortège se retrouve en partie sur les talus du bord de la D153 qui passe au sud de la ZNIEFF en longeant la carrière.

Il a été proposé que la ZNIEFF intègre désormais le Bois de Beaumont.