English Version
La Butte Saint-Jean, située sur la commune de Saint-Illiers-les-Bois s’insère sur un plateau calcaire sédimentaire voué aux grandes cultures céréalières. Elle se trouve à la limite du bois des Bruyères et du bois Crestay. Sa végétation est majoritairement prairiale et présente un intérêt directement lié à la présence de l’Oenanthe faux boucage (Oenanthe pimpinelloides), dont il n’est connu que deux populations franciliennes, celle de la Butte Saint-Jean étant celle en meilleure état de conservation. Elle fait actuellement l’objet d’un plan de conservation en Île-de-France.
Sur cette ZNIEFF, l’Oenanthe faux boucage est accompagnée de deux autres espèces déterminantes ZNIEFF : la Gaudinie fragile (Gaudinia fragilis) et l’Orge faux seigle (Hordeum secalinum). La Gaudinie fragile est une espèce extrêmement rare dans la région également, et est considérée comme en danger critique d’extinction.
L’Oenanthe faux boucage est inféodée aux prairies mésophiles à mésohygrophiles de l’alliance du Brachypodio rupestris - Centaureion nemoralis, habitat déterminant de la Butte Saint-Jean. Trois autres habitats déterminants y sont présents, notamment la prairie de fauche courtement inondable du Bromion racemosi et dont l’Orge faux-seigle est typique du milieu, qui est en régression en Île-de-France en raison de l’intensification des pratiques agricoles et du drainage. On compte également une roselière basse pionnière de l’alliance de l’Oenanthion aquaticae, végétation transitoire peu diversifiée mais avec une flore très spécialisée et participant à la mosaïque et à la dynamique des plans d’eau et marais. Zone refuge et de reproduction pour la faune, elle participe également à l’autoépuration et la rétention des eaux, ce qui en fait un habitat d’une valeur écologique importante. Cette mosaïque de végétations est complétée par l’herbier à renoncules du Ranunculion aquatilis, habitat également très spécialisé qui s’exprime de façon ponctuelle ou linéaire sur des surfaces d’eau calmes, et particulièrement important pour la reproduction et l’alimentation de la petite faune.
Dans l’optique du maintien de ces espèces et de ces habitats à forte valeur écologique, la gestion consisterait à empêcher l’eutrophisation du milieu provoquée par l’intensification des pratiques agricoles et de veiller à la bonne qualité et à la conservation des zones humides.
