ZNIEFF 110620104
Mares et mouillères de la plaine de Bière - Chailly-en-Bière et Villiers-en-Bière

(n° regional: 77510004)

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En ile de France : Un réseau important de mares et mouillères

L’étude des mouillères se concentre essentiellement sur la répartition d’une espèce emblématique, l’étoile d’eau. On constate donc, qu’en 2001, le FPSG (Freshwater Plant Specialist Group de l’UICN) estime que sur son aire de répartition c’est 58.1 % des populations de Damasonie qui ont disparu depuis 1950. La fragilité de l’espèce est toujours d’actualité.

L’étude pour l’Île-de-France montre que depuis les années 2000 la répartition de l’espèce sur son arc de présence et considérablement déséquilibré.  69 mouillères sur les 118 mouillères accueillant des étoiles d’eau sont concentrées sur le territoire du parc du Gâtinais soit 58% des mouillères. Les communes de Villiers-en-Bières, Chailly-en-Bière et Chevannes (91) représentent à elles seules 54% des mouillères avec 64 mouillères à étoiles d’eau !

Autour de ces mouillères à étoiles d’eau gravitent des milieux annexes, mares plus ou moins temporaires et d’autres mouillères. On évalue à environ 1000 mouillères sur l’arc étudié entre les Yvelines et la plaine de Bières, 200 seraient favorables aux Damasonies étoilées. Ce réseau accueille les crapauds pélodyte et calamite respectivement coté Yvelines et coté Seine et Marnais les deux populations semblent se répartir les mouillères sans se mélanger.

Des ZNIEFF de type 1 existent pour les mouillères à pélodytes.

La plaine de Bière : une première étude en 1997

La plaine de Bière est une vaste zone agricole située au nord-ouest de la forêt de Fontainebleau dans le département de la Seine-et-Marne. Ce secteur du territoire du Parc naturel régional du Gâtinais français a fait l’objet d’inventaires naturalistes en 1997 (Ecosphère, 1997) à l’initiative de la DIREN Ile-de-France. Une seconde étude datant de 2008 tente de dresser un bilan de leur conservation 10 ans après.

Depuis 2008 le Parc travail en partenariat avec la SNPN pour élaborer une cartographie la plus précise possible des mouillères. Leurs spécificités qui en font des milieux à éclipse ne permettent pas d’élaborer un inventaire sur une année.

Il apparaît, à la lecture des deux études mais aussi aux dires des techniciens et bénévoles, que l’évolution générale des sites est assez hétérogène mais que la tendance globale est une dégradation, notamment pour les sites patrimoniaux.

Depuis 2010, le Parc a de nouveau engagé un travail d’inventaire plus précis. L’inventaire se fait par photo interprétation aérienne et satellite complété par des visites de terrain. Il faut au minimum 5 ans pour déterminer avec précision les secteurs à étoile d’eau d’un territoire donné. Toutes les observations sur les milieux sont intégrées à la base de données de la SNPN et en partie sur CETTIA.

Suite à ce travail, nous pouvons conclure que les données historiques étaient insuffisantes pour évaluer l’état de la biodiversité. Si l’on regarde aujourd’hui on constaterait une forte augmentation de la valeur floristique et faunistique des sites liée à un nombre de données plus important et une augmentation du nombre de mouillères.

En effet, le nombre d’espèces patrimoniales reste relativement stable et ceci dans l’ensemble des groupes taxonomiques. Sur le plan floristique, les espèces les plus remarquables sont l’Etoile d’eau (Damasonium alisma), l’Elatine verticillée (Elatine alsinastrum) et le Scirpe couché (Schoenoplectus supinus).

Néanmoins ces espèces présentent peu de stations. L’analyse des suivis réalisés par le Parc permet aussi de constater que ces espèces sont soumises à des variations interannuelles et qu’il est difficile de dégager une évolution globale. Notons que les populations restent néanmoins globalement faibles et donc potentiellement fragiles.

A partir de 2015, des dégradations importantes ont données lieu à une réaction de l’AFB (Agence française de la biodiversité) mais la plaine à perdue une partie de sa richesse. Récupérée en 2021 par un grand projet de restauration financé par la compensation. Seule une mouillère dégradée n’a pas été remise en état.

Comments on the delimitation

La délimitation proposée tient compte du degré élevé de dégradation de l'espace agricole au sein duquel ce réseau de mares s'intègre. Le zonage proposé se limite par conséquent à l'habitat « mare » ou « mouillère » que l'on considère ici depuis le centre du point d'eau
jusqu'au bord supérieur de ses berges dès lors qu'elles se caractérisent par un cortège d'espèces sauvages ou par une « auréole » visible sur plusieurs années de photos aériennes.

Les interactions qui existent entre les différentes mares du plateau et qui sont garantes de la conservation des espèces les plus remarquables, nous ont conduits à considérer l'ensemble des mares encore présentes sur ce secteur et qui hébergent au moins une espèce déterminante. Ce réseau fonctionnel de mares est donc proposé sous la forme d'une znieff de type polynucléaire constituée de 66 entités distinctes présentant de fortes similitudes (nature des habitats, composition spécifique des peuplements végétaux et
animaux, intérêt patrimonial). Au niveau cartographique et en raison de l'échelle utilisée pour le zonage des znieff, chaque mare ou mouillère est symbolisée à l'aide d'un polygone.