ZNIEFF 210000978
MARAIS DE BOUY-LUXEMBOURG

(n° régional : 00000099)

Commentaires généraux

La ZNIEFF du Marais de Bouy-Luxembourg est située au niveau d'une petite dépression au sud du village, entre les communes de Bouy-Luxembourg et d'Onjon et recèle l'un des derniers marais tourbeux de la région troyenne. Une partie de celle-ci est incluse dans le Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient. Elle est constituée par divers groupements palustres, des boisements humides, des saulaies et des petits groupements aquatiques. Deux extensions ont été effectuées à chaque extrémité du marais pour prendre en compte, au sud, un petit vallon (avec la source du ruisseau) étroit et encaissé et au nord un talus avec une végétation plus xérophile de type pelouse.

Les boisements sont de type frênaie-chênaie à aulne, avec l'érable sycomore, l'érable champêtre, le merisier, le bouleau verruqueux, le peuplier blanc surmontant le groseillier rouge, la bourdaine, le fusain d'Europe, le troène, etc. Le tapis herbacé est constitué par la laîche des bois, la circée de Paris, la laîche des marais, le brachypode des bois, la fougère mâle, la fougère femelle, le polystic spinuleux, etc. Le marais par lui-même est constitué par une série de milieux palustres imbriqués les uns dans les autres : magnocariçaies (à laîche raide, laîche vésiculeuse et laîche des marais), mégaphorbiaies (à eupatoire chanvrine, épilobe hirsute, morelle douce-amère, iris faux-acore) et ponctuellement des filipendulaies. Ils jouxtent des saulaies blanches marécageuses, des peupleraies et des aulnaies plantées sur billons. Les trous d'eau dans la tourbe sont colonisés par une végétation aquatique à lentilles d'eau (lentille à trois lobes, petite lentille d'eau), à callitriches et à potamot coloré, inscrit sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne. Au niveau des sources et des fossés se rencontrent le cresson de fontaine, le faux-cresson et la petite berle. Le talus situé au nord de la ZNIEFF porte une végétation plus sèche proche de celle de la pelouse à brome, avec l'orobanche violette, inscrite sur la liste rouge, le chardon roulant, le brome dressé, le brachypode penné, l'inule à feuilles de saules, la colombaire, la campanule à feuilles rondes, la sauge des prés, la centaurée scabieuse et certaines orchidées comme l'orchis moucheron et l'ophrys bouc.

L'entomofaune est bien diversifiée, en particulier les libellules et les papillons. Les Lépidoptères nocturnes, bien étudiés, sont particulièrement variés et abondants (METAYE, 1984).

Une population de rainette verte arboricole subsiste dans le marais : protégée en France depuis 1993, inscrite à l'annexe II de la convention de Berne, à l'annexe IV de la directive Habitats, elle figure dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie "vulnérable").

L'avifaune est représentée par de nombreuses espèces nicheuses dont la pie-grièche écorcheur, inscrite sur la liste rouge des oiseaux de Champagne-Ardenne, le râle d'eau (nicheur peu commun également inscrit sur la liste rouge régionale), l'hypolaïs polyglotte, le bruant des roseaux, le bruant proyer, la grive draine, la grive musicienne, le loriot ainsi que diverses fauvettes et mésanges.

Le site est dans un bon état général de conservation, mais il est très menacé par l'extension des plantations d'aulnes et de peupliers (qui couvrent déjà 40% de la superficie totale de la ZNIEFF) et par un comblement partiel à partir des rives avec des apports de terre et de gravats.

Commentaires sur la délimitation

Les limites suivent les limites naturelles du marais tourbeux (groupements forestiers et herbacés les plus riches).