ZNIEFF 110001691
FORET DOMANIALE DE FAUSSES-REPOSES

(n° régional : 92077021)

Commentaires généraux

La forêt de Fausses-Reposes est une forêt domaniale située principalement dans les Hauts-de-Seine et secondairement dans les Yvelines. Ancienne forêt royale proche de Versailles, c'est aujourd'hui une forêt gérée par l'Office National des Forêts (ONF). C'est, en surface, la deuxième forêt des Hauts-de-Seine après la forêt de Meudon. Ce massif forestier regroupe principalement des habitats liés aux chênaies sessiliflores et aux chênaies-charmaies. Les habitats humides se restreignent aux étangs de Ville d’Avray et à quelques mares intraforestières.

L'intérêt de la ZNIEFF concerne plus précisément l'entomofaune des vieux boisements. La richesse entomofaunistique a été établie en 2002 et 2003 par piégeage (pièges à interception multidirectionnelle amorcés). Les piégeages ont simultanément été réalisés sur les forêts domaniales de Fausses-reposes et de Meudon. Le choix des sites de piégeage s’est porté sur les vieux peuplements de la forêt, où la diversité en coléoptères saproxyliques est normalement la plus élevée. Pour ce faire 4 pièges ont été disposés au sein des parcelles 92 (2002) et 105 (2003).

Parmi les 98 taxons dénombrés, 4 espèces sont déterminantes pour la création de ZNIEFF (dont 1 inscrite à l'annexe II de la directive « Habitats »). Ces 4 coléoptères sont des espèces saproxyliques, considérées comme des bio-indicateurs forestiers.

Le massif forestier regroupe des coléoptères inféodés aux gros bois matures de chêne comme le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo), espèce inscrite à l’annexe II de la directive « Habitats », déterminante ZNIEFF, assez rare dans les forêts des Hauts-de-Seine (92) et dans les forêts franciliennes (idf) ou Phloeotrya vaudoueri (rare 92, assez rare idf). Certains coléoptères sont inféodés aux gros bois d'essences dites secondaires comme Agrilus ater (rare 92, assez rare idf) qui disparaissent des forêts intensivement exploitées (saule, bouleau).

Il héberge également des coléoptères vivant dans les cavités de ces gros bois comme le Taupin de Megerle (Ampedus megerlei), déterminant ZNIEFF.

Il accueille aussi des coléoptères associés aux gros bois cariés, xylophiles (Hylis olexai) et surtout prédateurs comme Oxylaemus cylindricus, déterminant ZNIEFF, rare 92, assez rare idf, le Sélatosome à deux tâches (Selatosomus bipustulatus), déterminant ZNIEFF, Ampedus cinnabarinus assez rare 92, assez commun idf, Ampedus glycereus, Ampedus nigerrimus, Stenagostus rhombeus.

Elle abrite des coléoptères dépendants de champignons lignicoles et de caries dont la présence traduit un bon état des ambiances forestières et de la continuité des processus de maturation forestière comme Platycerus caraboides (assez rare 92, assez commun idf), Plegaderus dissectus (assez rare 92 et idf), Mycetophagus piceus, Tetratoma ancora (rare 92, assez rare idf), Thymalus limbatus.

Ainsi, plus de la moitié des bio-indicateurs répertoriés lors des campagnes de piégeages dépendent directement de la conservation de vieux et gros bois, présentant des déficiences souvent très localisées dans l’arbre (cavités, caries, champignons) mais parfois plus étendues, générées par le recyclage naturel et progressif de la matière ligneuse.

Lors des campagnes de piégeage, plusieurs espèces remarquables (rares, déterminantes), recensées sur le massif de Meudon, n’ont pas été observées ici. Ces espèces sont potentiellement présentes sur le massif de Fausses-Reposes.

Le plan de gestion de l’ONF prévoit à cet effet un recrutement et une conservation d’arbres de grand diamètre, mâtures, dépérissants ou morts. L'accroissement de ces micro-habitats sera favorable aux coléoptères saproxyliques et autres invertébrés, aux champignons, aux mousses et aux lichens.

Les menaces potentielles qui concernent ces parcelles sont la fréquentation et dégradation par le public et le non respect des consignes d’exploitation par le bûcheron.

Outre l’intérêt pour l’entomofaune, ces vieux boisements possèdent également un intérêt pour l’avifaune et notamment les espèces cavernicoles comme le Pic noir (Dryocopus martius), le Pic mar (Dendrocopos medius), le Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), le Gobemouche gris (Muscicapa striata) et le Pigeon colombin (Columba oenas).

Ces parcelles sont également bénéfiques à certains chiroptères comme la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) et la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), recensées sur le massif forestier de Fausses-Reposes. Par ailleurs, les 8 espèces de chauves-souris ont été recensées sur l’étang de Ville d’Avray, ou à proximité proche. La Pipistrelle commune et la Sérotine commune ont également été observées au seinde chemins ou en lisière de forêt.

La faible diversité odonatologique s’explique, d’une part, par le fait que la forêt domaniale de Fausses Reposes ne présente, comme type d’habitats humides, que des mares intraforestières. Ces milieux sont souvent réputés pauvres pour leur faune odonatologique surtout en absence de milieux annexes (fossés alimentés, sources, suintements, ruisselets…) ou d’une plus grande ouverture (mares de lisières bien exposées). D’autre part, les mares ont fait l’objet de travaux de restauration récents (2005 ou 2006) comme des travaux de recreusement, de curage ou de reprofilage des berges, des déboisements partiels. Ces sites restaurés présentent des ceintures de végétation absentes ou réduites.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF est délimitée selon les contours de l’unité forestière. Les milieux connexes (étangs…) jouant un rôle reconnu in situ auprès de la faune de l’unité forestière sont également inclus. Le périmètre de la ZNIEFF est établi de manière à exclure les zones fortement anthropiques (habitations notamment) et dans la mesure du possible les axes de déplacement (routes, autoroutes). Lorsque le périmètre de la ZNIEFF s’appuie sur des routes ou autoroutes, ces dernières sont exclues de la ZNIEFF.