L’espace naturel du BASSIN DU RU DES HAULDRES correspond à un ancien bassin de décantation de la sucrerie de Lieusaint qui a bénéficié d’un réaménagement écologique. Le périmètre englobe également deux petits massifs boisés situés en rive droite du ru des Hauldres, le bois des Brossettes et le bois de la Garenne.
Ce site a comme singularité d’être en milieu urbain, à l’intérieur de l’Ecopole de Sénart. Suite à un projet de développement d’une zone d’activités, des mesures compensatoires ont été prescrites parmi lesquelles le réaménagement écologique du bassin du ru des Hauldres achevé en 2013. Ce dernier était asséché depuis l’arrêt des activités de la sucrerie en 2011.
Ainsi, des zones d’inondations régulières ont été créées ; un chenal traversier assure les besoins des écoulements hydrauliques ; des zones de vasières et de mares de contre-pente sont alimentées à la fois par les eaux pluviales et par la nappe ; un recentrage du talweg et de la zone humide au cœur de la ZNIEFF l’éloigne des voies ferrées de manière à mieux le valoriser pour le promeneur tout en garantissant à la faune une certaine tranquillité ; un re-méandrage léger ainsi que la création d’une petite zone d’expansion de crue du ru des Hauldres et une renaturation des berges sur l’ensemble du parcours parachève les principaux travaux écologiques. Par ailleurs, la création d’une frutiçaie ouverte vise à stimuler l’intérêt ornithologique du secteur, notamment pour des espèces typiques telles que la Pie grièche écorcheur.
Les suivis naturalistes réalisés par l’ATELIER CEPAGE suite aux réaménagements écologiques et les observations récentes de naturalistes amateurs témoignent d’une attractivité et d’un intérêt écologique manifeste de cette ZNIEFF, et ce plus particulièrement pour l’avifaune.
En effet, l’occupation du site y est intéressante tout au long de l’année : le retour des fauvettes paludicoles, et plus particulièrement de la Rousserolle verderolle est rendu possible par la présence d’une végétation herbacée dense en bordure de la zone humide.
Par ailleurs, la présence de milieux pionniers régulièrement exondés ont permis la reproduction du Petit Gravelot. Autre espèce remarquable, le Milan noir se reproduit dans le boisement limitrophe à la zone humide qui est inclut dans le périmètre de la znieff. Il est installé au sein d’une petite héronnière.
La zone humide est également exploitée comme site d’hivernage par certains ardéidés parmi lesquels les rares Grande Aigrette et Aigrette garzette, mais également des limicoles (Vanneau huppé, Bécassine des marais…), et des anatidés (Canard chipeau).
Les passages migratoires ont également rassemblé plusieurs espèces de canards (Sarcelle d’hiver et Canard chipeau) et de limicoles (Chevaliers culblanc, aboyeur et sylvain, Bécassine des marais, Bécassine sourde).
Autre point d’intérêt, l’entomofaune qui exploite les zones humides du site et ses zones pionnières. Ainsi, l’Agrion nain (Ischnura pumilio) affectionne les pièces d’eau récentes faiblement végétalisées de la znieff, alors que le Leste Brun (Sympecma fusca) privilégierait les pièces d’eau stagnante peuplées d’une végétation hélophyte. Des preuves d’autochtonie de ces espèces restent cependant à confirmer.
Enfin, l’Argus frêle (Cupido minimus) est un papillon qui a été observé récemment sur le site sur les portions prairiales semées d'Anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria) qui est sa plante hôte.
Cette ZNIEFF a également une vocation d’accueil du public puisqu’un espace de promenade a été construit avec un observatoire ornithologique.
source : ATELIER CEPAGE