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La ZNIEFF du vallon du fond de la Gorge et du plareau de la Barbarie est située à l'est du village de Savigny-sur-Ardres, dans le département de la Marne. D'une superficie de 188 hectares, elle comprend pour l'essentiel un grand vallon parcouru par un ruisseau, ses pentes et le rebord du plateau calcaire au lieu-dit la Barbarie. Les pentes les plus fortes, comme les anciennes carrières, sont le domaine des pelouses (lieu-dit "la Barbarie"), des pés-bois et des pinèdes. Plus bas, la pente s'adoucit et a permis l'installation de cultures de taille moyenne, de prairies mésophiles (de fauche et pâturées) et de boisements plus ou moins humides.
A la Barbarie, les savarts constituent un paysage d'une grande valeur patrimoniale. Les pelouses qui occupent la partie supérieure du versant se sont développées sur des calcaires marneux ; les graminées (brome dressé, fétuque de Léman, brachypode penné, brize intermédiaire, koelérie pyramidale) dominent le cortège floristique caractérisé par le cytise couché, la chlorette perfoliée, la molinie bleue (au niveau des suintements), le lotier à gousse carrée, la laîche printanière, l'anémone pulsatille, le séséli des montagnes, l'hippocrépide chevelu, le polygale calcaire et diverses orobanches (orobanche du thym, orobanche du picris et orobanche violette). Des orchidées variées s'y observent : gymnadénie odorante, orchis moucheron, orchis pourpre, orchis abeille, ophrys mouche, ophrys frelon, ophrys abeille, ophrys araignée, platanthère des montagnes. Elles ont tendance à s'embroussaillées par implantation du rosier rubigineux, du prunellier épineux, du cornouiller sanguin, de l'aubépine monogyne, du tremble, avec dans la strate inférieure le dompte-venin officinal, le petit pigamon, le buplère en faux, la coronille bigarée. Dans la partie médiane des coteaux (là où affleurent les calcaires), se développe une pelouse plus xérophile avec la laîche humble, la coronille minime, le thésion couché, la globulaire, le lin à feuilles étroites, l'orpin âcre, la bugrane naine... Une petite jachère sur sol très caillouteux permet d'observer le lin français, l'ibéris amère, le grémil des champs, le passerage champêtre, le coqueret. Certaines messicoles subsistent de façon très relictuelle en bordure des cultures ou des jachères, comme par exemple l'adonis d'automne, la guimauve hérissée, la valérianelle mâche et le peigne de Vénus. Dans les têtes marécageuses des vallons (au niveau des lignes de sources), le long du ruisseau et autour se l'étang (pèché régulièrement) se sont développés des groupements à hautes herbes (avec le phragmite, le typhe à larges feuilles, le laiteron des marais, l'eupatoire chanvrine, la grande prêle, la laîche paniculée, la laîche des marais, etc.) et marécageux dans lesquels se remarquent l'orchis négligé (Fond de Branscourt), le choin noirâtre, le sélin à feuilles de carvi, la laîche écailleuse et le jonc à tépales obtus. Les boisements riverains, bien développés, sont de type aulnaie-frênaie à orme lisse, groseillier rouge, viorne obier, laîche faux-panic, valériane officinale... Sur certaines pentes se rencontrent des chênaies-charmaies à stellaire et des pinèdes mélangées.
La flore comporte quatre espèces protégées au niveau régional : le lin français, le laiteron des marais, l'orchis négligé et la gymnadénie odorante. Mise à part cette dernière, ils sont inscrits sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, de même que douze autres espèces présentes dans la ZNIEFF : la laîche humble, l'ophrys araignée, le cytise couché, la bugrane naine, l'orme lisse, l'adonis d'automne, la guimauve hérissée, le coqueret, l'orobanche du picris, l'orobanche violette, l'orobanche du thym et un petit jonc annuel, Juncus sphaerocarpus, découvert en 1989 dans un chemin rural creusé de profondes ornières au lieu-dit "la Fontaine Couverte".
On y remarque également des papillons peu courants comme par exemple le flambé, l'hespérie roussâtre, le thécla du coudrier (inscrits sur la liste rouge régionale des Lépidoptères) ou très colorés comme le machaon, le citron, la petite tortue, le paon-du-jour, la carte géographique, le tabac d'Espagne ou encore l'argus bleu-nacré, l'argus frêle, l'argus bleu céleste, l'argus bleu commun... Les prairies et les pelouses accueillent aussi de nombreux Orthoptères, dont une sauterelle (le platycléis à taches blanches) et un criquet géophyte (Tetrix nutans) inscrits sur la liste rouge régionale. Ils sont accompagnés par des espèces plus communes, notamment le phanéroptère porte-queue, le concéphale bigarré, la sauterelle des chênes, la sauterelle ponctuée, la decticelle cendrée, la decticelle bicolore pour les sauterelles, le criquet des pâtures, le criquet des clairières, le criquet duettiste, le criquet mélodieux, le grillon d'Italie, le grillon champêtre, le grillon des bois, etc. Les zones humides sont fréquentées par des libellules (cordulégastre annelé, inscrit sur la liste rouge régionale des Odonates, gomphe joli, anax empereur, aeschne bleue, cordulie bronzée, libellule déprimée, libellule à quatre taches, etc.) et des demoiselles (leste verdoyent, petite nymphe au corps de feu, agrion à larges pattes, agrion élégant, agrion jouvencelle, agrion porte-coupe, naïade aux yeux rouges...).
Cette ZNIEFF accueille de nombreuses espèces aviennes intéressantes, avec une soixantaine d'espèces différentes, dont quatre font partie de la liste rouge des oiseaux menacés de Champagne-Ardenne : l'hirondelle des rivages (qui possède ici une belle colonie), le pipit farlouse, le pigeon colombin et la pie-grièche écorcheur. La variété des milieux permet de rencontrer aussi bien des oiseaux d'eau ou des milieux marécageux (canard colvert, foulque macroule, poule d'eau, rousserole effarvatte, locustelle tachetée), que des oiseaux des milieux ouverts ou broussailleux (alouette des champs, tarier pâtre, perdrix grise, bergeronette printanière, bruant proyer...) ou encore des espèces plus forestières (pic vert, pic épeiche et pic épeichette, rougegorge, loriot d'Europe, sitelle torchepot, mésantes, fauvettes et pouillots divers).
Le site est régulièrement fréquenté par les grands mammifères (chevreuil, sanglier) ainsi que par le blaireau, le renard et le lapin de garenne.
La pelouse de la Barbarie est malheureusement dégradée par la pratique du moto-cross, le reste de la ZNIEFF est dans un état plus satisfaisant.
La délimitation de la zZNIEFF est fonction des limites naturelles d'un bel ensemble de milieux très variés, situés au niveau d'un vallon (parcouru par un ruisseau) et du rebord du plateau.
