ZNIEFF 110020463
MASSIF DE L'AULNOYE ET CARRIERES DE VAUJOURS ET LIVRY-GARGAN

(n° régional : 93015001)

Commentaires généraux

Le massif forestier de l'Aulnoye est une entité remarquable en Île-de-France. On y compte pas moins de 51 espèces dont les conditions de déterminance ZNIEFF sont vérifiées. De par son substrat (sableux, calcaire ou marno-calcaire), ce massif présente une alternance de milieux humides (boisement, réseau de mares...) et de milieux secs (pelouses, coteaux, prairies, vergers...). Cette diversité d’habitats et de strates sont favorables à l'installation et au développement d'une flore et d'une faune exceptionnelles.
 

Le périmètre de la ZNIEFF inclut les boisements relictuels de l'ancienne forêt de Bondy qui s'étendait autrefois sur plusieurs milliers d'hectares, tels le bois de Bernouille, le bois du Renard.
Ces deux boisements accueillent une flore peu commune en Île-de-France en particulier des espèces forestières (Millepertuis des montagnes, Hypericum montanum), des espèces calcicoles ou calciclines des pelouses et ourlets (Œillet velu, Dianthus armeria) et des espèces aquatiques et de zones humides (Renoncule divariquée (Ranunculus circanatus), Cornifle submergé, Ceratophyllum submersum).
Ces deux boisements accueillent également une grande diversité d’arthropodes de milieux boisés avec des espèces peu fréquentes telles le Grand capricorne (Cerambyx cerdo), Polyzonium germanicum, Porcellio gallicus... Cette diversité d’arthropodes s'explique par la qualité du boisement avec des arbres vieillissant, des arbres en chandelles et une grande diversité de bois morts au sol.

Le massif de l'Aulnoye accueille une avifaune nicheuse remarquable pour le département de Seine-Saint-Denis dont des espèces inscrites à l’annexe 1 de la directive « Oiseaux » Natura2000. Il s'agit notamment de la Bondrée apivore (Pernis apivorus), du Pic noir (Dryocopus martius) et du Pic mar (Dendrocopus medius).
D’autres espèces inscrites à l'annexe I de la directive « Oiseaux » sont présentes mais leur reproduction n’a pas été observée. Parmi elles, la Pie-Grièche écorcheur (Lanius collurio) sur les Coteaux de l’Aulnoye et sur une friche humide à l’Ouest de la ZNIEFF et le Blongios nain (Ixobrychus minutus) dans les roselières de la Forêt de Bondy. En migration, le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), le Milan noir (Milvus migrans) et le Milan royal (Milvus milvus) ont été observés.

Le Massif de l'Aulnoye héberge également des espèces peu fréquentes en Île-de-France : on peut citer le Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), le Loriot d'Europe (Oriolus oriolus), le Pipit des arbres (Anthus trivialis), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina), le Choucas des Tours (Corvus monedula), la Locustelle tachetée (Locustella naevia), ou encore le Phragmite des Joncs (Acrocephalus schoenobaenus).
 
La diversité des milieux offre aussi de nombreux habitats pour les chiroptères (cavités dans les vieux arbres, cavages des anciennes carrières …). Ainsi, sur l’ensemble de la ZNIEFF, 13 espèces de chauves-souris ont été contactées ce qui place le Massif de l’Aulnoye comme un élément indispensable de la trame noire régionale.

Le Massif de l’Aulnoye accueille une diversité de reptiles et d’amphibiens unique en Seine-Saint-Denis, avec notamment, la Couleuvre d’Esculape (Zammenis longissimus), le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) et le Triton crêté (Triturus cristatus)

Enfin, le massif de l’Aulnoye accueille l’une des diversités d’arthropodes les plus importantes du département avec 535 espères répertoriées. De nombreuses espèces remarquables et 22 espèces déterminantes ZNIEFF y sont présentes. De nombreuses espèces y ont été inventoriées pour la première fois dans les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne voire à l’échelle de la région (80 espèces en tout soit 15% des espèces inventoriées). Cette diversité est permise par l’importante diversité d’habitat du massif.

Située sur une butte témoin exploitée en partie pour l'extraction du gypse, la ZNIEFF inclut deux carrières (exploitation de gypse en cavage et à ciel ouvert). La valorisation écologique des sites réaménagés se traduit par la plantation arborée et la création de vergers, de mares, de bassins, de fossés, de prairies. Au sein de ces secteurs, différents stades de recolonisation sont présents. Ils permettent à une flore et à une faune diversifiée de s'y reproduire. Le sol à dominance marneuse (99 %) permet la croissance d'une flore spécifique. L'exposition de certaines pentes favorise de nombreuses espèces thermophiles dont plusieurs orchidées.

L’ancien front de taille de la carrière du Châtinet (Livry-Gargan), séparé en deux zones bien distinctes, accueille une diversité unique pour la Seine-Saint-Denis.
Une première partie forme une cuvette ombragée avec une hygrométrie stable et élevée, cette partie accueille de nombreux arthropodes endogés peu communs, tels que le Cloporte rosâtre (Androniscus dentiger) ou Scotolemon doriae. Une seconde partie beaucoup plus ensoleillée est couverte d’une végétation très rase et éparse et accueille des espèces très rares pour la région tel que le Rosier rubigineux (Rosa rubiginosa), le Fraisier vert (Fragaria viridis), et le Tétrix des carrières (Tetrix tenuicornis). Le boisement entourant le site accueille également quelques espèces intéressantes dont  la Couleuvre d’Esculape (Zamenis longissimus) ou encore le cloporte  Chaetophiloscia cellaria au niveau d’une galerie effondrée.

Commentaires sur la délimitation

Les limites de la ZNIEFF, qui regroupe quatre entités forestières (Forêt Régionale de Bondy, Bois de la Couronne, Bois du Renard et Bois de Bernouille) ainsi que les Coteaux de l’Aulnoye permettent de prendre en compte l'ensemble des espaces et espèces remarquables.
 
Le périmètre de la ZNIEFF est calé sur les lisières des boisements en excluant les zones fortement anthropisées. Ponctuellement, les limites sont élargies afin d'inclure les habitats complémentaires et les espèces remarquables. Ceci est le cas au sud du Bois de Bernouille, au nord et à l'ouest de Bois du Renard.  Le long des carrières le périmètre de la ZNIEFF est calé sur les limites cadastrales.  Au nord-ouest de la carrière de Livry-Gargan, les limites sont étendues afin d'inclure les milieux naturels d'intérêt qui jouxtent la carrière.


Par rapport à la fiche précédente (datant de 2010), des extensions du périmètre ZNIEFF sont justifiées par la continuité des milieux, prairiaux notamment, abritant des espèces intéressantes d’arthropodes, de reptiles et d’oiseaux. Une cohérence avec le périmètre Natura2000 a été recherchée et des mares en réseau ont été intégrées. Le boisement du Parc aux bœufs (Vaujours) a été intégré pour sa station d’Aspérule odorante (Asperula odorata) unique en Seine-Saint-Denis.