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Le massif de la Forêt de Cussangy est situé en Champagne humide au sud du vaste massif de Rumilly-Aumont. Il constitue une vaste ZNIEFF de type II de 2 100 hectares. Etablie sur les couches argilo-sableuses du sud du département, la forêt est riche en secteurs humides (mares, ruisseaux et anciens étangs aujourd'hui asséchés).
Les types forestiers dominants sont très typiques de la Champagne humide : chênaie-hêtraie acidophile (bien représentée, sur sol sableux), chênaie-charmaie mésotrophe (fréquente, sur sol limoneux) et neutrophile (sur sol marneux), aulnaie-frênaie de fond de vallon, très ponctuellement pinède à callune (sur sol très acide). Le massif est riche en essences variées dont l'orme lisse dans les zones humides (espèce médioeuropéenne à caractère continental, rare et disséminée dans l'Est, le Centre, la Normandie et le Nord, nulle ailleurs).
De nombreuses espèces végétales peu courantes et/ou protégées se rencontrent sur le site : le genêt d'Angleterre (proche de sa limite d'aire de répartition vers le nord-est), l'osmonde royale, le jonc des marécages, l'élatine à six étamines (tous protégés au niveau régional), le rossolis à feuilles rondes (protégé en France). La plupart d'entre eux sont inscrits sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, de même que sept autres espèces présentes sur le site : l'orme lisse, le cassis, la prêle des bois, la petite scutellaire, le scirpe de Sologne, la gesse de Nissol, la centenille et la salicaire à feuilles d'hyssope. Un certain nombre d'entre eux se localise au niveau des allées marécageuses sur sol acide, biotope assez fréquent dans la Forêt de Cussangy, mais très menacé aujourd'hui par les travaux d'entretien forestiers. La flore mycologique est également d'une grande richesse, avec 155 espèces observées.
Le sonneur à ventre jaune s'y rencontre : en déclin dans la plupart des pays d'Europe et dans de nombreuses régions françaises, il est totalement protégé sur le territoire national depuis 1993, inscrit sur les annexes II et IV de la directive Habitats, sur l'annexe II de la convention de Berne, figure dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des amphibiens de Champagne-Ardenne. Il se trouve aussi quelques mares qui abritent certains amphibiens au printemps comme par exemple le triton crêté (inscrit sur les annexes II et IV de la directive Habitats, sur l'annexe II de la convention de Berne, dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge régionale, catégorie "vulnérable"), le triton palmé, le triton alpestre, la grenouille rousse, la salamandre tachetée (liste rouge régionale et annexe III de la convention de Berne)...
Le massif permet la nidification et l'alimentation de nombreux oiseaux, rapaces (milan royal, buse), pics (pic vert, pic épeiche) et passereaux divers (geai des chênes, loriot d'Europe, grosbec casse noyaux, grive musicienne, fauvette à tête noire, pouillot fitis, pouillot véloce, etc.). Les clairières forestières et les prairies se révèlent très favorables à certaines espèces comme le pipit farlouse et la pie-grièche écorcheur (secteurs nord-est et sud-ouest) inscrite sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Champagne-Ardenne.
C'est un site fondamental pour les mammifères (chat sauvage, chevreuil, sanglier, cerf).
La ZNIEFF est dans un bon état général.
Les limites de la ZNIEFF suivent les contours de la forêt et localement de certains milieux environnants.
