ZNIEFF 210014800
SUITE D'ETANGS DEPUIS L'ETANG PREVOT JUSQU'A L'ETANG DE LA VILLE ENTRE LA LOGE-AUX-CHEVRES ET LA VILLENEUVE-AU-CHENE

(n° régional : 00810002)

Commentaires généraux

La ZNIEFF des étangs situés entre la Villeneuve-au-Chêne et la Loge-aux-Chêvres comprend en tout cinq plans d'eau plus ou moins importants et leurs abords boisés immédiats : il s'agit, du sud au nord de la zone, de l'Etang de la Ville, l'Etang de Fort en Paille, l'Etang du Parc aux Pourceaux, l'Etang de la Renouillère et, relié aux précédents par le ruisseau des Blines, de l'Etang Prévot. Peu profonds, ils occupent un vallon très peu marqué en bordure de la Forêt d'Orient, dans le département de l'Aube. Leurs eaux mésotrophes portent une végétation aquatique intéressante avec diverses lentilles d'eau (lentille à trois lobes, lentille à nombreuses racines, petite lentille d'eau) et hépatiques flottantes (riccie), des colonies d'utriculaire citrine, des groupements de petits potamots et callitriches (dont le callitriche pédonculé inscrit sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne), des tapis flottants de nénuphar blanc, de petit nénuphar et de châtaigne d'eau. Les groupements amphibies des rives exondées abritent de nombreuses espèces rares, avec notamment l'élatine à six étamines (Etang de Fort en Paille), protégée au niveau régional et inscrite sur la liste rouge régionale des végétaux, de même que la laîche souchet (Etang du Parc aux Pourceaux), le scirpe de Sologne (Etang de Fort en Paille) et le faux riz (étangs de Fort en Paille et du Parc aux Pourceaux). On y recontre également le bident triparti et le bident penché, le jonc des crapauds, la patience maritime, la renoncule scélérate, etc. Sur le pourtour des étangs se développent souvent des roselières à grands hélophytes (phragmite, massette à larges feuilles, scirpe lacustre), des roselières plus basses à rubanier rameux, oenanthe aquatique et scirpe des marais, le tout ceinturé par des peuplements à baldingère et glycérie. Plusieurs types de boisements se différencient sur les périphéries de la ZNIEFF : chênaie-frênaie, chênaie pédonculée mésohygrophile, chênaie-charmaie mésophile, tremblaie et dans les zones les plus humides aulnaie-frênaie et aulnaie. En limite des bois et des cultures,dans les secteurs humides exondés en été, on rencontre la centenille, le gypsophile des moissons, la salicaire à feuilles d'hyssope, le chénopode glauque et la sagine apétale, les trois premiers étant inscrits sur la liste rouge régionale des végétaux.

L'intérêt ornithologique de ces étangs est bien établi : ils figurent parmi les zones humides champenoises importantes et sont complémentaires du proche lac-réservoir d'Orient. La nidification de nombreuses espèces paludicoles ou aquatiques rares y était attestée avec notamment le blongios nain, petit héron des marais en forte régression et très menacé, figurant dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie "en voie de disparition"), la bouscarle de Cetti (nicheur très rare), le busard des roseaux, la locustelle luscinoïde (nicheur très rare et en régression alarmante), le phragmite des joncs, la rousserolle turdoïde, le héron pourpré, le grand butor et la marouette ponctuée. Toutes ont aujourd'hui disparu en tant que nicheur, sauf la rousserole turdoïde, le phragmite des joncs et le busard des roseaux. D'autres espèces moins prestigieuses s'y reproduisent également (râle d'eau, rousserolle effarvatte, locustelle tachetée). Les oiseaux fréquentent aussi le site pour se nourrir (importante zone d'alimentation pour les canards plongeurs). Le site est également fréquenté par les chauves-souris (vespertilion de Daubenton, vespertilion de Bechstein, vespertilion à moustaches, pipistrelle de Nathusius, pipistrelle commune, noctule), avec une espèce rare nicheuse, la noctule de Leisler, inscrite à l'annexe II de la convention de Berne, à l'annexe IV de la directive Habitats, dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie "vulnérable") et sur la liste rouge régionale.

La ZNIEFF fait partie du Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient, elle est menacée par les faucardages massifs (avec réduction des roselières) et par la chasse intensive au gibier d'eau. Elle est cependant dans un bon état général de conservation.

Commentaires sur la délimitation

Les limites suivent le contour des étangs et de leur végétation associée riveraine.