Ce vaste plateau agricole s’étend sur 14 communes entre les vallées de Vaucouleurs à l’Ouest et de la Mauldre à l’Est. Il abrite une population diffuse de chouettes Chevêche avec une trentaine de territoires occupés* mis en évidence entre 2008 et 2015 (repasse) : 9 en 2008, 20 en 2009, 16 en 2010 et 2012, 20 en 2014 et 19 en 2015. Ce noyau de population apparaît principalement cantonné au niveau des villages de Breuil-Bois- Robert (4 sites occupés), Boinville-en-Mantois (4 sites), Andelu (4 sites) et Goupilières (2 sites). Les autres territoires occupés par l’espèce sont localisés au niveau des fermes et petits hameaux dispersés au sein du plateau céréalier.
Favorisée par la pose de nichoirs, la population nicheuse tend à s’accroître significativement depuis quelques années (3 couples nicheurs en 2008, 4 en 2009, 7 en 2010, 9 en 2011, 8 en 2012, 9 en 2013, 10 en 2014 et 11 en 2015). La commune de Boinville-en Mantois est la plus stable avec 3 couples nicheurs réguliers depuis 2013. Plusieurs déplacements d’individus bagués ont été mis en évidence au sein du périmètre proposé alors qu’aucun échange avec les populations voisines pourtant proches n’a encore été observé (Plateau du Grand Mantois, Plateau de Longnes).
Ce territoire agricole revêt également un intérêt pour d’autres rapaces avec la présence régulière de l’Effraie des clochers (5 couples nicheurs), du Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et celle beaucoup plus sporadique du rare Busard des roseaux (Circus aeruguinosus), nicheur probable sur ce secteur.
Outre l’intérêt avifaunistique, on signalera l’existence de plusieurs gîtes souterrains utilisés par les chiroptères en période hivernale. Une cave de la Ferme d’Heurteloup sur la commune d’Arnouville-les-Mantes abrite quelques individus d’Oreillard roux. Deux galeries creusées dans le coteau pour le captage de sources au lieu-dit « les Fontaines » sur la commune de Breuil-Bois-Robert hébergent quant à elles une petite population hibernante rassemblant 3 espèces de murins : le Murin de Daubenton, le Murin « à moustaches » et le Murin de Natterer. Bien que ces gïtes ne présentent qu’un enjeu mineur pour la préservation des chiroptères en Ile-de-France, ils comptent parmi les rares gîtes d’hibernation connus dans le Mantois et revêtent, à ce titre, un intérêt local.
*Territoire occupé = site avec présence d’un individu ou d’un mâle chanteur ou d’un couple en période nuptiale (mars-avril)u
Le périmètre a été proposé en tenant compte de la distribution des sites occupés par la Chevêche au sein d’une matrice agricole
relativement favorable à la dispersion des jeunes et aux échanges entre sites (milieux ouverts de cultures). La distance maximale entre
deux sites occupés est de 3,7 km (entre Boinville-en-Mantois et Hargeville) ce qui ne constitue pas un éloignement important même
pour une espèce de faibles capacités dispersives comme la Chevêche. La délimitation tient compte également de l’homogénéité
géomorphologique du secteur (entité de plateau) bien qu’une incursion ait été faite au Nord-Ouest au niveau de la vallée de la
Vaucouleurs pour intégrer des pâturages de coteaux très favorables à l’oiseau. Sur le plateau agricole, les milieux les plus dégradés
tels que l’emprise du Poste électrique de Mézerolles au niveau de Guerville ont été exclus du zonage.