ZNIEFF 210020238
PRAIRIES ET BOIS DE LA VALLEE DE LA BARSE DE LA VILLENEUVE-AU-CHENE A BRIEL-SUR-BARSE

(n° régional : 00000679)

Commentaires généraux

La ZNIEFF des prairies et des bois de la vallée de la Barse depuis la Villeneuve-au-Chêne jusqu'à Briel-sur-Barse se situe non loin du lac d'Orient, dans le Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient. Elle est en grande partie constituée de prairies pâturées et /ou fauchées mésophiles (50% de la superficie totale) et de prairies humides dans les secteurs inondables (30%). La rivière de la Barse, les petits bois alluviaux (aulnaie-frênaie, ripisylve et chênaie pédonculée) et quelques groupements marécageux très ponctuels complètent l'intérêt du site.

Les prairies mésophiles relèvent du Cynosurion cristati (pâtures) et plus localement de l'Arrhenatherion elatioris (prairies fauchées). Nombre d'entre elles sont alternativement fauchées et pâturées dans l'année. Elles sont riches en graminées : fromental, houlque laineuse, pâturin commun (très abondant dans les pâtures), fléole des prés, agrostis blanc, fétuque des prés, dactyle aggloméré, vulpin des prés, ray-grass commun (très bien représenté dans les pâtures), crételle (assez abondante), gaudinie fragile, chiendent, etc. Ils sont accompagnés par la berce sphondyle, l'oseille sauvage, le crépis bisannuel, la cardamine des prés (bien représentée), la gesse des prés, la carotte sauvage, le cerfeuil sauvage, le lotier corniculé, la renoncule âcre, le trèfle blanc, le trèfle des prés…

Dans les zones plus humides, les prairies s'apparentent au Bromion racemosi : la flore s'enrichit en espèces plus hygrophiles telles que le brome en grappes (souvent abondant), le vulpin utriculé (inscrit sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne), la fétuque roseau, le silaüs des prés, l'achillée sternutatoire, le lychnis fleur de coucou, l'œnanthe fistuleuse, la vesce à épis, le myosotis cespiteux, le séneçon aquatique, le léontodon d'automne, la laîche hérissée, la laîche distique, le jonc épars, etc. On y rencontre deux espèces inscrites sur la liste rouge régionale, l'œnanthe à feuilles de peucédan (espèce d'origine subatlantique, en limite d'aire en Champagne) et le trèfle étalé.

Les boisements sont représentés par la chênaie pédonculée hygrophile, l'aulnaie-frênaie inondable et la ripisylve (remarquable par sa qualité dans certains secteurs). Cette dernière est constituée par l'aulne glutineux (très abondant), le frêne élevé, le chêne pédonculé, le saule blanc, le saule des vanniers, le saule fragile, le prunellier épineux, le fusain d'Europe, l'aubépine monogyne, le troène. Elle peut localement s'étoffer et former une aulnaie-frênaie avec, dans la strate herbacée la laîche espacée, l'oseille sang de dragon, le brachypode des bois, la fougère mâle… Dans le Bois du Parc s'est installée une chênaie pédonculée-charmaie riche en tilleul à petites feuilles. La strate herbacée est constituée par le lierre (abondant), la laîche des bois, le gouet tacheté, le millet diffus, l'ornithogale des Pyrénées, l'euphorbe faux amandier, la petite pervenche, l'anémone des bois, la circée de Paris, la bugle rampante, le dryoptéris écailleux…

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Très localement se rencontrent des magnocariçaies (à laîche distique, laîche aiguë, laîche des rives, laîche des renards) ou des roselières (à massette à larges feuilles, massette à feuilles étroites). Cette végétation dense et luxuriante renferme également la reine des prés, la salicaire, la lysimaque nummulaire, le jonc glauque, le jonc aggloméré, l'épiaire des marais, la patience agglomérée, la potentille des oies.

Le long des fossés se remarquent le gaillet des marais, le plantain d'eau, la véronique à écussons, la menthe aquatique, le jonc épars, la laîche hérissée…

La faune avienne est bien représentée : sept espèces nicheuses sont inscrites sur la liste rouge régionale. Il s'agit de la pie-grièche écorcheur, de la pie grièche à tête rousse, du tarier d'Europe et du râle des genêts (nicheur possible) dans les prairies et le bocage, de la bécassine des marais et du phragmite des joncs qui nichent dans les hautes herbes des marécages. Le milan noir se reproduit aussi dans la ZNIEFF : elle constitue un terrain de chasse très important pour ce dernier, ainsi que pour le faucon hobereau qui niche à proximité, pour le busard Saint-Martin et le busard cendré.

D'autres oiseaux s'y rencontrent plus communément comme le martin pêcheur, la bergeronnette des ruisseaux et le canard colvert (à proximité du cours d'eau), la locustelle tachetée, l'hypolaïs polyglotte, la rousserolle effarvatte, le gobemouche gris… D'autres encore y hivernent ou y font halte pendant leur migration : on peut ainsi observer la grue cendrée, le vanneau huppé, le chevalier guignette, le tarin des aulnes et occasionnellement la cigogne blanche et la cigogne noire.

Le site convient aussi aux batraciens, notamment au triton palmé et à la grenouille rousse (assez bien représentés) et à la grenouille agile (faiblement représentée ici).

Le putois (inscrit sur la liste rouge régionale des mammifères) et le chat sauvage (protégé en France) fréquentent aussi la ZNIEFF.

La ZNIEFF est incluse dans le périmètre de la convention Ramsar (Champagne humide et ses grands lacs), fait partie de la ZICO CA 02 (lacs de la Forêt d'Orient) et de l'extension de la ZPS des lacs de la forêt d'Orient (officialisation en cours au ministère).

Ce secteur présente un intérêt paysager de premier ordre, il est encore en bon état, mais il est menacé par les pratiques agricoles (pâturage intensif, traitements de fertilisation et avancée de la culture de maïs).

Commentaires sur la délimitation

Les limites correspondent à celles d'une des rares zones herbagères encore en bon état dans le Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient.