ZNIEFF 210000160
VALLEE DE LA BODERONNE AU NORD-EST DE VILLY-EN-TRODES

(n° régional : 00000069)

Commentaires généraux

La ZNIEFF des prairies de la vallée de la Boderonne au nord-est de Villy-en-Trodes se situe non loin du lac-réservoir du Grand Orient, dans la partie méridionale de la Champagne humide. Elle est incluse dans le périmètre de la zone de la Champagne humide et de ses grands lacs de la convention Ramsar, fait partie du Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient. Son périmètre initial a été fortement modifié en 1999 : sa partie ouest a été intégrée à la ZNIEFF 210000142 (Prairies des vallées de la Barse et de la Borderonne entre Courteranges et Marolles-les-Bailly), le secteur est a été agrandi pour prendre en compte les prairies alluviales située en amont. La ZNIEFF est en grande partie constituée de prairies de fauche et/ou pâturées plus ou moins inondables (prairies humides majoritairement). La rivière de la Borderonne, les petits bois alluviaux (aulnaies-frênaies) ou mésophiles (chênaies), leurs lisières et certains groupements à reine des prés très ponctuels complètent l'intérêt du site. Quelques cultures et jachères s'y rencontrent également.

Les prairies de fauche relèvent du Bromion racemosi et de l'Oenanthion, plus rarement de l'Arrhenatherion elatioris dans les secteurs les plus secs : elles sont riches en graminées (houlque laineuse, pâturin trivial, fléole des prés étant les plus communs) et en légumineuses (lotier corniculé, trèfle rampant, trèfle des prés, trèfle à petites fleurs, gesse des prés, vesce cultivée, etc.). On y rencontre également la potentille rampante, le plantain lancéolé, la cardamine des prés, la grande marguerite, l'oseille sauvage, le gaillet vrai,la renoncule rampante... Dans les zones plus humides, la flore s'enrichit en espèces hygrophiles telles que le brome en grappes, le silaüs des prés, l'achillée sternutatoire, la renoncule âcre, le lychnis fleur-de-coucou, l'oenanthe fistuleuse, etc. On peut rencontrer deux espèces inscrites sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, l'oenanthe à feuilles de peucédan (espèce d'origine subatlantique, en limite d'aire en Champagne) et le trèfle de Paris (qui se situe dans l'Aube à sa limite est de répartiton).

Certaines prairies sont aujourd'hui fertilisées et pâturées : les graminées sont alors dominées par la crételle, la houlque laineuse et l'ivraie vivace. Elles sont accompagnées par le léontodon d'automne, le pissenlit, le trèfle rampant, la renoncule âcre, la potentille rampante, la brunelle vulgaire, le gaillet vrai, etc.

Les populations d'Odonates, d'Orthoptères et de Lépidoptères sont variées et bien représentées au niveau de la vallée, avec sur les 32 espèces répertoriées, quatre criquets inscrits sur la liste rouge régionale des insectes : criquet marginé, criquet verte-échine (criquets colorés), criquet ensanglanté et criquet alliacé (en limite d'aire, trouvé en 1999 à l'occasion d'une visite de terrain par G. Coppa). Ils sont accompagnés par des papillons vivement colorés (paon-du-jour, robert-le-diable, aurore, citron, vulcain, myrtil, procris, azuré de la bugrane,argus frêle), des demoiselles (agrion porte-coupe, agrion jouvencelle, petite nymphe au corps de feu, naïade aus yeux rouges, leste brun, etc.), des libellules et des sauterelles diverses.

La faune avienne est également bien représentée avec plus d'une soixantaine d'espèces recensées, dont trois sont inscrites sur la liste rouge régionale, le rougequeue à front blanc, la pie-grièche écorcheur et le pipit farlouse. Certains sont typiques des prairies comme l'alouette des champs, le bruant proyer (en régression dans toute son aire de répartition), le bruant des roseaux, le tarier pâtre, le tarier des prés ; d'autres préfèrent les milieux buissonnants (fauvette à tête noire, fauvette grisette, hypolaïs polyglotte, pic épeichette) ou sont plus forestiers comme le loriot, le geai des chênes, le pouillot véloce, la grive musicienne, le bouvreuil pivoine, le grosbec casse-noyaux, etc. Sur les rives de la Boderonne se rencontrent la bergeronnette grise et la bergeronnette printanière.

Ce secteur présente un intérêt paysager de premier ordre, il est encore en bon état, mais il est menacé par les pratiques agricoles (pâturage intensif, traitements de fertilisation et avancée de la culture de maïs) pour les prairies et les plantations de peupliers pour les boisements.

Commentaires sur la délimitation

Les limites correspondent à celles des prairies floristiquement et faunistiquement les plus riches (avec quelques cultures et boisements enclavés).