ZNIEFF 110030036
ZONE HUMIDE DE LA QUEUE DE L'ETANG A CHEVREUSE

(n° régional : 78160005)

Commentaires généraux

L'intérêt écologique de cette petite zone humide est lié à la qualité des habitats naturels que l’on y rencontre et à la présence de plusieurs espèces animales menacées dont certaines sont protégées. L’absence d’autres zones humides encore ouvertes dans le vallon de la Goutte d’or renforce par ailleurs la valeur patrimoniale particulière de cet espace naturel à l’échelon communal.

Constamment engorgés par les résurgences de sources et les inondations temporaires lors des crues périodiques du ru de la goutte d’or, les terrains sont principalement colonisés par des formations de friches humides à hautes herbes (mégaphorbiaies, magnocariçaies), des boisements marécageux (saulaie) et des vestiges de prairies mésohygrophiles résultants de l’abandon prolongé des activités de fauche sur ces anciennes prairies humides. Ces habitats de transition, assez peu diversifiés du point de vue floristique, sont toutefois très profitables à la faune et en particulier aux insectes dont deux espèces protégées en région Ile-de-France ont été observées.

Le Cordulégastre annelé (PR) (Cordulegaster boltonii boltonii), est un odonate rare dans notre région dont la présence est ici directement liée à l’existence de sources et suintements dans lesquels l’espèce effectue son cycle larvaire. Les friches humides constituent par ailleurs une zone de chasse privilégiée pour l’imago, féroce prédateur d’insectes floricoles. L’Ecaille marbrée-rouge (Callimorpha dominula), papillon inféodé aux prairies humides et aux clairières alluviales est devenu rare en Ile-de-France où l’essentiel des populations sont aujourd’hui localisées sur le massif rambolitain. La préservation des zones humides en fond de vallée a permis à cette espèce de se maintenir dans de nombreux secteurs du Parc naturel régional.

D’autres espèces déterminantes sont également fortement menacées comme le Nacré de la Sanguisorbe (Brenthis ino), hôte exclusif des mégaphorbiaies à Reine des prés. Ce papillon de jour, dont la chenille se développe uniquement sur la filipendule, fréquente aussi les marges plus sèches de la station sur lesquelles il trouve l’essentiel des ressources nectarifères du site (buissons d’épineux, ronciers). On y rencontre aussi le Lixus des iris (Lixus iridis), petit coléoptère vivant aux dépends des ombellifères des marais ou encore le Moyen Nacré (Fabriciana adippe), papillon menacé associé aux lisières ensoleillées et aux prairies bocagères fleuries et pour lequel cette station chevrotine constitue la seule mention départementale récente de l’espèce.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation proposée tient compte de la distribution des habitats nécessaires à la reproduction des espèces animales remarquables ainsi que de leurs zones de nourrissage (fourrés d’épineux et lambeaux de prairie mésohygrophile riches en sources nectarifères). Le périmètre proposé intègre par ailleurs le niveau de fonctionnalité de cette zone humide de fond de vallée en tant que zone d’écrêtage naturel des crues et en tant qu’entité écologique cohérente (association d’habitats liés aux fonds humides, utilisation par les espèces caractéristiques, degrés de naturalité). Les habitats complémentaires de nourrissage présentant un aspect trop dégradé comme les friches thermophiles développées sur d’anciens remblais à l’Est du site, ont été exclus du zonage.