ZNIEFF 210020195
LA FONTAINE SAINT-ROCH ET LA COMBE AU PREVOT A MONTSAUGEON

(n° régional : 00000663)

Commentaires généraux

La ZNIEFF de la Fontaine Saint-Roch et de la Combe au Prévot est située au nord-est du village de Montsaugeon, dans le sud haut-marnais. Elle comprend surtout des jachères et des broussailles, des petites pelouses, des petits bois et des plantations très récentes (pommier, sycomore, cerisier). Elle est parcourue par un petit ruisseau intermittent. Quelques cultures complètent la végétation du site.

Sur dalle calcaire et le long des chemins, une pelouse ouverte relevant de l'Alysso-Sedion se rencontre. Cette végétation discontinue est riche en orpins (orpin âcre, orpin réfléchi)et en annuelles avec le céraiste nain, la drave printanière, la drave des murailles (très rare en Haute-Marne), le trèfle scabre (inscrit sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne), le myosotis des sables, la cardamine hérissée, l'érigéron âcre, la luzerne à feuilles étroites…

Une pelouse plus recouvrante proche du Mesobromion s'observe sur quelques pentes, avec de nombreuses graminées (dont une fétuque peu courante, en limite d'aire en Haute-Marne, Festuca burgundiana), des laîches (laîche de Haller, laîche glauque, laîche printanière). Elles sont accompagnées par l'hélianthème des Apennins (espèce méditerranéenne proche de sa limite de répartition vers le nord), la potentille vernale, la germandrée petit-chêne, l'anémone pulsatille, la globulaire le cytise pédonculé, l'hélianthème jaune, le séséli des montagnes, le petit pigamon, l'œillet des chartreux et diverses orchidées (orchis bouc, orchis militaire).

Les anciennes lavières (carrières d'extraction de plaquettes de calcaire appelées laves) lorsqu'elles ne sont pas embroussaillées recèlent la germandrée petit-chêne et le rare centranthe à feuilles étroites (inscrit sur la liste rouge régionale des végétaux).

Les jachères sont nombreuses (avec plusieurs stades différents). On y rencontre de nombreuses messicoles et des plantes des milieux rudéraux qui trouvent ici un refuge : aphane des champs, noix de terre, cardamine hérissée, épiaire annuelle, linaire striée, molène lychnite, grand coquelicot, vigne blanche, érigéron âcre, euphorbe exigü, germandrée botryde...

Les broussailles couvrent plus du quart de la superficie totale de la ZNIEFF. Elles sont constituées par de nombreuses espèces d'arbustes (prunellier épineux, églantier, rosier rouillé, rosier à petites fleurs, saule marsault, cornouiller sanguin, cornouiller mâle, aubépine monogyne, cerisier de Sainte-Lucie, troène).

La zone bénéficie d'une gestion cynégétique (fauche) qui limite localement l'embroussaillement.

Certains petits bois récents s'y remarquent aussi : la strate arborescente comprend le chêne sessile, le frêne, le merisier, le pin noir, l'érable plane, le noyer, le robinier faux-acacia. En lisière s'observent la marjolaine, l'hellébore fétide, la coronille bigarrée, etc.

Le long du ru s'est développée une ripisylve constituée surtout par du frêne, du chêne sessile et un peu d'orme champêtre. Ce sont essentiellement les grandes herbes qui constituent la strate herbacée (reine des prés, ortie dioïque, dactyle aggloméré, patience à feuilles obtuses, benoîte commune).

Dans le lit de ce ruisseau très intermittent se rencontrent la patience crépue, la barbarée commune, la salicaire, la renoncule rampante, l'agrostis stolonifère, le chiendent, le cabaret des oiseaux, la ficaire fausse renoncule, la potentille rampante, le grand salsifis, le compagnon blanc…

La présence de milieux très diversifiés surtout ouverts est très favorable à la faune avienne : l'alouette lulu et la pie-grièche écorcheur (inscrites sur la liste rouge des oiseaux menacés de Champagne-Ardenne) nichent dans la ZNIEFF. Celle-ci abrite également plusieurs nids de tarier pâtre (3 à 4 couples) et de bruant proyer. Elle recèle aussi une bonne densité de sylviidés (notamment fauvettes grisette et babillarde, hypolaïs polyglotte, pouillot fitis) ainsi que l'alouette des champs, la perdrix grise, le bruant jaune, l'accenteur mouchet et le rossignol. Dans les boisements se rencontrent plus fréquemment le pigeon ramier, la tourterelle des bois, le pipit des arbres, le pinson des arbres, le grosbec casse-noyaux, le pouillot véloce.

Le crapaud accoucheur (inscrit à l'annexe IV de la directive Habitats) et la couleuvre verte et jaune sont présents sur le site : protégés en France depuis 1993, inscrits à l'annexe II de la convention de Berne, ils font partie de la liste rouge régionale des amphibiens et des reptiles. Le lézard des murailles (inscrit à l'annexe IV de la directive Habitats) et la vipère aspic (partiellement protégée) ont été recensés.

Le lapin de garenne (très abondant), le chevreuil et le blaireau fréquentent assidûment la ZNIEFF.

De nombreux phénomènes karstiques s'observent sur le site, en particulier une diaclase large et aménagée avec des escaliers permettant d'accéder à une source souterraine longtemps considérée comme miraculeuse (Fontaine Saint-Roch).

Le site est en bon état, malgré certains dépôts d'ordures sauvages. Le milieu a tendance à se refermer (croissance des épineux) bien que la majeure partie du site soit entretenue régulièrement dans le cadre d'activités cynégétiques (fauche).

Commentaires sur la délimitation

La délimitation de la ZNIEFF est calquée sur un secteur aménagé lors du remembrement pour la chasse au petit gibier. Elle est entourée de cultures.