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Le secteur est du Bois de Rocquigny occupe un vallon assez peu encaissé situé à l'ouest de Saint-Jean-aux-Bois, dans le département des Ardennes. Il a fait l'objet d'une fiche ZNIEFF de type I en 1988 ; les contours de cette dernière ont été profondément modifiés en 2000 pour prendre en compte deux autres sites peu éloignés : une partie de la vallée de la Malaquire (entre Maranwez et le hameau de la Verrerie) et un étang localisé dans le Bois d'Apremont. La ZNIEFF ainsi constituée est située sur les communes de Saint-Jean-aux-Bois, Rocquigny et Maranwez.
Les boisements sont très intéressants, présentant une végétation de transition entre le domaine atlantique et le domaine "submontagnard" continental. Les essences sont bien diversifiées : chênes sessile et pédonculé, charme (très beaux arbres), cerisier à grappes (localement abondant), hêtre, érables plane, sycomore et champêtre, tilleul à petites feuilles, aulne glutineux, frêne... Dans le Bois de Rocquigny se rencontrent la hêtraie et la chênaie-charmaie. Le tapis herbacé comprend la mélique uniflore, la raiponce noire, le lamier jaune, l'anémone sylvie (abondante), la circée de Paris, la violette des bois, le millet diffus, la luzule blanche, la luzule poilue, la laîche des bois, le dryoptéris écailleux... Le houx peut être localement abondant. L'aulnaie-frênaie à grandes herbes ou la frênaie-chênaie fraîche de terrasse alluviale fréquemment inondable se rencontre en fond de vallon (dans le bois de Rocquigny) et dans la vallée de la Malaquire. L'ail des ours, la renouée bistorte, la laîche maigre, la laiche pendante, l'iris faux-acore, la laiche faux-panic, la laîche paniculée, la fougère femelle peuvent s'y observer. C'est un des sites à flore vernale les plus intéressants du département, avec des stations importantes de nivéole (protégée en Champagne-Ardenne), de jacinthe des bois (proche de sa limite d'aire de répartition orientale), de jonquille, d'anémone fausse-renoncule, de stellaire des bois, etc.
Au niveau des sources s'est installée une végétation particulière caractérisée par la dorine à feuilles opposées, la dorine à feuilles alternes (assez rare dans le nord et l'est de la France), la cardamine amère et le populage des marais.
Des prairies eutrophes plus ou moins pâturées (avec notamment l'orchis tacheté), des groupement marécageux (mégaphorbiaies et cariçaies) ainsi qu'un étang complètent l'intérêt du site.
La rivière la Malaquire, aux eaux de bonne qualité, possède une faune piscicole variée constituée par le chabot et la lamproie de Planer, (inscrits à l'annexe II de la directive Habitats, très abondants ici), la lote de rivière (figurant dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie vulnérable), la truite fario (provenant de lâchers de truite de bonne qualité, avec une reproduction régulière et abondante en amont de la Malaquire), le vairon (population très abondante et individus de grande taille), le brochet et le chevaine (cours aval de la rivière), l'épinoche, le goujon et la loche franche.
L'entomofaune est bien diversifiée, attirée par la présence de nombreux de milieux favorables (cours d'eau, étang, prairies et végétations marécageuses). Certaines espèces rares s'y rencontrent, comme par exemple deux éphémères, Metreletus balcanicus (très rare sur toute son aire) et Leptophlebia marginata (espèce exceptionnelle en Champagne-Ardenne et plus généralement à basse altitude en France). Les Odonates sont également bien représentés (près d'une trentaine d'espèces a été repertoriée sur le site) et comprennent six espèces inscrites sur la liste rouge régionale : la libellule fauve, le gomphe vulgaire, l'agrion gracieux, la grande aeshne, la cordulie métallique et une grande espèce spectaculaire, la cordulie à deux taches (notamment au niveau de l'étang d'Apremont, dont c'est une des plus grandes stations d'Europe). D'autres Odonates caractéristiques des milieux humides s'y rencontrent, comme par exemple la libellule déprimée, la libellule à quatres taches, la libellule écarlate, le sympétrum rouge-sang, la cordulie bronzée, l'anax empereur, l'aeshne bleue, le gomphe joli pour les libellules, la petite nymphe à corps de feu, le leste fiancé, le leste verdoyant, l'agrion porte-coupe, l'agrion à larges pattes, l'agrion élégant, l'agrion jouvencelle, la naïade aux yeux rouges, le caloptéryx éclatant pour les demoiselles. De nombreux criquets et sauterelles fréquentent également les prairies : deux sont inscrits sur la liste rouge régionale des Orthoptères (le criquet ensanglanté et un criquet géophyte, Tetrix nutans). On y aussi également d'autres espèces plus courantes, comme par exemple le phanéroptère porte-queue, le conocéphale bigarré, la decticelle bariolée, la grande sauterelle verte, le criquet des clairières, le criquet des pâtures, le criquet mélodieux, le criquet duettiste et le criquet à long corselet... Sur les 18 espèces de papillons rencontrés sur le site, le nacré de la sanguisorbe figure sur la liste rouge régionale des Lépidoptères. Il est accompagné par des papillons vivement colorés (machaon, paon-du-jour, petite tortue, vulcain, argus frêle) et par l'hespérie de la houlque, l'hespérie du dactyle, le procris, le myrtil, etc.
Les plans d'eau, ruisseaux et fossés attirent une faune amphibienne variée dont la salamandre tachetée, inscrite sur la liste rouge régionale (catégorie "en déclin"), le triton alpestre (inscrit dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie "vulnérable"), le crapaud commun, la grenouille verte et la grenouille rousse.
La cigogne noire vient régulièrement chasser vers la rivière de la Malaquire. De nombreux pics peuvent s'observer dans la forêt : pic épeiche, pic noir et pic mar, nicheur rare inscrit sur la liste rouge des oiseaux de Champagne-Ardenne. La bécasse des bois s'y reproduit également.
Le site est fréquenté par les grands mammifères (chevreuil et sanglier), divers carnivores (hermine, putois, blaireau) et par certaines chauves-souris (pipistrelle, vespertilion à moustaches et noctule commne). La musaraigne aquatique, inscrite sur la liste rouge régionale peut également s'y observer.
Le Conservatoire du Patrimoine Naturel de Champagne-Ardenne est propriétaire de plus d'une dizaine d'hectares dans le Bois de Rocquigny. Le site est dans un bon état général de conservation
La délimitation de la ZNIEFF suit les contours des secteurs les plus intéressants aussi bien floristiquement que faunistiquement.
