Le site de l'étang Gabriel est constitué d'une grande friche sablonneuse thermophile, aujourd'hui enclavée au sein d'un boisement de chênaie-charmaie et de chênaie-frênaie.
Le principal intérêt floristique de ce site repose sur le peuplement forestier du type chênaie-frênaie, installé ici sur un versant de faible pente orienté au nord. L'ambiance fraîche mais clairsemée du sous-bois permet le développement de l'Hellébore vert (PR) (Helleborus viridis), espèce très rare et protégée en Ile-de-France. Cette plante de la famille des Renonculacées était autrefois cultivée dans les jardins pour ses propriétés pharmaceutiques ainsi que pour ses qualités ornementales. Il se pourrait que cette espèce ne soit donc que naturalisée dans notre région. Rare au début du siècle dernier et considéré aujourd'hui comme très rare et localisé à l'état spontané dans les sous-bois de ravins forestiers, l'Hellébort vert demeure rare et menacé. La station de l'étang Gabriel est de loin la plus remarquable en densité de pieds parmi toutes celles que l'on peut rencontrer en vallée de Chevreuse.
La zone de friche mésotrophe correspond à d'anciennes prairies de fauche à Houlque laineuse. L'enfrichement encore peu évolué permet d'observer un cortège d'espèces assez diversifié. Deux espèces intéressantes doivent être signalées de cette friche : le Cirse des anglais (Cirsium dissectum), et le Sorbier (Sorbus domestica), arbre rare en Ile-de-France dont la présence sur le site ne semble toutefois pas naturelle.
Au niveau entomologique, ce site se révèle d'un intérêt écologique assez fort notamment du fait de la présence de 3 espèces protégées et de plusieurs autres espèces peu fréquentes dans notre région. C'est le cas dans la friche thermophile où l'on peut observer une belle population de Mantes religieuses (PR) (Mantis religiosa), espèce protégée au niveau régional. Sur les zones plus rases de la friche encore suffisamment entretenues par les herbivores sauvages (lapin de garenne et chevreuil), se développe une petite population d'Oedipode turquoise (PR) (Oedipoda caerulescens), criquet protégé dans la région, ainsi que l'Harpale attenué (Harpalus attenuatus), coléoptère carabique rare et en forte régression, inféodé aux terrains secs et sablonneux dont il s'agit ici de l'une des dernières stations sur le massif rambolitain. L'espèce côtoie, en outre, le Staphylin à tête bronzée (Pseudocypus aeneocephalus), autre espèce à tendance sabulicole devenue rare.
Cette friche sèche broussailleuse abrite aussi de nombreux papillons dont plusieurs espèces thermophiles sont peu communes comme la Zygène de la Filipendule (Zygaena filipendulae), le Demi-deuil (Melanargia galathea) et l'Hespérie de l'Alcée (Carcharodus alceae).
Située non loin d'un étang, cette friche constitue par ailleurs un terrain de chasse privilégié pour de nombreux odonates. Il convient de signaler la présence de deux anisoptères peu fréquents dont l'un d'entre eux est même rare et protégé dans notre région : la Grande Aeschne (PR/R) (Aeshna grandis) et le Gomphe gentil (Gomphus pulchellus).
L'abondance des grands herbivores sauvages dans ce secteur forestier permet d'observer de nombreux insectes coprophages parmi lesquels 3 espèces d'Onthopages intéressants ont été recensées (Onthophagus coenobita, fracticornis & vacca).
Enfin, les boisements secs qui bordent la friche constituent l'habitat caractéristique du Synuque nival (PR) (Synuchus nivalis), carabique menacé et protégé en Ile-de-France dont la larve est prédatrice des larves de Balanins (charançon), où se rencontre aussi un buprestre frondicole peu courant, le Coraebus undatus
informations complémentaires:
En raison du manque de représentativité de certaines espèces déterminantes rencontrées sur des habitats peu caractéristiques et/ou de la faiblesse de leur population, plusieurs espèces n'ont pas été retenues dans la liste des espèces déterminantes du site (Criquet marginé, Decticelle bariolée, Sorbier, Grande Aeschne, Gomphe gentil).
Une recherche spécifique doit être menée sur ce site susceptible d'abriter la Couleuvre d'Esculape (une donnée incertaine en 1998).
La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces remarquables et de leur territoire d'évolution. Ainsi, seuls les habitats hébergeant des espèces déterminantes caractéristiques ont été retenus. Au niveau cartographique, le périmètre est majoritairement calé sur des repères physiques facilement identifiables (sentes forestières, piste équestre, bord de route) ainsi que sur des éléments du fond de carte (limites administratives). Lorsque la limite longe un tracé de chemin forestier, ce dernier n'est pas inclus dans le zonage.
Conformément aux remarques exprimées par le CSRPN en séance du 20/12/2007 la Znieff a été étendue à l'Est dans le boisement afin d'intégrer l'ensemble de la station d'Héllebore vert.