La ZNIEFF des vallées de la Marche et du Pâquis à Auflance, Moiry et Sapogne-sur-Marche est un ensemble très caractéristique de plus de 240 hectares regroupant :
- des prairies humides oligotrophes à renouée bistorte (abondante), laîche des lièvres, pigamon jaune, valériane rampante et des prairies pâturées plus mésophiles (notamment dans la vallée de la Marche),
- des groupements marécageux à hautes herbes à reine des prés, eupatoire chanvrine, cirse maraîcher, phragmite, salicaire et lysimaque vulgaire,
- des groupements aquatiques des ruisseaux,
- des peupleraies (plus de la moitié de la superficie totale de la ZNIEFF) et plus rarement des aulnaies-frênaies. La strate arborescente de ces dernières est constituée par l'aulne glutineux et le frêne qui dominent, le tilleul à petites feuilles, le tremble et l'érable sycomore. Le sous bois est dense et composé par le cerisier à grappes (abondant), l'orme champêtre, le saule des vanniers. Le tapis herbacé est constitué par la fougère femelle, le polystic spinuleux, l'angélique sylvestre, le lierre terrestre, la circée de Paris, le compagnon rouge, la scutellaire casquée, etc.
Les insectes, notamment les Lépidoptères, les Odonates et les Orthoptères sont bien représentés ici avec trois espèces inscrites sur les listes rouges régionales : Il s'agit du nacré de la sanguisorbe pour les papillons, du conocéphale des roseaux pour les libellules et du criquet ensanglanté. On y rencontre également des espèces plus communes, comme par exemple, le citron, l'échiquier, le myrtil, l'hespérie de la houlque, le Robert-le-diable, le tristan, le procris pour les papillons, le caloptérix éclatant, le caloptérix vierge, l'agrion à larges pattes, l'agrion jouvencelle, l'agrion élégant, le gomphe joli, la petite nymphe au corps de feu pour les libellules et demoiselles, le phanéroptère porte-queue, la grande sauterelle verte, le conocéphale bigarré, la decticelle cendrée pour les sauterelles, le criquet des clairières, le criquet des pâtures, etc.
Les poissons sont très caractéristiques des eaux fraîches peu polluées avec notamment l'ombre commun (inscrit à l'annexe III de la convention de Berne, à l'annexe V de la directive Habitats et sur le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie vulnérable), la lamproie de Planer (protégés en France), le chabot (inscrit, avec la lamproie de Planer à l'annexe IV de la directive Habitats) et la truite. Une mesure d'A.P.B. a été prise le 14 mai 1997 afin d'assurer la conservation du seul biotope recensé dans le département des Ardennes où l'ombre commun peut à la fois s'alimenter et se reproduire : il s'agit, pour le cours d'eau de la Marche, du secteur situé entre la frontière belge et le pont de Moiry (soit une longueur de 6,4 km) et, pour le Pâquis, de la zone comprise entre la chute d'eau située à "la Tannerie" en amont d'Auflance et la confluence du ruisseau avec la Marche (sur 2,5 km de long).
Les amphibiens sont bien représentés et comportent le triton alpestre, le crapaud commun, les grenouilles verte et rousse.
La population avienne est diversifiée : les herbages et les milieux marécageux de la vallée sont fréquentés (pour la nidification et l'alimentation) par la rousserolle verderolle (inscrite sur la liste rouge régionale), la linotte mélodieuse, le bruant jaune, la fauvette grisette, la bergeronnette grise, le troglodyte mignon... Les boisements attirent les pics (pic vert et pic épeiche), le pigeon ramier, diverses fauvettes et mésanges, le pouillot véloce, le geai des chênes, le pinson des arbres, la grive musicienne, etc.
Les grands mammifères (chevreuil, sanglier), la belette, le renard, le blaireau ainsi que divers petits rongeurs et insectivores ont été notés sur le site.
Ce secteur présente un intérêt paysager de premier ordre, il est encore en assez bon état, mais il est surtout très menacé par la populiculture et l'agriculture. Les terrains situés sur les versants surplombant les cours d'eau (hors ZNIEFF), de plus en plus cultivés, provoquent un apport de limons argilo-siliceux dans les ruisseaux ayant comme effet néfaste un colmatage des substrats de ponte des vertébrés et invertébrés aquatiques. On assiste également depuis quelques années au développement d'algues filamenteuses traduisant clairement l'eutrophisation du milieu (en liaison directe avec l'activité agricole du bassin versant), très néfaste pour la truite et l'ombre commun.
La ZNIEFF correspond au lit majeur d'une rivière qui a fait l'objet d'un A.P.B. Elle est de plus limitée à l'amont par la frontière belge et ailleurs par des agglomérations.