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Les ballastières de Donchery sont constituées par un ensemble d'anciennes gravières d'origine assez récente (première extraction en 1973), situé dans la vallée de la Meuse, en limite du massif ardennais et à quelques kilomètres à l'ouest de Sedan. La ZNIEFF regroupe deux anciennes gravières, des prairies, des terres remaniées (succession de fossés et de monticules avec une végétation qui n'est pas encore stabilisée). Les plans d'eau représentent plus de la moitié de la superficie de la zone, avec des herbiers d'élodées (qui montrent une tendance très nette à l'eutrophisation ces dernières années). Une jonçaie-cariçaie est bien représentée dans la partie ouest de la zone, mais celle-ci est limitée au niveau des rives du grand bassin en raison des berges souvent abruptes ; elle est constituée de divers joncs (jonc à tiges comprimées, jonc glauque, jonc à fruits luisants, jonc épars, jonc aggloméré, jonc des crapauds) et carex (laîche des renards, laîche distique, laîche des rives, laîche des marais). Ce secteur est très menacé (sa proximité avec la départementale entraîne des décharges sauvages de gravats ou autres ordures). Une saulaie et une aulnaie-frênaie linéaire sont localisées aux berges inondables du grand bassin. Dans les zones les plus sèches se rencontrent des fruticées (plus ou moins rudéralisées) avec une belle population d'orchis pyramidal. Des prairies mésohygrophiles pacagées sont situées dans la partie est de la zone . Une espèce végétale inscrite sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne se rencontre sur la ZNIEFF : le chardon faux-acanthe.
De nombreuses libellules et demoiselles s'y remarquent, avec 27 espèces différentes dont cinq sont rares et figurent sur la liste rouge régionale des insectes : c'est le cas de la grande aeschne, de la libellule fauve, du gomphe vulgaire, du sympétrum jaune d'or et d'une grande libellule spectaculaire, la cordulie à deux taches.
Le site abrite également sept espèces d'amphibiens avec le triton crêté, en régression dans l'ensemble des pays d'Europe, inscrit aux annexes II et IV de la directive Habitats, à l'annexe II de la convention de Berne, figrant dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie vulnérable) et sur la liste rouge des amphibiens de Champagne-Ardenne, le crapaud commun et la grenouille agile. Tous les trois sont protégés au niveau national.
Les plans d'eau et les prairies riveraines sont attirantes pour la faune avienne (158 espèces différentes d'oiseaux fréquentent le site). Les foulques macroules nichent en petit nombre sur ces plans d'eau ; leur effectif s'accroit très rapidement à la fin de l'année pour parfois dépasser un millier d'oiseaux à la fin de l'hiver. Elles sont accompagnées de fuligules milouins et morillons ou de grèbes castagneux et huppés qui arrivent nombreux au cours de l'automne. D'autres canards plongeurs beaucup plus rares se joignent parfois à eux (eider à duvet, harle bièvre, harle hupé, harle piette, nette rousse, harelde de miquelon, etc.). Au début de l'hiver, si les eaux sont basses, les bécassines des marais font halte sur des îlots largement découverts. Les canards de surfaces (canards colvert, souchet, chipeau, pilet, siffleur, sarcelles d'été et d'hiver) voient souvent leur séjour écourté en raison de leur sensibilité aux dérangements. Trois espèces de la liste rouge régionale nichent sur le territoire de la ZNIEFF : il s'agit de la pie-grièche grise, du tarier d'Europe (en régession) et du pipit farlouse (nicheur commun en déclin).
Les menaces actuelles qui pèsent sur le site de Donchery sont un appauvrissement de l'avifaune en raison des dérangements occasionnés par les pêcheurs et un risque de remblaiement de certains secteurs, notamment la dépression mouilleuse située à l'ouest de la zone (essai de remblaiement par la société locale de pêche). La ZNIEFF est cependant dans un bon état de conservation général.
La ZNIEFF est limitée à l'est par la rivière de la Meuse et sur le reste de son pourtour par des routes et des chemins qui desservent les ballastières.
