Le coteau des Gobas à Champlion surplombe la vallée du Petit Morin sur un versant de sa rive gauche, exposée au nord / nord-est. Il est revêtu de boisements allant de la chênaie-hêtraie acidicline dans sa partie la plus haute, et progressant vers des végétations forestières dominées par le frêne commun et la chênaie, sur des sols plus frais dans sa partie la plus basse. Dans certaines zones, ces végétations dérivent vers des forêts de ravins à humidité atmosphérique importante, marquées par la présence de fougères telles les Polystics (Dryopterido affinis – Fraxinion excelsioris).
Cette ZNIEFF est délimitée principalement par la présence d’habitats qui forment ensemble un complexe typique des écosystèmes alluviaux.
On y dénombre 19 espèces végétales déterminantes ZNIEFF, dont 10 sont menacées en Île-de-France :
- Le Millepertuis Androsème (Hypericum androsaemum) et le Dactylorhize de mai (Dactylorhiza majalis), considérés en danger critique d’extinction ;
- L’Orchis brûlé (Neotinea ustulata), l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), l’Hellébore vert (Helleborus viridis), la Lathrée écailleuse (Lathraea squamaria) et la Laîche maigre (Carex strigosa), considérés en danger d’extinction ;
- L’Isopyre faux Pigamon (Isopyrum thalictroides), la Raiponce en épi (Phyteuma spicatum) et l’Épipactis pourpre (Epipactis purpurata), considérés comme vulnérables à l’échelle régionale.
Parmi ces espèces, quatre sont également protégées au niveau régional ainsi que le Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum).On y dénombre également 24 espèces animales déterminantes ZNIEFF, dont 4 sont menacées à l'échelle régionale (Cyaniris semiargus : en danger ; Lycaena dispar : en danger d'extinction; Lycaena tityrus : vulnérable; Lanius collurio : vulnérable) et une à l'échelle nationale (Bombina variegata : vulnérable). Une diversité importante d'espèces de Lépidoptères, observables dans les prairies attenantes aux zones boisées est notamment présente.
Les habitats déterminants ZNIEFF sont au nombre de six. La chênaie-frênaie mésohygrophile à Adoxe musquée (Adoxo moschatellinae – Fraxinetum excelsioris) est une communauté forestière des fonds de vallons ou bas de versants, riche en espèces arbustives comme herbacées, qui participe au complexe des végétations forestières des systèmes alluviaux. Elle est notamment favorable à l’Isopyre faux Pigamon et à la Lathrée écailleuse, présentes sur le site. Dans les boisements, on retrouve par endroit une végétation forestière de ravins marquée par l’abondance de fougères (Polystichum setiferum, P. aculeatum, Dryopteris affinis subsp.borreri…), appartenant au Dryopterido affinis – Fraxinion excelsioris, citée plus haut. Cette végétation est sans doute la plus remarquable du site. En raison de sa pente, cet habitat est souvent peu exploité et donc riches en bois mort, ce qui en fait un refuge important pour la faune. C’est également dans cette végétation qu’a été observée la Laîche maigre, ainsi que dans de l’aulnaie-frênaie riveraine de l’Alnion incanae. En bas du coteau entre Coton et la Forge se trouve de la frênaie-ormaie riveraine à Podagraire (Aegopodio podagrariae – Fraxinetum excelsioris), qui joue un rôle fonctionnel et paysager important dans ce type d’écosystème de vallée en participant à la régulation de l’hydrosystème, et en servant de corridor écologique et d’habitat de reproduction pour la faune. Elle est côtoyée par de l’ourlet humide à Brachypode des bois et Fétuque géante de l’Impatienti noli-tangere – Stachyion sylvaticae.Deux types de prairies de fauche déterminantes ZNIEFF relevant de l’Arrhenaterion elatioris sont recensés sur le site, l’une est une prairie mésophile à mésotrophe, répartie sur le plateau, et la seconde est plutôt mésohygrophile et est présente en bas de coteau. Ces deux végétations prairiales, typiques des systèmes prairiaux bocagers, ont un intérêt paysager marqué et joue également un rôle de corridor écologique et d’habitat pour la reproduction de l’avifaune et de l’entomofaune.