Les landes d'Oger sont situées sur un plateau culminant à une hauteur de 240 mètres à l'ouest du village, à la limite des régions naturelles de la Brie champenoise et de la Champagne crayeuse et fait partie de la grande ZNIEFF de type II dite des "Forêts, pâtis et autres milieux du rebord de la Montagne d'Epernay". La ZNIEFF des landes d'Oger présente des milieux variés : de nombreuses mares, des étangs, des landes à callune et genêts, des pinèdes à pins sylvestres et une chênaie sessiliflore.
Les mares sont les témoins des anciennes exploitations de meulières : peu profondes (souvent inférieures à 0,50 mètres de profondeur), plus ou moins temporaires (beaucoup s'assèchent durant la période estivale), elles sont pour la plupart très faiblement minéralisées. Elles portent divers groupements aquatiques et amphibies : radeaux à utriculaire citrine, potamot coloré, potamot nageant et rubanier nain (au niveau des marges externe des mares), groupements de bordure à flûteau fausse-renoncule, gazons à scirpe épingle, pilulaire et jonc des marécages, ceinture à canche des marais et laîche tardive. Quelques roselières (à phragmite, typhe à larges feuilles, typhe à feuilles étroites, jonc des chaisiers, marisque) et cariçaies (à laîche raide, laîche aiguë laîche vésiculeuse...) se rencontrent autour des étangs et de certaines mares.
Les landes sont des groupements relictuels résultant de l'évolution des pâturages après l'abandon de ceux-ci. Elles sont constituées par le genévrier commun et de nombreux arbrisseaux (callune fausse bruyère, très recouvrante, rosier pimprenelle, bien représenté, genêt pileux). Entre ces ligneux bas se développent le genêt des teinturiers, le polygala vulgaire, le genêt pileux, la molinie bleue, la succise des prés, la potentille tormentille, le genêt d'Allemagne (quelques pieds très menacés), la pédiculaire des bois, la danthonie décombante... Elles sont de plus en plus colonisées par les bouleaux, les trembles et les pins sylvestres.
Au niveau de certains layons forestiers fauchés régulièrement, en contact avec les landes ou avec la forêt, se rencontre un groupement de type moliniaie acidiphile, à succise des prés et bétoine officinale, avec également la gesse des montagnes, la danthonie décombante, la flouve odorante, le silaüs des prés, le rhinanthe à petites fleurs, la laîche bleuâtre, la laîche tomenteuse, la pédiculaire des bois, le brachypode penné, le trèfle des montagnes, le mélampyre des prés...
En bordure des landes se développe une pinède plus ou moins claire à pins sylvestres enrichie en feuillus (sorbier blanc, tremble, chêne sessile et pédonculé, châtaigner) et arbustes divers (genévrier, bourdaine, poirier commun, saule à trois étamines, aubépine monogyne, noisetier). La strate herbacée comprend des espèces relictuelles de la lande : callune fausse-bruyère, molinie bleue, pyrole à feuilles rondes, brachypode penné, laîche glauque... La forêt feuillue est une chênaie pédonculée à molinie composée de chêne pédonculé, de hêtre, de frêne, de bouleau blanc et de bouleau pubescent qu'accompagnent l'alisier blanc et le tremble. La strate arbustive très peu représentée comprend essentiellement la bourdaine et le chèvrefeuille rampant. Dans la strate herbacée se remarquent la molinie bleue, la violette de Rivin, la danthonie décombante, la néottie nid d'oiseau et en lisière la listère ovale et la platanthère des montagnes.
La flore est riche et variée avec sept espèces protégées dont deux au niveau national, la pilulaire (située ici à sa limite de répartition absolue vers le nord-est) et la littorelle à une fleur (retrouvée en 2002). Cinq espèces bénéficient d'une protection régionale : le genêt d'Allemagne (petite population très localisée, en limite d'aire occidentale, certainement la seule station marnaise), l'alisma fausse-renoncule, le rubanier nain, le jonc des marécages (espèces en très forte régression régionale) et la canche des marais (une des deux seules stations répertoriées de Champagne-Ardenne, située ici à l'extrême limite d'aire de répartition). Ils sont tous inscrits sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, de même que le potamot coloré (localisé au niveau d'une seule mare), la laîche tardive, la petite pyrole, le trèfle ocre jaune et l'ache inondée (espèce d'origine atlantique très rare dans la région et représentée ici dans deux des étangs présents dans la ZNIEFF).
Les insectes spécifiques des landes océaniques sont nombreux dans ce secteur, notamment divers coléoptères peu fréquents (haliple confiné, hygrote décoré, laccophile varié, bidesse à gros points), ainsi que des demoiselles et libellules rares, inscrites sur la liste rouge régionale (leste dryade et agrion nain pour les premières, cordulégastre annelé, aeschne printanière, grande aeschne, cordulie à deux taches, cordulie métallique, cordulie à taches jaunes et sympétrum noir pour les secondes).
Les amphibiens et batraciens sont bien représentés, notamment lors de la reproduction, par les grenouilles, les crapauds et les tritons.
Le site est très fréquenté par les grands mammifères (chevreuils, sangliers) et par certains carnivores (renard, blaireau et martre).
Mis à part la présence d'une décharge à proximité des mares et de la lande, la ZNIEFF est dans un bon état de conservation, elle a été proposée, avec celle du Mesnil-sur-Oger dans le cadre de la directive Habitats (landes et mares du Mesnil-sur-Oger et d'Oger). Une convention de gestion tripartite entre la commune, l'ONF et le CPNCA a été mise au point.
Les limites corespondent aux limites naturelles de la zone la plus riche.