Le Mont de Berru est une butte témoin détachée de la Côte de l'Ile de France(buute avancée de la Montagne de Reims). Elle surplombe d'une centaine de mètres la plaine crayeuse. Un complexe de bois, de broussailles, de pelouses, de petits marais et de mares remarquables recouvre le sommet de la butte et une partie de ses flancs. Il constitue la ZNIEFF de type II appelée Massif forestier du Mont de Berru. Une carrière de sable et des cultures à gibier disséminées font également partie du périmètre. Les principaux types forestiers de la Montagne de Reims sont représentés : chênaie-charmaie neutrophile (groupement dominant), chênaie sessiliflore à luzule de Forster (en limite d'aire) sur les sols acides, chênaie-frênaie sur sols humides tendant localement à l'aulnaie-frênaie sur substrat plus marécageux, chênaie pubescente des versants secs et chauds. Sur les pentes fortes des versants les mieux exposés ou dans les microclairières des forêts thermophiles se rencontrent des végétations rases de pelouses calcaires, avec un cortège méridional caractéristique et de nombreuses orchidées (orchis pourpre, orchis militaire, ophrys frelon, orchis bouc, platanthère à deux feuilles et platanthère verdâtre, etc.). Certaines clairières marécageuses portent une végétation originale de moliniaies et de marais ponctués d'une multitude de petites mares d'une grande richesse biologique (Mont Plein, Rosière, etc.) et qui ont fait l'objet d'une ZNIEFF de type I. De nombreuses espèces rares ont trouvé refuge dans les molinaies (ophioglosse, orchis à odeur de vanille, oenanthe de Lachenal, etc), les marais (grassette, orchis négligé) et les bords des mares (potamot coloré, scirpe pauciflore). Sur les pentes fortes des ravins on peut observer des groupements à fougères rares (comme par exemple une sous-espèce particulière de la fougère écailleuse). Cette grande variété de milieux biologiques favorise la survie de nombreuses espèces végétales rares et/ou protégées : l'orchis à odeur de vanille, la grassette vulgaire et l'orchis négligé bénéficient d'une protection régionale. Ces deux derniers sont inscrits sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne en compagnie de 10 autres espèces présentes sur le site. Il s'agit de l'orobanche pourpré, de la molène blattère, de l'alysson faux-alysson, de l'oenanthe de Lachenal, de l'ophioglosse, du pissenlit des marais, de la laîche puce, du potamot coloré, du scirpe pauciflore et de la mibore minime.
La faune entomologique est variée est bien diversifiée avec la présence de papillons, de libellules (dont le cordulégastre annelé inscrit sur la liste rouge régionale des Odonates) et de la courtilière (inscrite sur la liste rouge régionale des Orthoptères). La mante religieuse est régulièrement observée. Les populations d'amphibiens, liées à la présence des mares et d'une nourriture abondante, sont très importantes. C'est le lieu de reproduction du triton crêté (très bien représenté dans les mares du Mont Plein), totalement protégé en France depuis 1993, inscrit aux annexes II et IV de la directive Habitats, à l'annexe II de la convention de Berne, dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie "vulnérable") et sur la liste rouge régionale. Le triton ponctué, le triton palmé, la grenouille rousse, la grenouille agile et la grenouille verte et le crapaud s'y reproduisent aussi. Les reptiles fréquentent également le site : on peut ainsi y observer le lézard vert (en limite d'aire), le lézard des souches (en déclin dans le nord-est et le nord de la France) et la vipère aspic. Divers passereaux, dont le pouillot de Bonelli inscrit sur la liste rouge des oiseaux de Champagne-Ardenne (nicheur très rare et en régression), rapaces (hibou moyen-duc) et pics trouvent là un site favorable à leur nidification. Le massif forestier est également fréquenté par les mammifères (chevreuils, blaireau, putois, etc.)
La butte témoin du Mont de Berru, située dans le Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims, possède un grand intérêt paysager, ainsi qu'un intérêt pédagogique certain. Elle est fréquentée par de nombreux promeneurs et vacanciers. Elle présente également un intérêt géologique, avec ses gisements de fossiles tertiaires bien connus. La ZNIEFF est en bon état mais est fortement menacée par de nombreux facteurs : piétinement du sol par les nombreux promeneurs, pratique de la moto verte, dynamique naturelle (comblement des mares et envahissement des marais et des pelouses par les broussailles) et plantations de résineux.
Les limites sont celles de la forêt et de certains milieux associés ou proches, intéressants pour la faune ou riches du point de vue floristique.