English Version
La ZNIEFF des bois et des mares de Rilly-la-Montagne couvre une cinquantaine d'hectares sur le plateau et le haut des versants surplombant le village. La végétation de la ZNIEFF est variée et regroupe différents types de forêts, leurs lisières et une végétation originale liée à la présence d'une petite dizaine de mares sur le plateau (anciennes excavations de pierres à meulière). Le site fait partie du Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims.
Sur le plateau, le type forestier dominant est la chênaie-boulaie acidiphile à molinie. Les arbres sont variés et comprennent les chênes sessile et pédonculé, le bouleau blanc, le sorbier des oiseleurs, le châtaignier, le hêtre et le tremble surmontant le néflier, la bourdaine, le chêvrefeuille rampant, le houx et le noisetier. La strate herbacée est caractérisée par la présence de la molinie bleue, de la canche flexueuse, de la luzule des bois, de la luzule poilue, du maïanthème à deux feuilles, du millepertuis élégant, de la jacinthe des bois, de la germandrée scorodoine, etc. Les versants sont le domaine de la chênaie-hêtraie thermophile avec le chêne sessile (et son hybride avec le chêne pubescent), l'alisier blanc, l'alisier torminal, le hêtre, les érables champêtre et sycomore. Le tapis herbacé comprend le céphalantère à grandes fleurs, la laîche glauque, la laîche des montagnes, la platanthère des montagnes, la lauréole, le lierre... Les lisières et ourlets sont également bien représentés, avec le baguenaudier, le rosier pimprenelle, le rosier à petites fleurs, le cornouiller sanguin, le buplèvre en faux, la pédiculaire des bois, l'euphorbe petit-cyprès, le genêt des teinturiers, le brachypode penné... Des pinèdes de pins sylvestres à pyrole à feuilles rondes et pyrole mineure (inscrite sur la liste rouge des végétaux menacés en Champagne-Ardenne) complètent la végétation forestière de la ZNIEFF.
La végétation des mares est tout à fait remarquable : les bordures sont généralement colonisées par un groupement caractéristique des vasques tourbeuses avec le fluteau fausse renoncule et le jonc des marécages, protégés en Champagne-Ardenne et inscrits sur la liste rouge régionale. Certaines sphaignes colonisent également les atterrissements. La partie en eau de la mare porte des radeaux à potamot nageant, nénuphar blanc, rubanier nain (protégé et inscrit sur la liste rouge régionale), petite utriculaire (protégée et très rare en Champagne-Ardenne où elle n'est connue que dans quatre localités) et utriculaire vulgaire. Les mares sont souvent cernées par des cariçaies à laîche raide (qui forme de magnifiques touradons), laîche en ampoules et laîche vésiculeuse et qui renferment également la prêle des eaux, la laîche vert-jaunâtre, la laîche étoilée, le scirpe des marais et le plantain d'eau. Des fragments de landes à callune se rencontrent çà et là : outre la callune vulgaire, on peut y observer le genêt à balais, la laîche à pilules, la gesse des montagnes, la pédiculaire des bois, le genêt ailé, le genêt des teinturiers, la potentille tormentille, la platanthère des montagnes, l'orchis pourpre, etc.
Les mares permettent le développement de nombreuses libellules et abritent cinq espèces inscrites sur la liste rouge régionale des Odonates : trois demoiselles, le leste dryade, l'agrion hasté et l'agrion nain et deux libellules, l'aeschne printannière et la cordulie métallique. Ils sont accompagnés par de nombreuses espèces plus communes comme par exemple la libellule déprimée, la petite nymphe au corps de feu, le leste fiancé, l'agrion jouvencelle, la libellule à quatre taches, la naïade aux yeux rouges, le leste verdoyant, le gomphe joli, la cordulie bronzée...
La population amphibienne est bien représentée (notamment au printemps au moment de la ponte) et comporte deux espèces de la liste rouge régionale, le triton crêté et la rainette verte, inscrits à l'annexe II de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats et sur le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie "vulnérable". Plusieurs autres espèces de tritons et de grenouilles s'y remarquent également.
Le site est dans un bon état général de conservation.
Les contours de la ZNIEFF suivent les limites naturelles de la zone la plus riche.
