ZNIEFF 210008915
PRAIRIES DE LA VALLEE DE L'ARMANCE D'ERVY-LE-CHATEL A SAINT-FLORENTIN

(n° régional : 05170001)

Commentaires généraux

La ZNIEFF de type I de la vallée de l'Armance représente un vaste ensemble de 1 255 hectares situé entre Ervy-le-Chatel dans le département de l'Aube et Saint-Florentin dans le département de l'Yonne. Elle a été agrandie vers l'ouest en 2003 et forme aujourd'hui une ZNIEFF éclatée en trois parties regroupant les vallées de la rivière l'Armance et de deux de ses affluents, les ruisseaux des Croûtes et de Bernon. Elle fait partie de la grande ZNIEFF de type II de la vallée de l'Armance de Chaource à Saint-Florentin.

Elle présente une végétation remarquable à plus d'un titre : prairies inondables de fauche ou pâturées (Arrhenatherion elatioris, Bromion racemosi, Oenanthion fistulosae), bois alluviaux à orme lisse (aulnaie-frênaie-ormaie), groupements aquatiques de la rivière et des mares prairiales, pelouses silicicoles sur terrains sablonneux (ponctuelles), etc.

La flore renferme de nombreuses espèces rares dont trois protégées : deux sur le plan national, la gratiole officinale et la renoncule à feuilles d'ophioglosse (très éloignée de son aire principale de répartition) et une est protégée au niveau régional, l'œnanthe moyenne (rare dans le département et en très forte régression). Elles sont aussi inscrites sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne, de même que l'orme lisse présent dans la partie basse du bois du Parc (arbre très menacé actuellement), une graminée des prairies de fauche, le vulpin utriculé, une petite fougère, l'ophioglosse, le trèfle de Micheli, espèce d'origine atlantique (station ponctuelle à population abondante dans une peupleraie claire), la canche caryopyllée, la cotonière naine et le pied d'oiseau délicat (ces trois derniers dans le groupement du Thero-Airion).

La vallée de l'Armance est encore une des vallées les plus riches de la région, la diversité avienne y est très importante (près d'une soixantaine d'espèces recensées) avec six espèces inscrites sur la liste rouge des oiseaux menacés en Champagne-Ardenne.

Les rapaces sont bien représentés avec la nidification, notamment, de la bondrée apivore, de la buse variable, du faucon crécerelle, du faucon hobereau et du milan noir (ces deux derniers étant inscrits sur la liste rouge régionale).

Le bassin doit une partie de sa valeur faunistique aux inondations qui le recouvrent périodiquement, attirant en hiver et au début du printemps de multiples oiseaux, en migration vers les réservoirs Seine et Aube. On remarque en particulier différents échassiers et limicoles (courlis cendrés, vanneaux huppés, cigognes blanches et grues cendrées par exemple).

Au printemps, de nombreuses espèces en voie de raréfaction ou de disparition trouvent là une des dernières vallées où ils peuvent nidifier en Champagne-Ardenne, notamment pour le râle des genêts (dont la population a désormais atteint un seuil critique en France), protégé au niveau national, inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux et à l'annexe II de la convention de Berne, figurant dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge régionale des oiseaux (en tant que nicheur très rare et en régression inquiétante), le vanneau huppé, nicheur rare et en diminution, la pie-grièche écorcheur et la rousserolle verderolle.

Le pipit farlouse, l'alouette des champs, le bruant proyer, la linotte mélodieuse, le traquet pâtre, la fauvette grisette fréquentent les milieux ouverts et bocagers de la ZNIEFF. Les hautes herbes des marécages accueillent les nids du bruant des roseaux et de la rousserolle effarvatte. Dans les bois se rencontrent plus particulièrement le pic épeiche, le pigeon ramier, la tourterelle des bois, la grive musicienne, la fauvette à tête noire, le roitelet huppé, la sittelle torchepot, le pinson des arbres, le grosbec casse-noyaux, les mésanges nonnette et boréale, le pouillot véloce...

Dans le Bois du Parc se rencontre le sonneur à ventre jaune : en régression en France et dans la plupart des pays d'Europe, il est protégé au niveau national (depuis 1993), international (annexe II de la convention de Berne, annexes II et IV de la directive Habitats), figure dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie vulnérable) et dans la liste rouge régionale des amphibiens. Le triton palmé, la grenouille agile, la grenouille rousse et la grenouille verte fréquentent aussi la ZNIEFF.

Les mammifères rencontrés ici sont le sanglier, le renard roux, la martre des pins ainsi que de nombreux petits rongeurs (campagnols, mulots) et musaraignes, notamment la crossope aquatique, inscrite sur la liste rouge régionale.

Le site, très paysager, a été dégradé par le recalibrage de la rivière et par le retournement d'une partie des prairies en cultures.

Commentaires sur la délimitation

Les contours de la ZNIEFF suivent les limites de la zone alluviale (y compris le Bois du Parc) la plus riche, tant du point de vue floristique que faunistique