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Le Bois de Vamprin constitue l'un des sites majeurs de la Champagne crayeuse méridionale, il est situé au nord du village de Marcilly-le-Hayer. Il se localise au sommet d'un coteau et déborde largement sur ses flancs aux pentes douces orientées au sud. Le bois de Vamprin est d'origine très ancienne (il figurait déjà sur les cartes de Cassini du 18ème siècle) et il est l'un des rares et derniers exemplaires des bois primitifs de la Champagne crayeuse, la garenne feuillue. Un petit bois, situé plus au nord ("les Hautes Pierres") a été intégré à la ZNIEFF en 1999.
La plus grande partie du Bois de Vamprin est occupée par une chênaie-charmaie : la strate arborescente est dominée par le chêne sessile souvent accompagné par l'érable champêtre et le charme, plus rarement par le merisier, le tilleul à petites feuilles et divers sorbiers. Les arbustes sont peu variés et comprennent surtout le noisetier, les aubépines, le troène, le cornouiller sanguin, le rosier des champs et le camerisier. La strate herbacée est dominée par le lierre avec, çà et là, l'anémone des bois, la mélique uniflore, la violette des bois, la fétuque hétérophylle, le lamier jaune, le gouet tacheté. Sur les sols plus acides, des espèces telles que la luzule de Forster et la luzule poilue apparaissent. Au sud et à l'ouest du bois se développe une chênaie thermophile calcicole qui passe localement à une chênaie pubescente, avec divers chênes en mélange (chêne sessile, chêne pubescent et leur hybride), le cormier (espèce subméditerranéenne rare en Champagne-Ardenne), l'alisier blanc, le pin sylvestre surmontant le cerisier de Sainte-Lucie, le cornouiller sanguin, la viorne lantane, le genévrier, etc. Le tapis herbacé contient en particulier le rosier pimprenelle, le bois-joli, la laîche des montagnes, le grémil pourpre-bleu, la laîche glauque, la pulmonaire tubéreuse et la mercuriale vivace. Le petit bois situé dans le nord de la ZNIEFF abrite le cytise à feuilles sessiles, protégé en Champagne-Ardenne, d'origine ouest-méditerranéenne, qui possède dans l'Aube un noyau de localités très excentré de son aire de répartition principale.
Un groupement de lisière thermophile (relevant du Geranion sanguinei) s'est développé (sur une largeur variant de un à plusieurs mètres) entre le bois de Vamprin et un chemin d'exploitation qui le ceinture presque complètement. C'est ici que se rencontre une grande partie des espèces rares de la ZNIEFF. Certaines sont protégées en Champagne-Ardenne, comme le géranium sanguin et le peucédan d'Alsace (dont les localités auboises constituent un îlot très excentré situé à la limite absolue de répartition de l'espèce vers le nord-ouest), ou bénéficient d'une protection départementale comme le chrysanthème en corymbe. Ils sont tous les trois inscrits, avec le baguenaudier, sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne. La coronille variée, le brachypode penné, le genêt des teinturiers, la vesce à feuilles ténues, le fraisier vert, le peucédan herbe-aux-cerfs, le rosier pimprenelle, le buplèvre en faux s'y observent également. On rencontrait ici la seule station pour la plaine française du thésion de Bavière (protégé dans la région) : il a été régulièrement observé jusqu'en 1980 ; il a depuis disparu, malgré la prise d'un A.P.B. en 1990. Il subsiste au niveau de la lisière sud-est un fragment de pelouse calcicole, qui se maintient bien également sur le talus routier de la départementale D.54 à hauteur du bois, très encaissé à cet endroit. La végétation encore typique renferme certaines espèces rares comme le lin français et l'orchis singe, protégés au niveau régional et inscrits sur la liste rouge, de même que la laîche humble. La pelouse est dominée par le brome érigé et la fétuque de Leman. La laîche glauque, le thym serpolet, la colombaire, le polygale chevelu et le lin à feuilles ténues sont bien représentés ; la fétuque noirâtre, la coronille minime, l'euphorbe de Séguier, le séséli des montagnes, la petite piloselle, le lin purgatif, le réséda raiponce, l'anthyllide vulnéraire, le gaillet âpre et la laîche de Haller les accompagnent. De nombreuses orchidées s'y remarquent : acéras homme-pendu, ophrys mouche, orchis pourpre, orchis militaire, etc. Dans la partie nord-ouest du bois, l'ourlet est plus mésophile et relève du Trifolion medii, on y trouve la campanule gantelée, la valériane des collines, la mauve alcée, le tamier, l'épilobe des montagnes, l'épilobe de Lamy, le grémil officinal.
La population entomologique est riche et diversifiée, notamment pour les Orthoptères (criquets chanteurs, sauterelle bicolore, grande sauterelle verte et grillons divers) et les papillons (paon du jour, demi-deuil, argus bleu-nacré, argus bleu céleste, azuré commun, céphale, myrtil, procris, virgule, etc.). On peut y observer la petite cigale des montagnes, rare dans l'aube où elle se situe vers sa limite nord. Le lézard vert, en limite d'aire de répartition dans l'Aube, fréquente le site. Le Bois de Vamprin permet la nidification de certains rapaces (épervier d'Europe, bondrée apivore, hibou moyen-duc, buse variable) et de nombreuses espèces caractéristiques des milieux forestiers, notamment le gobemouche gris (nicheur peu commun), la tourterelle des bois, le pic épeiche, le geai des chênes, la grive musicienne, la grive draine, le pouillot siffleur, le roitelet huppé, la sitelle torchepot, le loriot d'Europe, le grosbec casse noyaux.
Un Arrêté de Protection de Biotope a été pris le 31/10/90 sur 4 hectares de lisières et de bois. Le site est en assez bon état de conservation mais il est très menacé par la fermeture des lisières par dynamique naturelle (en entraînant par conséquence la disparition de la plupart des espèces rares et protégées qui font la richesse de la ZNIEFF).
Les limites de la ZNIEFF sont les limites forestières et les limites de la lisière lorsqu'elle est présente.
