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La ZNIEFF dite du bois de la Bardolle et annexes est incluse dans la vaste ZNIEFF II du plateau de Cheniers, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Châlons-en-Champagne. Elle est éclatée en trois zones proches : au centre, le bois de la Bardolle proprement dit, entièrement situé sur le territoire communal de Coolus, au nord deux petits bois sur les territoires de Cheniers et de Villers-le-Château et la troisième zone au sud d'une pinède bordée par une lisière de feuillus dans la commune de Cheniers. Ils constituent les derniers exemplaires d'un groupement forestier autrefois plus répandu dans le secteur, la garenne de Champagne crayeuse, pratiquement éliminée par les plantations résineuses et par sa mise en cultures suite aux remembrements particulièrement dévastateurs de la région.
Les boisements sont de deux types : des de pinèdes de pins noirs et pins sylvestres au niveau des bois des Grandes Communes (au nord de la ZNIEFF) et du bois de la Noue d'Ecury (secteur sud) et une chênaie pubescente, surtout représentée au centre de la ZNIEFF au niveau de la Bardolle (un des rares exemplaires de chênaie pubescentes de plaine de la région) et de façon très relictuelle au nord de la zone. Sa structure assez claire et une physionomie assez ouverte ont permis à des groupements de lisières et de clairières thermophiles de perdurer. Ces petits bois rassemblent un nombre remarquable de plantes d'affinités montagnardes ou médio-européennes thermophiles. Ainsi près d'une quinzaine d'espèces rares se rencontrent sur le site dont trois protégées au niveau régional et trois au niveau départemental : la coronille en couronne (ïlot isolé à la limite nord-occidentale de son aire de répartition), le géranium sanguin et la violette rupestre pour les premières et pour les secondes, la ronce des rochers, (d'origine submontagnarde, proche de sa limite de répartition occidentale et très rare dans la Marne où elle n'est représentée que dans deux stations) mais qui n'a pas été revue récemment (disparue ?), le laser à larges feuilles, sous sa variété "asperum" (forme génétique planitaire originale), très rare dans la Marne et le chrysanthème en corymbe. La plupart est inscrite sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne, de même que l'orobanche du thym, le baguenaudier (Colutea arborescens subsp. gallica) qui est ici à la limite septentrionale de son aire d'indigénat, la violette blanche, la laîche humble et la petite spéculaire. Le peucédan herbe-aux-cerfs, protégé dans la Marne et autrefois présent sur le site, n'a pas été revu depuis plusieurs années.
Le Bois de la Bardolle bénéficie depuis 1995 d'un Arrêté de Protection de Biotope sur près de 7 hectares. Celui-ci est néanmoins très menacé dans son ensemble pour la pérennité de ses lisières : en effet, la coupe de pinèdes, augmentant l'intensité de l'éclairage latéral, a favorisé la pénétration en nombre du pin sylvestre et la densification du couvert. La plupart des espèces remarquables des clairières a été par conséquence rejetée dans les lisières où elles sont particulièrement exposées aux travaux agricoles (empiétements au moment des labours, influences directe et indirecte des traitements phyto-sanitaires des cultures environnantes).
Les limites de la ZNIEFF suivent celles des groupements végétaux recelant les espèces rares ou protégées.
