ZNIEFF 110020283
PRAIRIE HUMIDE ET BOISEMENT MARÉCAGEUX DE LA POUFILE

(n° régional : 78406005)

Commentaires généraux

C’est une zone de marais alluvial située de part et d’autre du Rhodon à la place d’anciennes prairies humides. Les secteurs les plus humides se sont fortement enfrichés suite à l’abandon des activités pastorales pour laisser place à un boisement marécageux d’aulnes et de saules ainsi qu’à une roselière. Plusieurs espèces végétales intéressantes et assez rares dans la région s’y rencontrent comme la Petite Berle (Berula erecta) et la Cardamine amère (Cardamine amara) qui se développent aux abords du Rhodon et le long des nombreuses résurgences et sources intraforestières.

La prairie humide abandonnée de façon plus récente a évolué vers un stade de friche humide et présente une plus grande diversité floristique. Certaines espèces végétales peu fréquentes y sont signalées comme le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata).

Ces milieux humides présentent avant tout un très fort intérêt entomologique. On peut y noter la présence de deux espèce protégée en Ile-de-France dont le Cordulégastre annelé (PR) (Cordulegaster boltonii boltonii), grande libellule inféodée aux zones de sources et de suintements des milieux forestiers. Ici, le Cordulégastre annelé est bien implanté et plusieurs couples ont colonisé les nombreux ruisselets forestiers ainsi que les fossés humides de la prairie.

Citons aussi pour les Orthoptère le Conocéphale gracieux (PR) (Ruspolia nitidula ).

Plusieurs autres espèces peu communes vivent également dans la prairie humide comme le Nacré de la Sanguisorbe (Brenthis ino), papillon localisé dans les vallées humides du sud des Yvelines qui prospère ici dans les zones de mégaphorbiaies, la Decticelle bariolée (Metrioptera roeselii), le Demi-deuil (Melanargia galathea), le Crache-sang (Timarcha tenebricosa), le Clairon des rayons (Trichodes alvearius) ou encore le Lixus des iris (Lixus iridis), tandis qu’une belle population de Calopteryx vierge (Calopteryx virgo) se développe au niveau du Rhodon.

On signalera enfin que les boisements humides servent à l’hivernage de la Bécasse des bois (Scolopax rusticola).

Ce site est encore très méconnu au niveau de la faune et des investigations complémentaires sont souhaitables (avifaune). Une attention particulière devra notamment être portée à la roselière qui reste très peu étudiée à ce jour.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces remarquables, des habitats qui leur sont associés et de la fonctionnalité de cet ensemble de milieux humides ouverts et boisés organisés autour de la rivière (structure homogène et cohérente, zone d’expansion naturelle des crues). Les prairies mésophiles contiguës mais pâturées de façon trop intensive n’ont pas été retenues dans le zonage. Au niveau cartographique, la délimitation est principalement calée sur des éléments physiques facilement identifiables comme les axes routiers, les sentes pédestres et les lisières forestières.