ZNIEFF 220005033
PELOUSES CALCAIRES DE MONTCHALONS, ORGEVAL, BIEVRES

(n° régional : 02LAN117)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Cette ZNIEFF est constituée de deux îlots comprenant des pelouses calcicoles, des lisières thermophiles, des boisements thermocalcicoles, de type hêtraie, ainsi que divers boisements de pente et de vallon : hêtraie calcicole, aulnaie-frênaie, chênaie-charmaie. Ces deux îlots sont situés autour de Montchâlons et de Bièvres. Ils sont, pour l'essentiel, localisés sur des versants exposés au sud, mais certains boisements sont exposés à l'ouest et présentent alors une végétation forestière plus fraîche (zone de Montchâlons essentiellement).

Des cultures s'étendent sur le plateau et sur les bas de versants. Des carrières, formant un front de taille important, se dressent à proximité de la pelouse de Montchâlons.

Le calcaire du Lutétien a été exploité, en plusieurs points, en carrières souterraines.

INTERETS DES MILIEUX

Pelouses et bois de Monchâlons - Orgeval :

- Pelouses calcicoles relativement étendues, appartenant au Brometelia de l'Europe occidentale (Mesobromion), comme en témoigne l'abondance des orchidées. La flore est relativement diversifiée et comprend de nombreuses espèces rares à l'échelle régionale.

Les éperons rocheux présentent un caractère xérophile plus marqué, comme l'atteste la présence du Fumana vulgaire (Fumana procumbens*).

- Ourlets thermophiles calcaricoles, assortis d'un cortège floristique très diversifié.

L'ensemble de ces milieux constitue les biotopes préférentiels de nombreuses espèces animales (vertébrés, invertébrés), divers lépidoptères et orthoptères, entre autres.

La végétation de cette zone est formée d'un mélange d'éléments floristiques d'origines biogéographiques très différentes : laté-méditerranéen, atlantique, collinéen-montagnard, thermocontinental. Cette position phytogéographique originale fait de cette zone un secteur d'un grand intérêt scientifique.

- Ruisselets constituant l'habitat larvaire d'une espèce d'odonate rare à l'échelle régionale : le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii).

- Présence de petites falaises calcaro-sableuses très favorables à de nombreuses espèces d'insectes, dont des hyménoptères, des bombylidae (diptères). Ce type de milieu est relativement rare à l'échelle régionale. Les colonies d'Abeilles primitives (Andrenidae, Colletidae) sont particulièrement développées, ce qui est rarement rencontré en Picardie.

- Cavités souterraines, formant un habitat hivernal intéressant pour les Chauves-souris.

- Avifaune relativement diversifiée, avec la présence du Pic noir.

Pelouse et bois thermocalcicoles du secteur de Bièvres :

- Pelouses calcicoles mésophiles à Brachypode penné (Brachypodium pinnatum), présentant une flore relativement diversifiée, notamment en orchidées.

- Ourlets thermophiles calcaricoles, présentant un cortège floristique très diversifié.

L'ensemble de ces milieux constitue les biotopes préférentiels de nombreuses espèces animales (vertébrés, invertébrés), telles que le Lézard agile (Lacerta agilis), la Mante Religieuse (Manta religiosa), et divers lépidoptères et orthoptères, entre autres.

La végétation de cette zone est formée d'un mélange d'éléments floristiques d'origines biogéographiques très différentes : laté-méditerranéen, atlantique, collinéen-montagnard, thermocontinental. Cette position phytogéographique originale fait de cette zone un secteur d'un grand intérêt scientifique.

INTERET DES ESPECES

Dix espèces végétales légalement protégées y sont notées: la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum*), la Marguerite de Saint-Michel (Aster amellus*), la Laîche de Haller (Carex halleriana*), la Laîche pied-d'oiseau (Carex ornithopoda*), le Fumana vulgaire (Fumana procumbens*), l'Inule à feuilles de saule (Inula salicina*), le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum*), l'Ophrys araignée (Ophrys sphegodes*), le Polygale chevelu (Polygala comosa*) et la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*).

La station de Fumana vulgaire (Fumana procumbens*) est située sur sa limite nord de répartition. La Laîche de Haller (Carex halleriana*), autre espèce subméditerranéenne, présente une belle disjonction d'aire par rapport à ses stations les plus proches, situées en Champagne. Le Carex pied-d'oiseau (Carex ornithopoda*), espèce thermomontagnarde, présente, lui aussi, un bel exemple de disjonction par rapport à ses limites d'aire continue.

Un cortège d'orthoptères relativement classique des situations thermophiles du Laonnois méridional s'y développe, avec plusieurs espèces rares à l'échelle régionale : le Grillon d'Italie (Oecanthus pellucens), la Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata), la Decticelle des bruyères (Metrioptera brachyptera).

On y rencontre également la Mante religieuse (Mantis religiosa) et la Cigale des montagnes (Cicadetta montana), toutes deux peu fréquentes en Picardie et généralement localisées aux pelouses thermophiles ainsi que le CordulÈgastre annelé (Cordulegaster boltonii), odonate des ruisselets forestiers à fonds caillouteux sablonneux, aussi localisé en Picardie.

On y note enfin la présence du Pic noir, oiseau forestier assez rare dans la région.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La disparition des pratiques agropastorales traditionnelles (pacage des moutons notamment) a entraîné une modification progressive de la flore de ces sites. Le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum), espèce sociale formant des grandes colonies, connaît une dynamique importante, en raison de l'absence d'actions régressives. Il s'ensuit un appauvrissement de certains éléments floristiques des pelouses ouvertes des sols nus ou décapés. Ces placettes, souvent de petite taille, étaient créées ou entretenues par les lapins et les moutons. Elles possédaient alors une flore spécifique, qui tend à disparaître et ne persiste actuellement que sur les éperons rocheux, du fait de l’érosion par les agents atmosphériques, et sur les zones grattées et broutées par les lapins.

La pratique de feux mal contrôlés est probablement aussi à l'origine d'impacts négatifs sur la flore et la faune des pelouses calcicoles.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF englobe deux îlots de pelouses et bois thermophiles, ainsi que des boisements de pente, présentant une flore remarquable.