ZNIEFF 110620106
Réseau des mares et mouillères de Chevannes

(n° régional : 91662005)

Commentaires généraux

Avec ses 12 012km², seulement 240km² de zones humides sont présentées en Île-de-France. Cela représente 2% de sa superficie avec 30 000 mares et mouillères recensées sur son territoire.

Le département de l’Essonne comporte plusieurs régions écologiques. Parmi celles-ci, la région écologique du Gâtinais se situe principalement dans le quart sud-est et déborde légèrement sur la Seine-et-Marne. Elle comporte le plateau de Chevannes intégrant les communes de Chevannes, d’Auvernaux, de Nainville-les-Roches et de Mennecy.
Cette région drainée par l’Essonne et l’Ecole a pour particularité de bénéficier du climat régional le plus chaud. Le sol du plateau agricole concerné est constitué d’un complexe de formations géologiques composées d’horizons limoneux, argileux et sableux dérivant essentiellement des sables de Fontainebleau. On peut ainsi distinguer plusieurs formations dont les Calcaires et meulières de Brie, les alluvions des vallées et affleurements des argiles, marnes et calcaires antérieurs au calcaire de Brie bordé par les Sables et grès de Fontainebleau au sud.
Un nombre très important de zones humides est présent entre les 4 communes. Ces zones humides ont des physionomies diverses. Certaines d’entre elles peuvent être qualifiées de mouillères. Il s’agit de micro-zones humides sans exutoire. Ce sont des étendues ponctuelles d’eau dormante d’origine naturelle ou semi-naturelle. Elles sont situées en milieu agricole. Et elles sont inondées d’eau minimum 1 mois durant l’année.
Ce réseau de zones humides est essentiel pour la survie de plusieurs amphibiens, odonates et autres invertébrés aquatiques. En effet, il permet l’accomplissement de leur cycle de reproduction. Pourtant, seulement 0,5% du territoire bénéficie d’une protection forte (réserves et Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotopes). Environ 50% des espèces d’oiseaux et 30% des espèces végétales d’Île-de-France menacées dépendent de ces zones humides.

On y retrouve des espèces végétales patrimoniales telle que l’Etoile d’eau. C’est une espèce pionnière dite « à éclipses » qui se développe sur des sols limoneux ou argileux situés sur les berges ou au fond des étendues d'eau. Elle est protégée au niveau national. Devenue rare en Ile-de-France, les dernières stations sont actuellement menacées par les activités anthropiques.

L’alimentation en eau de ces mouillères dépend principalement des précipitations. Le Crapaud calamite (Epidalea calamita) ainsi que la Grenouille agile (Rana dalmatina) ont été observées. Ces milieux sont aussi attractifs pour les Lépidoptères, (Piéride du navet Pieris napi, Piéride de la rave Pieris rapae, Paon-du-jour Aglais io et genre Anthophila).

Dans ce cadre, les mouillères que nous proposons totalisent une surface de 1.6 ha.

Il y a la mouillère située dans le golf, nous pouvons noter la présence de la Chara de Braun repérée lors des inventaires éclairs de l’ARB. 3 Mouillères agricoles peu stables qui accueillent de faibles stations d’étoile d’eau lors des années pluvieuses. Une dernière mare qui possède une grande zone d’exondation ou s’y développe tout le cortège associé aux mouillères de la plaine de Bière.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation proposée tient compte du degré élevé de dégradation de l'espace agricole au sein duquel ce réseau de mares s'intègre. Ce degré de dégradation est élevé Le zonage proposé est donc celui des mouillères uniquement (du centre jusqu’au bord supérieur des berges) et est de type polynucléaire. Les observations récurrentes d’Etoile d’eau à ces endroits conduisent à considérer ces éléments, même isolés, garants de la conservation du milieu et des espèces déterminantes qui s’y trouvent. Au niveau cartographique et en raison de l'échelle utilisée pour le zonage des znieff, chaque mare est symbolisée à l'aide d'un polygone.