La ZNIEFF dite des savarts de Beaurepaire et des Rougerons est constituée de deux zones proches situées entre les communes d'Herpy- l'Arlésienne et de Gomont.
La première est localisée sur une pente exposée sud-est, surplombant la vallée de l'Aisne d'une cinquantaine de mètres. La plus grande partie du versant est occupée par une pelouse calcicole à brome dressé, brachypode penné, fétuque de Leman et koelérie à crêtes qu'accompagnent la germandrée petit-chêne, le lin purgatif, la bugrane gluante, le serpolet couché, l'euphorbe petit-cyprès, la germandrée botryde, etc. En bas de versant apparaissent la laîche tomenteuse, la laîche en épi et l'inule des saules. De nombreuses orchidées parsèment la pelouse : orchis moucheron, orchis pourpre, ophrys abeille, ophrys mouche, ophrys frelon, orchis pyramidal, l'orchis bouc, acéras homme pendu, épipactis brun-rouge, platanthère des montagnes. La pente escarpée est localement l'objet de phénomènes d'érosion, ces derniers étant à l'origine de petits éboulis crayeux, biotope exceptionnel pour les Ardennes. On y trouve des peuplements plus ouverts où apparaissent les espèces caractéristiques de ce type de milieu, notamment deux espèces végétales protégées au niveau régional : le silène des graviers (d'origine préalpine, rare en France et localisé dans l'est du pays) et le lin français (espèce subatlantique, en régression considérable et menacé de disparition à moyen terme), inscrits sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne en compagnie du léontodon des éboulis et du gaillet de Fleurot. Ce dernier (endémique franco-britannique) fait également partie des espèces végétale prioritaires du livre rouge de la flore menacée en France (catégorie "espèce rare"). Les broussailles sont constituées par le cerisier de Sainte-Lucie, le rosier rouillé, le rosier à petites fleurs, le cornouiller sanguin, le chêne pédonculé et le bouleau verruqueux.
Le périmètre de la ZNIEFF a été agrandi en 1999 afin de prendre en compte le pré-bois clairiéré situé à l'ouest de la pelouse de Beaurepaire (avec les espèces des zones écorchées ou des éboulis, de nombreuses orchidées, des plantes transgressives du savart) et la pelouse à brachypode, entrecoupée de rideaux de haies, située au lieu-dit les Rougerons (même composition floristique et entomologique qu'à Beaurepaire).
Les insectes, plus particulièrement les Orthoptères et les Lépidoptères, sont bien représentés ici, avec un papillon inscrit sur la liste rouge des Rhopalocères de Champagne-Ardenne, l'azuré de la sarriette. De nombreux autres papillons l'accompagnent, comme par exemple l'azuré des coronilles, l'azuré commun, le demi-argus, le fadet commun, le céphale, la mégère, la belle-dame, la petite tortue, le fluoré, l'aurore, le citron, etc. La mante religieuse et une araignée (Argiope bruennichi), toutes deux d'origine méridionale, sont également présentes sur le site. Deux scarabées remarquables par leur taille (Dorcus parallelipipedus) ou par leur coloration brillante (cétoine dorée) s'observentégalement dans la pelouse.
Le site convient à la nidification ou au repos de nombreux oiseaux (pipit farlouse, traquet pâtre, bruant jaune, alouette des champs), il est survolé par certains rapaces à la recherche de nourriture (faucon crécerelle, busard cendré et hibou moyen duc). C'est une zone importante d'hivernage du rare hibou des marais.
La ZNIEFF est encore en bon état, bien que menacée par l'extension ou l'implantation de carrières et l'embroussaillement.
Zone éclatée en deux secteurs dont les limites suivent celles des milieux les plus riches (installés sur pente).