ZNIEFF 210015551
ETANG LE ROI A BRAUX-SAINTE-COHIERE

(n° régional : 00000502)

Commentaires généraux

L'étang Le Roi se localise à proximité immédiate du village de Braux-Sainte-Cohière, au sud de la localité. Peu profond, il occupe une dépression peu marquée dans le paysage. Sa situation géographique est originale car il est proche de la limite de la Champagne crayeuse et il s'agit du plus nordique des étangs d'Argonne et de la région de Belval. Cet étang figure parmi les plus vastes, les plus anciens (attestés dès le Moyen-Age) et les plus riches (par sa faune) des étangs de la Champagne humide. Ses eaux eutrophes, tout comme son sous-sol argilo-marneux, constituent des conditions écologiques particulières : sa végétation comprend de vastes roselières (scirpaie, typhaie, glycéraie), des petites cariçaies émergées (à laîche paniculée, laîche faux-souchet, etc.), des saulaies à saule cendré , saule blanc et saule fragile, des boisements humides. Le groseillier noir, espèce inscrite sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne, s'y rencontre en populations abondantes. L'intérêt de la ZNIEFF est surtout dû à la faune (surtout oiseaux et insectes). Les libellules y sont bien représentées avec, parmi les 21 espèces recensées, quatre espèces rares inscrites sur la liste rouge (la grande aeschne, la cordulie métallique, la cordulie à taches jaunes et le sympetrum jaune d'or). L'intérêt ornithologique de l'étang Le Roi est établi depuis longtemps : il figure parmi les quatre principaux étangs du secteur sur le plan de la richesse avifaunistique (plus de 140 espèces différentes fréquentent le site dont près d'une quinzaine inscrite sur la liste rouge régionale des oiseaux). La nidification de nombreuses espèces rares menacées (inscrites sur la liste rouge des oiseaux de Champagne-Ardenne) y a été relevée : le grèbe à cou noir (espèce rarissime en Champagne), le fuligule milouin, le fuligule morillon, le canard chipeau, la sarcelle d'hiver et la sarcelle d'été (inscrite dans le livre rouge de la faune menacée en France, dans l'annexe II de la directive Oiseaux et l'annexe III de la convention de Berne), et dans les roselières ou les cariçaies, le phragmite des joncs, la rousserolle turdoïde, le blongios nain, le butor étoilé (ces trois derniers figurant sur la liste rouge française, dans l'annexe II de la convention de Berne et dans l'annexe I de la directive Oiseaux pour les deux dernières espèces), occasionellement la locustelle luscinoïde, en régression alarmante en Champagne-Ardenne. C'est un terrain de chasse pour les rapaces (faucon hobereau, busard des roseaux, nicheurs en régression inscrits sur la liste rouge régionale, milan royal, milan noir, buse, busard Saint-Martin, busard cendré, faucon crécerelle, etc.). De nombreux migrateurs (balbuzard pêcheur, divers canards, gravelots, courlis, barges, harles, guifettes, etc.) s'y reposent lors de leur migration. Le site est également fréquenté par de nombreux mammifères dont deux chauves-souris, la pipistrelle commune et la noctule commune inscrites sur le livre rouge de la faune menacée en France, protégées en Europe par la convention de Berne (annexe II) et la directive Habitats. Cette dernière est totalement protégée en France depuis 1981 et inscrite sur la liste rouge des Mammifères de Champagne-Ardenne, tout comme la musaraigne aquatique. Le site fait partie des zones couvertes par la directive Oiseaux (dans le cadre des étangs d'Argonne). Le site est en bon état de conservation.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF suit les limites de l'étang, elle est prolongée au nord par le secteur le plus riche des bois humides qui font suite à la queue de l'étang.