ZNIEFF 210008904
MARAIS DE LA CHAPELLE-LASSON ET DE MARSANGIS

(n° régional : 00000227)

Commentaires généraux

Les marais de la Chapelle Lasson et de Marsangis sont situés à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Sézanne, dans le département de la Marne. Les contours de la ZNIEFF initiale créée en 1985 ont été profondément modifiés en 2000 (surtout au niveau des marais de Marsangis dégradés par les plantations de peupliers et la mise en culture suite au recalibrage du ruisseau et au drainage des terres). Ils constituent aujourd'hui une ZNIEFF de type I éclatée en cinq zones proches regroupant des boisements, des prairies pâturées, des peupleraies et différents stades de la tourbière alcaline, ces derniers localisés surtout dans la partie ouest de la ZNIEFF. La cladiaie se développe dans les secteurs les plus humides du marais ; sa végétation est fortement dominée par le marisque (Cladium mariscus). Les magnocariçaies sont constituées par différentes laîches qui forment souvent des touradons caractéristiques (surtout laîche des rives et laîche raide, avec également la laîche paradoxale, la laîche hérissée, la laîche faux-panic). Les roselières sont composée essentiellement de phragmite, de baldingère et de calamagrostis des marais, accompagnés par le cirse maraîcher, l'hydrocotyle vulgaire, la glycérie aquatique, la salicaire, la lysimaque vulgaire, le peucédan des marais... Les communautés à reine des prés sont dominées par de grandes hélophytes (eupatoire chanvrine, cirse des marais, valériane dioïque, baldingère, etc.). Elles sont accompagnées par l'euphorbe des marais, le gaillet des fanges et le séneçon des marais. Le Molinion, autrefois présent dans la ZNIEFF est aujourd'hui pratiquement inexistant (quelques mètres carrés seulement) : il subsiste néanmoins certaines orchidées (comme l'orchis moucheron, l'orchis tacheté, la platanthère à deux feuilles, la platanthère à feuilles verdâtres, l'épipactis des marais), la succise des prés, la molinie bleue, la laîche glauque, la potentille tormentille et le cirse tubéreux. Les broussailles disséminées au sein du marais relèvent de la saulaie basse, essentiellement composée de saule cendré. L'aulnaie marécageuse leur fait suite, avec une strate arborée presque exclusivement constituée d'aulne glutineux, plus rarement de bouleaux. Dans les zones moins inondées se développe l'aulnaie-frênaie dont la strate arborescente est constituée d'aulnes glutineux, de frênes et de quelques saules, avec, dans le tapis herbacé, une prédominance des grands carex.

De nombreuses espèces végétales rares et menacées se rencontrent sur le territoire de la ZNIEFF dont une protégée au niveau régional, la laîche paradoxale, inscrite sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne, de même que le peucédan des marais, l'orchis incarnat, le samole de Valérand et l'euphorbe des marais. L'orchis des marais, autrefois présent sur le site, n'a pas été revu récemment.

Certaines libellules et sauterelles se rencontrent dans le marais : bien que ne recelant pas de raretés, ces populations sont encore assez bien diversifiées : on peut rencontrer sur le territoire de la ZNIEFF le criquet à long corselet, le criquet des pâtures, la decticelle cendrée, la grande sauterelle verte, la decticelle bariolée, le conocéphale bigarré pour les Orthoptères, la libellule déprimée, l'aeshne bleue, le caloptéryx éclatant, l'agrion à larges pattes, l'agrion jouvencelle, l'anax empereur, le sympétrum rouge sang et l'orthétrum réticulé pour les Odonates.

La population avienne est encore diversifiée malgré les atteintes que subissent les marais : plus d'une soixantaine d'espèces différentes les visitent pour s'y nourrir ou s'y reproduire. Sept sont inscrites sur la liste rouge régionale : le cochevis huppé, le phragmite des joncs (nicheur peu commun et en diminution), la pie-grièche écorcheur, le tarier d'Europe (en régression), le vanneau huppé et le busard des roseaux (nicheur rare et en régression). Ils sont accompagnés par la rousserolle effarvatte, le phragmite des joncs, le bruant des roseaux (dans les milieux marécageux), le tarier pâtre, l'alouette des champs, le bruant proyer, la caille des blés, la bergeronnette printanière (dans les milieux ouverts ou buissonnants), le rougequeue à front blanc (en régression inquiétante en Champagne-Ardenne), la grive draine, la grive musicienne, la tourterelle des bois, le pigeon ramier, l'épervier d'Europe, le troglodyte mignon, le loriot d'Europe, la sittelle torchepot et diverses fauvettes et mésanges (dans les boisements). La perdrix rouge, considérée comme nicheuse possible, est issue d'élevage.

La zone est très menacée : dans l'ensemble, les marais ont subi de nombreuses perturbations qui ont dégradé leur valeur biologique (populiculture, dépotoirs, drainage et mise en culture), les zones préservées se ferment peu à peu par l'avancée des saules (dynamique végétale) et des peupliers (plantations). L'état général de la ZNIEFF est assez bon dans ses nouvelles limites. Elle fait partie de la ZICO CA 07 (vallée de l'Aube , de la Superbe et Marigny) de la directive Oiseaux.

Commentaires sur la délimitation

Les contours de la ZNIEFF suivent ceux des secteurs de marais et de bois marécageux les plus riches et les plus intéressants (limités par les zones agricoles).