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La ZNIEFF du vallon de la Foivre, d'une superficie de plus de 100 hectares, est située au nord-ouest de Wignicourt, dans le département des Ardennes. Elle regroupe des boisements (sur plus de 60% de sa superficie), des prairies de fauche ou pâturées (25%) et plus localement des pelouses et des fruticées. Le réseau hydrographique est constitué par le ruisseau de la Foivre que rejoint celui d'Hagnicourt, des sources et des rus tufeux secondaires ; des étangs se remarquent en fond de vallon.
Les types forestiers sont variés et représentatifs des Crêtes préardennaises :
- tiliaie-acéraie (avec frêne élevé, érable sycomore, orme des montagnes, chêne sessile, hêtre, charme, tilleul à petites feuilles et, dans la strate herbacée, actée en épis, polypode, aspérule odorante, circée de Paris...),
- hêtraie calcicole et chênaie-charmaie calcicole (souvent mal différenciées en raison de l'exploitation forestière), avec une flore herbacée bien caractéristique (céphalanthère à grandes fleurs, mélique à une fleur, parisette, millet diffus, violette des bois, lamier jaune...),
- peupleraie et aulnaie-frênaie à prêle très élevée, reine des prés, laîche pendante, épiaire des bois, gagée jaune (protégée en France et inscrite sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne),
- pinède claire à pins sylvestres, riche en espèce thermophiles des ourlets et des pelouses. En sous-bois se remarque notamment le monotrope suce-pin.
La pelouse calcicole est localisée au sud de la ZNIEFF, elle est très riche en orchidées : acéras homme pendu, orchis militaire (et leur hybride), orchis poupre, orchis moucheron, orchis bouc, ophrys frelon, ophrys mouche, listère ovale, platanthère à deux feuilles. La flore est dominée par les graminées (brome dressé, brachypode penné, brize intermédiaire, avoine pubescente, koelérie pyramidale) qu'accompagnent la laîche glauque, la laîche printanière, le caille-lait blanc, l'hippocrépide chevelu, le lin purgatif, la petite sanguisorbe, le serpolet... La petite cigale (ou cicadette) des montagnes y a été observée.
Des prairies mésophiles de fauche à avoine élevée, des prairies mésoxérophiles pacagées non amendées (à brize intermédiaire, chardon roulant, rhinanthe à petites fleurs, primevère officinale, plantain moyen...), des prairies mésohygrophiles pâturées sont aussi incluses dans le périmètre de la ZNIEFF.
Les insectes, plus particulièrement les Orthoptères, présentent une population diversifiée avec une espèce inscrite sur la liste rouge régionale, le criquet à petites ailes. On y rencontre aussi des grillons (grillon champêtre, grillon des bois), des sauterelles (decticelle bicolore, decticelle cendrée, decticelle dorée, phanéroptère porte-queue, sauterelle ponctuée) et des criquets plus communs (criquet des clairières, criquet mélodieux, criquet des pâtures...). La mante religieuse et la petite cigale des montagnes fréquentent également la ZNIEFF.
Le site a également un intérêt historique par la présence d'un ancien four à chaux relativement bien conservé.
Si les sources et les rus tufeux sont encore en bon état et peu menacés, il en va tout autrement de la peupleraie et de l'aulnaie-frênaie à gagée jaune : en effet déjà dénaturée par la présence de carcasses de caravanes et de mobil-home, elle est menacée, comme tout le fond du vallon, par la création d'étangs de pêche et la construction de constructions secondaires, plusieurs de ces chalets ayant contribué à limiter l'aulnaie-frênaie. L'extension des parcelles enrésinées menace quant à elle, la hêtraie calcicole. La pelouse a tendance à être colonisée par le cornouiller sanguin.
Les limites de la ZNIEFF suivent les contours naturels des zones les plus intéressantes (du point de vue phytosociologique et floristique) du vallon.
