La ZNIEFF de l'Orangerie et de ses environs proches est située entre Saint-Aubin et Nogent-sur-Seine, dans le département de l'Aube. L'Orangerie est un ancien aménagement souterrain du domaine du château situé juste en face, sur la rive gauche du ruisseau de l'Ardusson qui parcoure la ZNIEFF du sud au nord. Le site est constitué par deux galeries souterraines voûtées et superposées d'une largeur d'environ quatre mètres et d'une hauteur de trois mètres. Ces deux galeries font une cinquantaine de mètres de longueur et sont en assez bon état. Elles constituent un site d'hibernation, de transit pour douze espèces de chauves-souris mais aussi un site estival important pour le grand murin qui s'y reproduit.
En très forte régression en France et en Europe, le grand murin est inscrit à l'annexe II de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats et figure dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie"vulnérable". Sa population a été estimée à plus de 250 individus, faisant de cette colonie une des plus importantes de la région. Son intérêt est rehaussé par le fait qu'elle est proche de la limite de l'aire de répartition de l'espèce. L'importance de ce site est étroitement liée à la diversité des milieux immédiatement accessibles à la sortie des galeries et qui constituent un territoire de chasse de premier ordre pour cette espèce. C'est pourquoi la ZNIEFF prend en compte, non seulement le site par lui-même, mais également les terrains les plus proches : elle comprend des prairies pâturées (50% de la superficie totale), des boisements feuillus, des petites zones humides en bordure du ruisseau, un plan d'eau et plus localement des plantations de peupliers, des haies et des bosquets.
En période hivernale le site accueille, outre le grand murin, la barbastelle d'Europe (depuis 1999), le vespertilion de Daubenton, le vespertilion à moustaches (jusqu'à 42 individus), le vespertilion de Natterer (jusqu'à 12 individus), la sérotine commune et occasionnellement les grands et petits rhinolophes, le vespertilion de Bechstein, l'oreillard commun et la pipistrelle de Nathusius. Ils sont tous protégés au niveau national depuis 1981, inscrits à l'annexe II de la convention de Berne et sur la liste rouge régionale.
Outre son intérêt mammalogique, la ZNIEFF possède également un intérêt ornithologique certain : un couple de cigognes y a niché jusqu'à ces dernières années (nid détruit en 1999). C'est de plus une zone de passage pour les oiseaux migrateurs, l'étang est fréquenté par le balbuard pêcheur qui vient y pêcher, par les hirondelles qui viennent y chasser les insectes, ce qui attire le faucon hobereau (inscrit sur la liste rouge régionale). La pie-grièche écorcheur, également inscrite sur la liste rouge régionale, niche dans la ZNIEFF.
On peut signaler également la présence de nombreuses grenouilles rieuses dans les prairies aux abords du ruisseau et du plan d'eau.
La prairie est l'une des dernières, sinon la dernière, de la vallée de l'Ardusson. Sa flore, typique, n'a pu être inventoriée (refus de la part du propriétaire).
Le site de l'Orangerie a subi en juillet 2001 un acte de vandalisme important avec la destruction volontaire d'une partie de la colonie de grand murin. Depuis l'entrée est protégée par une grille posée par le propriétaire.
La délimitation prend en compte un site souterrain d'hibernation et de reproduction de chauves-souris ainsi que les terrains de chasse environnants qu'elles fréquentent assidûment. Ont été exclues du périmètre les habitations et les parcelles cultivées.