ZNIEFF 220013398
COTEAU DE LA PIERRE FRITE A LA PERRIÈRE

(n° régional : 02SOI120)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le site est constitué d’un éperon et d’un vallon qui lui est accolé, une digitation du plateau dominant la vallée de la Jocienne.

Le relief met en évidence les calcaires grossiers du Lutétien en bordure du plateau, lesquels constituent le rocher de la "Pierre Frite". Ce niveau est essentiellement couvert de bois jeunes, développés à la suite de l’abandon de l’exploitation des carrières de pierre (à la fois souterraines et à ciel ouvert). Les boisements sont très hétérogènes Localement, le bouleau domine, mais c’est surtout un mélange d’Erables sycomores, de jeunes Hêtres et de Charmes qui occupe la majeure partie des surfaces. Des plantations de Robiniers sont également présentes.

Sous le Lutétien, la présence d’un banc discontinu d’argiles de Laon se traduit par un niveau de sources particulièrement marqué dans le vallon, sous la Perrière. Les eaux, enrichies en calcaire, produisent des incrustations de travertin.

Le reste du versant repose sur des colluvions où se mélangent les sables cuisiens et des éléments plus grossiers des couches sus-jacentes. Selon l’exposition, la végétation change et, si les versants exposés au nord-ouest et au sud-est sont couverts de bois frais (Carpinion et Alno -Padion), la pointe de l’éperon est, en revanche, occupée par une vaste pelouse mésoxérophile (du Mesobromion). Des fourrés thermophiles du Berberidion entourent les pelouses.

Le vallon, sous la ferme de la Perrière, présente des influences montagnardes marquées.

INTERET DES MILIEUX

- Pelouses calcicoles mésoxérophiles rases du Festuco lemanii-Anthyllidetum vulnerariae, milieu très rare en Picardie dans cet état de conservation, inscrit à la directive "Habitats" de l'Union Européenne et hébergeant un grand nombre d’espèces remarquables ;

- groupements pionniers des dalles et des sables calcaires grossiers, très menacés en Picardie et relictuels sur le site ;

- pelouses-ourlets thermophiles du Coronillo-Brachypodietum, favorables à plusieurs espèces intéressantes ;

- bois humides sur suintements, de l’Equiseto telmateiae-Fraxinetum, peu fréquents en Picardie, mais bien représentés dans le Tertiaire parisien ;

- boisement de pente à tendance submontagnarde, habitat d’espèces rares en Picardie ;

- cavités souterraines, propices à l’hivernage des chauves-souris.

INTERET DES ESPECES

Sur les pelouses :

- le Fumana couché (Fumana procumbens*), espèce caractéristique du Xerobromion, traduisant bien les fortes influences xérothermophiles du site ;

- le Polygala chevelu (Polygala comosa*), rare en Picardie ;

- la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*), abondante dans le Soissonnais, mais assez rare en Picardie ;

- l’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes*), en danger de disparition à la suite de la régression drastique subie par son habitat ;

- le Lézard des souches (Lacerta agilis), encore bien présent dans le Tertiaire parisien, mais rare ailleurs ;

- la Mélitée orangée (Dydimaeformia dydima) et la Mélitée des digitales (Mellicta aurelia), deux papillons inféodés aux coteaux calcaires chauds.

Dans les bois de pente :

- l’Actée en épi (Actea spicata), espèce limitée aux milieux forestiers froids et humides, ;

- la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), orchidée des sous-bois pollinisée par les papillons nocturnes.

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

- Abandon des pratiques pastorales (déjà ancien) sur le coteau, entraînant un embroussaillement de la périphérie des pelouses et une densification de la végétation herbacée dans les parties rases.

- Action régressive des lapins par broutis et grattis, maintenant des zones ouvertes.

- Action néfaste des sangliers, qui utilisent les niveaux de suintements en sous-bois pour se souiller, ce qui altère profondément la végétation.

Les milieux forestiers ne semblent pas directement menacés.

NB : Les espèces végétales dont le nom latin est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le site comprend, en plus du coteau, les boisements périphériques qui hébergent plusieurs espèces remarquables. Les cultures du plateau sont exclues, de même que le fond de la vallée et le village.