ZNIEFF 110020278
RU ET AULNAIE TOURBEUSE DE MONTABÉ

(n° regional: 78575006)

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Le site du Montabé est principalement occupé par une forêt alluviale marécageuse et froide au milieu de laquelle serpente le petit ru de Montabé, aussi appelé Ruisseau de Saint-Paul. Cette ripisylve d’aulnes et de frêne, témoin de plusieurs décennies d’une reconquête spontanée d’anciennes prairies humides, présente aujourd’hui un intérêt écologique très fort en abritant plusieurs espèces animales protégées dont certaines sont d’une très grande valeur patrimoniale. Il est à ce titre susceptible d’intégrer le réseau « Natura 2000 », en application de la Directive Européenne « Habitats ».

Même si sa flore ne semble pas être d’une grande diversité spécifique (137 espèces recensées), on soulignera toutefois la présence de plusieurs espèces peu communes pour la région Ile-de-France. C’est le cas de la Raiponce en épi (AR) (Phyteuma spicatum) pour laquelle le site du Montabé constitue l’une des trois stations connues sur le territoire du Parc naturel, de la Lysimaque des bois (AR) (Lysimachia nemorum) caractéristique des boisements humides et de la Doradille noire (AR) (Asplenium adiantum nigrum) petite fougère adepte des terrains escarpés et des vieux murs.

La valeur intrinsèque de certains habitats hébergeant ces espèces végétales est en revanche beaucoup plus élevée même si leur étendue sur le site est relativement modeste. C’est notamment le cas des Sources pétrifiantes (dépôts calcaires sur les débris végétaux)qui s’étendent principalement à l’est et au sud du site et des petites Mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitiaires (DH) (Filipendulion-Magnocaricion) situées de part et d’autre du ru ainsi qu’au niveau de plusieurs trouées forestières. Ces deux habitats sont inscrits à l’annexe I de la Directive Europénne « Habitats » et les sources pétrifiantes sont même considérées comme des habitats « d’intérêt communautaire prioritaire ».

Au niveau faunistique, l’intérêt majeur du site réside dans l’existence d’une population reproductrice d’Ecrevisses à pieds blancs (DH/PN) (Austropotamobius pallipes pallipes) assez variable dans l’espace et dans le tempsqui colonise la partie amont du ru de Montabé. L’hétérogénéité des faciès d’écoulement (alternance plat lotique/plat lentique), le caractère naturel des berges et sous-berges constituées de nombreux chevelus racinaires (aucun aménagement de berges ni de rectification du lit sur ce tronçon) et la bonne qualité de l’eau drainée sur l’ensemble du micro-bassin versant de ce vallon, font de ce petit cours d’eau un habitat dont les caractéristiques physiques et écologiques permettent d’héberger l’une des dernières populations franciliennes de ce crustacé menacé de disparition (seulement 2 autres stations connues dans le Val d’Oise). Espèce d’intérêt communautaire (annexe II de la Directive Européenne « Habitats »), l’Ecrevisse à pieds blancs nécessite la désignation de « zones spéciales de conservation ».

D’autres espèces animales et notamment des insectes présentent également un intérêt particulier sur ce secteur. C’est le cas du Cordulégastre annelé (PR) (Cordulegaster boltonii boltonii), odonate protégé en Ile-de-France qui colonise les nombreuses sources intraforestières en connexion avec le ru et dans lesquelles les larves effectuent une partie de leur cycle vital, du Calopteryx vierge (Calopteryx virgo virgo) autre odonate réputé pour coloniser les cours d’eau bien oxygénés et de bonne qualité ou encore du Carabe doré (Chrysocarabus auronitens auronitens), espèce forestière habituellement localisée aux secteurs de futaies qui s’accommode ici de l’abondance du bois mort au sol. On soulignera enfin la présence d’un cortège original de coléoptères ripicoles présents au niveau des nombreuses petites gravières en dépôt le long du ru, cortège qui témoigne de la rareté de ces microhabitats à l’échelle du Parc naturel régional.

Les ponceaux peuvent, par ailleurs, constituer des gîtes potentiels pour le transit et/ou l’hibernation de plusieurs espèces de chiroptères

Comments on the delimitation

La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces végétales et animales remarquables et de leur territoire d'occupation dans l’état actuel des connaissances. Les espaces urbanisés ou trop fortement anthropisés ont été exclus au maximum du périmètre.