ZNIEFF 110030012
BERGES DE LA SEINE A NANTERRE

(n° régional : 92050001)

Commentaires généraux

Ce secteur correspond à un linéaire de berge de Seine plus ou moins boisée. Bien que fortement artificialisées (enrochement, plantations horticoles) sur la quasi totalité de leur linéaire, ces berges ont révélé quelques espèces animales et végétales remarquables.

Les herbiers de végétation aquatique sont très développés. Ce sont probablement les plus beaux herbiers en aval de Paris. Leur rôle est donc important pour la faune piscicole (lieu de reproduction et de grossissement), mais aussi pour les odonates (support de pontes) avec 6 espèces dont l'Agrion de Vander Linden (Erythromma lindenii) assez rare et déterminant ZNIEFF en Île-de-France.

Ces herbiers principalement constitués par du Rubanier dressé (Sparganium erectum) et du Myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum) compte aussi quelques autres espèces comme le Potamot pectiné (Potamogeton pectinatus), la Vallisnérie (Vallisneria spiralis) et la Grande Naïade (Najas marina).

La zone au contact de l'eau est caractérisée par une végétation plus ou moins hygrophile en général peu développée du fait d'un profil de berge parfois très abrupt, d'un ombrage très important due à la présence d'une ripisylve souvent continue, et du batillage. Toutefois, plusieurs espèces intéressantes ont été notées comme la Sagittaire (Sagittaria sagittifolia), le Jonc comprimé (Juncus compressus) ou la Samole de Valérand (Samolus valerandi). La plus remarquable est le Faux-riz (Leerzia oryzoides), très rare et protégé en Île-de-France, avec une seule touffe relativement vigoureuse sur l'unique plage graveleuse du linéaire. Cette plante a été observée en 2007, 2008 et 2009.

La pente du talus occupée le plus souvent par une formation boisée dans laquelle on peut remarquer deux curiosités, le Baguenaudier (Colutea arborescens) et le Lyciet de Chine (Lycium chinense), deux exotiques rarement naturalisées et des plantes classiques des bords de Seine comme l'Aristoloche (Aristolochia clematitis) et la Cardamine impatiente (Cardamine impatiens). Cette dernière est protégée en Île-de-France. Cette dernière a été recensée en 2007 et 2009.

Les enrochements sont favorables au Lézard des murailles (Podarcis muralis).

Sous un pont l'Agripaume cardiaque (Leonurus cardiaca), une plante rare dans la région a été vue en 2007.

Les formations herbeuses du haut du talus sont bien diversifiées avec quelques plantes exotiques intéressantes comme l'Ammi élevé (Ammi majus), le Réséda blanc (Reseda alba), l'Armoise annuelle (Artemisia annua).

Parmi les plantes indigènes, on peut noter la présence d'espèces dites plus ou moins rares comme le Chardon à petits capitules (Carduus tenuiflorus), l'Anthrisque commune (Anthriscus caucalis) et la Crépide à feuilles de Pissenlit (Crepis vesicaria).

Dans une pelouse tondue, le Torilis noueux (Torilis nodosa), espèce déterminante ZNIEFF a été observé en 2007.

Le talus et les friches herbeuses du haut de talus sont favorables aux insectes avec peu d'espèces remarquables. Citons par exemple la Decticelle chagrinée (Pholidoptera griseoaptera), une espèce nettement thermophile, et le Grillon d'Italie (Oecanthus pellucens), une espèce à affinités méridionales protégée en Île-de-France, l'Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria) protégée en Île-de-France, et une curiosité méridionale, la Cigale grise (Cicada orni), avec un chanteur dans un platane. Cet insecte étant normalement absent d'Île-de-France, sa présence dans la zone d'étude ne peut être que d'origine anthropique.

Au niveau de l'avifaune, 16 espèces ont été observées.

Parmi les espèces directement liées à la présence de la Seine citons la Gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) ou le Grèbe huppé (Podiceps cristatus) ou encore la Mouette rieuse (Larus ridibundus) et le Goéland leucophée (Larus cachinnans). Le Martin-pêcheur (Alcedo athis), est l'espèce la plus intéressante. Il ne semble pas disposer ici de site favorable pour le nidification, toutefois, les rives lui sont très favorables ici pour pêcher (nombreux alevins dans les herbiers et branches pour se poster). Cette espèce est déterminante pour la création de ZNIEFF à partir de 5 couples.

Les autres oiseaux sont des espèces forestières et de lisières qui occupe les berges boisées. On peut citer la Fauvette des jardins (Sylvia borin), le Pic vert (Picus viridis) ou encore l'Hypolaïs polyglotte (Hyppolaïs polyglotta) et la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina).

Commentaires sur la délimitation

Les limites de la ZNIEFF permettent de prendre en compte l'ensemble des espaces et espèces remarquables.

Le périmètre de la ZNIEFF est calé au sud sur le chemin et ses bordures (incluses). Au nord il est délimité au droit du pont et au sud au droit des poteaux de la ligne haute tension. Le cours de la Seine est intégré sur une largeur d'environ 15-20 m (largeur des herbiers). Le périmètre exclut les secteurs à fortes activités anthropiques.