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Ce petit secteur de la Valmonderie et du petit vallon des Enclaves, composé exclusivement de prairies, friches humides et boisements marécageux en fond de vallée, constitue le premier maillon fonctionnel du réseau des zones humides de la vallée de l'Aulne.
Son intérêt botanique est élevé en raison des belles populations d'Orchis négligé (Dactylorhyza praetermissa) qu'il héberge. Cette orchidée, protégée en région Ile-de-France, est principalement inféodée aux prairies et friches tourbeuses alcalines. Elle se rencontre ici en plusieurs stations réparties dans les friches à hautes herbes, en lisière d'aulnaie alluviale mais aussi dans les prairies de fauche où elle parvient à se maintenir. Aux abords du ruisseau de l'Aulne, on rencontre par ailleurs le très rare Calament à petits fleurs (Calamintha nepeta), qui se développe le long des berges des petits ruisseaux ombragés.
D'autres espèces végétales assez rares dans notre région sont signalées du site comme le Callitriche à angle obtus (Callitriche obtusangula), le Gaillet des marais allongé (Gallium palustre elongatum), la Glycérie dentée (Glyceria declinata), la Lysimaque des bois (Lysimachia nemorum) et le Petit Rhinanthe (Rhinanthus minor).
La forêt alluviale située de part et d'autre du ruisseau des Enclaves présente par ailleurs un grand intérêt entomologique notable puisque deux espèces protégées en Ile-de-France s'y maintiennent. Le ruisseau en lui-même et les petits ruisselets qui l'alimentent constituent le biotope caractéristique du Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii boltonii). Cette grande libellule, assez rare dans notre région, colonise les ruisseaux et sources forestières dans lesquels sa larve aquatique se développe. Sur les berges humides, les petites vasières et les amoncellement de bois morts tombés au sol sont quant à eux colonisés par la Panagée porte-croix (Panageus crux-major), petit coléoptère carabique également protégé régionalement. Cet insecte est principalement inféodé aux friches et prairies humides faiblement amendées, mais on le rencontre également dans les forêts alluviales comme ici. Sur le site, d'importants regroupements d'individus ont pu être observés en hiver sous les écorces des vieux aulnes dépérissants, phénomène caractéristique pour cette espèce à tendance grégaire mais qui est toutefois de plus en plus rarement observée car cette espèce s'est fortement raréfiée ces dernières décennies.
Ce petit boisement humide et frais abrite également une belle population de Cychre caraboide (Cychrus caraboides), carabe forestier aptère spécialisé dans la prédation de petits gastéropodes. Ce cychre peu mobile est menacé car il tolère mal les pratiques sylvicoles actuelles et en particulier les coupes d'éclaircissement. On y rencontre aussi le Leistus à barbe épineuse (Leistus spinibarbis), petit coléoptère peu fréquent spécialisé quant à lui dans la prédation des collemboles.
Enfin, la mare située en lisière de ce boisement et bien pourvue en végatation aquatique abrite la Rainette verte (Hyla arborea), petite grenouille arboricole assez rare qui affectionne les mares des milieux ouverts et bien exposés.
La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces animales et végétales remarquables, des habitats qui leur sont associés et de la fonctionnalité de cette zone humide de fond de vallée (fonction d'écretage de crues). Les secteurs urbanisés ou trop fortement anthropisés (prairies de fauche plus intensives)ont été exclus de la zone. Au niveau cartographique, la délimitation s'appuie majoritairement sur des éléments physiques facilement identifiables (chemins, lisières forêt/prairie) ainsi que sur des éléments topographiques (courbes de niveau) notamment dans les zones forestières.
