ZNIEFF 110001671
PELOUSES DES TROIS COUPS D'EPEE A LA HAIE THIBAUT

(n° régional : 91137005)

Commentaires généraux

Considéré d'intérêt phyto-écologique très fort en 1994, le site de Gandevilliers fait partie du vaste réseau de pelouses calcicoles du Gâtinais.

Deux zones y sont distinguées : celle du sud, de la vallée Pavat à la Haye Thibaut, est majoritairement pâturée par les chevaux, les pelouses y sont donc rases et représentent une grande superficie. Ce secteur n'a pas été prospecté dans sa totalité pour la flore, mais au moins un espèce déterminante rare y est présente, ainsi qu'une population très intéressante de criquets.

La zone située au nord (lieux-dits des "Grandes Friches " et de "la Fourche au Coq"), présente dans sa partie Est un réseau diversifié de pelouses calcicoles abritant un grand nombre d'espèces déterminantes. Le secteur Ouest est boisé mais de manière très clairiéré offrant ainsi la possibilité à des plantes intéressantes de sous-bois de s'exprimer.

21 espèces déterminantes dont 6 protégées en Ile-de-France sont réparties sur toute la ZNIEFF.

Les pelouses pionnières sont localisées au niveau des pelouses xérophiles de la "Fourche au Coq", où les tonsures engendrées par les lapins sont favorables au Buplèvre aristé (Bupleurum baldense, TR). Une pente abrupte y présente également une formation intéressante avec notamment l'Hutchinsie (Hornungia petraea), protégée au niveau régional.

Les pelouses non pionnières abritent 4 espèces protégées, à savoir la Trinie glauque (Trinia glauca, PR), espèce xérophile, la Cardoncelle molle (Carduncellus mitissimus, PR), la Laîche de Haller (Carex halleriana, PR) et le Cytise couché (Chamaecytisus hirsutus, PR), toutes trois plutôt mésophiles.

Ces pelouses sont bien représentées mais souvent en mosaïque avec des peluses plus ourlifiées où l'on observe en particulier la dernière espèce protégée de la ZNIEFF, le Petit Pigamon (Thalictrum minus, PR).

Au niveau des ourlets et pré-bois très clairs on note comme espèces déterminantes le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum, R), la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum, R) et le Peucédan des montagnes (Peucedanum oreoselinum, R).

Les boisements accueillent encore des espèces assez rares à rares telles que la Goodyère rampante (Goodyera repens, AR).

Le nombre d'espèces menacées relatives à l'entomofaune est très important. On peut citer deux espèces remarquables : l'Ascalaphe ambré (Libelloides longicornis), névroptère typique des formations xérophiles et mésophiles et la Mélitée des Centaurées (Cinclidia phoebe), Lépidoptère des milieux calcicoles ouverts. Ces deux espèces sont gravement menacées d'extinction et protégées en Ile-de-France.

Notons également le Flambé (Iphiclides podalirius), la Petite Violette (Clossania dia), deux Lépidoptères peu communs et , toujours caractéristique des biotopes les plus chauds et secs, la Mante religieuse (Mantis religiosa), protégée en Ile-de-France.

Au niveau des pelouses pâturées par les chevaux, une population de Criquet des grouettes (Omocestus petraeus), espèce xéro-thermophile, ainsi que deux Coléoptères cités sur la Liste Rouge sont présents (Harpalus attenuatus et Harpalus honestus). Ces espèces renforcent et confirment l'intérêt de la pelouse rase située dans la réserve.

Les travaux de restauration engagés dans le cadre du Fonds de Gestion des Espaces Ruraux (FGER) ont permis une ouverture et la formation d'une connexion entre les pelouses du nord-est de la ZNIEFF, formant ainsi un réseau favorable aux insectes en particulier.

Cependant, la fermeture des pelouses reste toujours une menace principale, avec une surfréquentation du site engendrant une rudéralisation de la végétation, notamment à l'extrémité sud de la ZNIEFF.

Géologie

Feuille Malesherbes. Jusqu'à 125m, calcaire d'Etampes; de 125 à 130m : molasse du Gâtinais, marnes et calcaires tendres; au-dessus de 130m : calcaire de Pithiviers, relativement dur à la base.

Commentaires sur la délimitation

Tout le secteur délimité est intéressant : les pelouses y sont réparties du nord au sud et de l'est à l'ouest. Par contre des parcelles agricoles sont insérées dans les boisements, ce qui rend la délimitation moins évidente. Cela explique que la ZNIEFF soit scindée en plusieurs noyaux très proches.

Les délimitations se font donc avec les cultures.