ZNIEFF 210020069
LANDES, PRAIRIES ET ETANG DES KENNEVINS AUX LOGES-MARGUERON

(n° régional : 02540008)

Commentaires généraux

La ZNIEFF des landes, prairies et étang des Kennevins est située à l'est des Loges-Margueron dans le département de l'Aube ; elle fait partie de la vaste ZNIEFF de type II de la Forêt de Chaource. Elle regroupe des landes à callune et genêt d'Angleterre, des landes à genêt à balais, des végétation mixtes de landes, de prairies et de ronciers, des landes hygrophiles à sphaignes, des prairies, des saulaies arbustives, un plan d'eau et des groupements marécageux ponctuels (magnocariçaies, roselières, peuplements à hautes herbes). Dans la partie sud de la ZNIEFF, les landes et les prairies humides fragmentaires sont pâturées extensivement par un troupeau de bovins (20 à 30 vaches).

La lande mésophile à mésohygrophile relevant du Calluno-Genistion recouvre plus de 40% de la superficie totale de la ZNIEFF. Deux espèces caractéristiques dominent nettement la flore, la callune fausse-bruyère et le genêt d'Angleterre (près de 500 pieds recensés en 2001) : ce petit genêt épineux, d'origine atlantique, est protégé en Champagne-Ardenne (où se situe sa limite de répartition vers le nord-est) et inscrit sur la liste rouge régionale des végétaux. Entre ces ligneux bas se développent la pédiculaire des bois (très abondante), la molinie bleue, le genêt des teinturiers, le polygala vulgaire, la germandrée scorodoine, l'épervière en ombelle, la bétoine officinale, le millepertuis commun, le millepertuis élégant, la véronique officinale, la danthonie décombante... Très localement (dans la partie sud-est de la ZNIEFF), au sein de la lande, se rencontrent certaines espèces des pelouses sur sols siliceux, notamment la fausse gesse et le pied d'oiseau délicat (inscrits tous les deux sur la liste rouge régionale), le polygala à feuilles de serpolet, la fétuque filiforme, la laîche à pilules, la luzule des prés et des espèces autrefois répandues dans les jachères (et qui ont trouvé ici un refuge), comme la gesse hérissée, la gesse de Nissole (inscrite sur la liste rouge régionale), la vesce à quatre graines, l'odontite rouge, l'érythrée petite centaurée, la véronique à feuilles de serpolet, etc.

Les prairies couvrent plus du tiers de la ZNIEFF : la gamme des groupements prairiaux est très étendue en fonction de la nature du sol ou du traitement : prairies mésophiles à mésohygrophiles souvent oligotrophes, prairie humide à jonc acutiflore, prairies fraiches à humides pâturées (et clôturées pour certaines).

Elles sont riches en graminées (les plus communes étant la flouve odorante, la houlque laineuse, la crételle et l'agrostis commun). Elles sont accompagnées par le trèfle hybride, le lotier corniculé, la centaurée jacée, la renoncule rampante, la cardamine des prés, le léontodon d'automne, la carotte, etc. Dans les zones plus humides, la flore s'enrichit en espèces hygrophiles telles que le jonc acutiflore, le jonc diffus, le lotier des fanges, le lychnis fleur de coucou, le cirse des marais, la succise des prés, l'orchis tacheté, la petite scutellaire...

Les milieux marécageux sont plus localisés et comprennent des cariçaies à grandes laîches, des typhaies à massette à larges feuilles et des mégaphorbiaies. Ponctuellement, au niveau de petites cuvettes et de microdépressions, se remarque une végétation temporaire à jonc des crapauds, pourpier d'eau, salicaire à feuilles d'hyssope (inscrite sur la liste rouge régionale) et sagine rampante.

Les végétations des lisières sont constituées par l'épervière de Savoie, l'oeillet velu, le mélampyre des prés, la germandrée scorodoine, la violette de Rivin, le solidage verge d'or...

observées.

Le sonneur à ventre jaune s'y rencontre : en déclin dans la plupart des pays d'Europe et dans de nombreuses régions françaises, il est totalement protégé sur le territoire national depuis 1993, inscrit sur les annexes II et IV de la directive Habitats, sur l'annexe II de la convention de Berne, figure dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des amphibiens de Champagne-Ardenne (catégorie "vulnérable"). Il est accompagné par la grenouille verte, la grenouille agile et le crapaud commun (ces deux derniers étant protégés en France).

La coronelle lisse est également un hôte remarquable de la ZNIEFF: elle est protégée en France, inscrite à l'annexe II de la convention de Berne, à l'annexe IV de la directive Habitats et sur la liste rouge régionale (catégorie "vulnérable").

Parmi les oiseaux qui fréquentent le site certains sont rares ou présentent un intérêt particulier, notamment la pie-grièche écorcheur (inscrite sur la liste rouge régionale), le tarier pâtre, le pipit farlouse, le bruant proyer. Des oiseaux plus répandus nichent aussi dans la ZNIEFF, comme par exemple la locustelle tachetée, l'hypolaïs polyglotte, la fauvette grisette, le verdier, la linotte mélodieuse, le bruant jaune... Ce milieu, largement ouvert, est un terrain de chasse pour certains rapaces (buse, bondrée apivore) et le héron cendré. Le canard colvert se reproduit sur l'étang.

De nombreux sangliers et chevreuils fréquentent la ZNIEFF. Deux chauves-souris sont présentes et y nichent : il s'agit de la pipistrelle et de la noctule commune, protégée en France et en Europe (annexe II de la convention de Berne et annexe IV de la directive Habitats), inscrite dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des mammifères de Champagne-Ardenne, catégorie "vulnérable". Le putois d'Europe et la crossope s'y rencontrent également ; ils sont tous les deux inscrits sur la liste rouge régionale.

Le site est en bon état mais menacé (intensification des pratiques agricoles surtout, dépôts de matériaux).

Commentaires sur la délimitation

Les limites de la ZNIEFF suivent les lisières de la forêt de Chaource et de Rumilly en évitant les milieux plus banalisés de la Ferme des Colons.